LES RELIGIONS ORIENTALES
La pensée orientale se présente comme la manière de vivre là où il y a une forme de la sagesse spécifique. La sagesse orientale est marquée par le culte des ancêtres, c’est-à-dire une religion relative au respect des préjugés. Cela veut dire que la religion orientale a pour objet fondamental et comme point commun l’hommage que l’on rend aux ancêtres. Toutes les religions orientales en l’occurrence le védisme, l’hindouisme, le bouddhisme, le confucianisme ont des caractères communs. Elles ne séparent pas la vie dans le monde suprasensible et celle du monde terrestre. Il n’y a pas de refus du monde humain. Ces religions refusent la coupure entre le monde des vivants et le monde des morts, le monde sensible et le monde intelligible. Elles constatent que la relation entre le monde de la vie des vivants est surveillée par les vivants dans le monde supraterrestre. Ces êtres sont les ancêtres et le Dieu. Sous cet angle, les religions dictent le comportement des hommes vis-à-vis de Dieu et d’eux-mêmes. Les fidèles respectent ces religions au profit de la vie dans ce monde où ils vivent d’abord, et après la vie dans l’au-delà.
Nietzsche globalise les religions orientales par la religion bouddhique. Celle-ci fait partie de l’objet de critique sur certains points. Par rapport à la religion chrétienne, il voit que celle-ci n’est beaucoup plus terre à terre que celle-là du fait qu’elle ne cesse pas d’être la religion orientale à laquelle la tradition reste fidèle à la philosophie orientale. Cette situation nous amène à regarder avec précision les côtés positifs de la religion bouddhique d’après notre auteur et les études comparatives entre les religions chrétiennes et bouddhiques. Pourquoi Nietzsche critique avec souplesse la religion bouddhique ? Existe-t-elle une différence et une spécificité par rapport aux autres religions ? Est-elle une véritable religion ?
Par rapport aux autres religions, Nietzsche se rapproche de la religion bouddhique. Il fait la critique avec souplesse du fait qu’il lui accorde une importance considérable non seulement vis-à-vis des autres religions orientales mais aussi et surtout devant la religion chrétienne. Cela c’est parce que le bouddhisme tend vers à la doctrine philosophique réaliste. D’une certaine manière, la doctrine de Bouddha rejette toute vie révélée. Bouddha n’a aucune considération de la vie illuminée par Dieu.
LA RELIGION CHRETIENNE
D’après la philosophie de Nietzsche, la religion chrétienne est une base fondamentale de l’empoisonnement de valeur existentielle de l’homme. Ce philosophe veut dépasser cette religion par l’intermédiaire de sa philosophie irrationaliste. C’est pourquoi il continue à détruire toutes les valeurs paralysant l’humanité après être torturée par toutes les idées qui se rattachent à la métaphysique.
La religion chrétienne est sa principale cible. Elle est une religion monothéiste et elle est représentée par plusieurs églises et sectes. Elle reste toujours fidèle au dualisme métaphysique. Le christianisme est reconnu par les notions du paradis et de l’enfer, d’anges et de démons.
Selon Nietzsche la religion chrétienne est plus mauvaise par rapport aux religions bouddhique et islamique car le christianisme est à la base de la décadence de l’humanité. Il est une source de la destruction de l’homme dans n’importe quel côté de la vie. En effet cette religion se présente comme l’ennemi de l’humanité, et pourtant il acquiert une place importante et même victorieuse dans le monde moderne.
Tout d’abord, Nietzsche constate que le christianisme se caractérise par l’esprit revanchard. Dans cette occasion, les apôtres arrivent à falsifier la vocation de la religion. La fin de toute religion est la découverte de la vie bienheureuse pour tout le monde. Le Dieu en tant qu’amour n’a aucune haine envers l’homme. Sur ce point, Nietzsche écrit : « Que veut dire bonne nouvelle ? La vraie vie, la vie éternelle est trouvée, on ne la promet pas, elle est là, elle est en nous : en tant que vie dans l’amour, dans l’amour sans réticence ni exclusive, sans distance -Jésus ne réserve absolument rien pour lui seul, -comme enfant de Dieu chacun est égal de chacun. »
LE REFUS DE DIEU
L’essence de la religion chrétienne nous a privés de la culture antique laquelle ne sépare pas la vie et la connaissance, la terre et le bonheur. Dans cette culture, l’homme doit dépenser ses efforts pour découvrir la joie dans la vie. Tandis que la religion réduit l’homme à sa moitié et elle le conduit à ne pas écouter la voix de la vie et de ses instincts au profit du futur lointain. Elle invente le monde de la peur et le monde de la tranquillité. Le concept de démon est apparu pour remplacer l’ennemi réel dans l’Ancien Testament. L’esprit maléfique existe. Tous les chrétiens doivent faire des efforts pour le vaincre. Finalement, l’homme se trouve dans l’inquiétude totale du fait qu’il se sent surveiller par Dieu. L’assimilation de la foi exige le défi de cet esprit. Il est tiraillé entre deux pôles diamétralement opposés : Dieu et Démon.
Faute de la foi chrétienne, l’homme est donc privé de la liberté. Il n’est pas sûr de lui-même. Il s’efforce de se renoncer à cause de la vertu religieuse dans laquelle la terre n’est pas un monde de l’homme, au contraire, elle est le terrain du démon qu’il faut fuir à tout prix. Dieu nous invite à haïr la vie.
Pour Nietzsche, les vertus chrétiennes apportent des impacts négatifs dans la vie présente de l’homme car elles marquent le vide de l’espoir dans cette vie. Par la foi, l’espérance et la charité, les fidèles portent en eux-mêmes le temps futur de leurs existences. Ils se laissent dominer par le futur du fait que cette vie espérée est l’éternité où se situe la vraie vie. L’existence terrestre représente le rite de passage et la mort manifeste le nouvel accouchement indispensable de la destinée humaine. Il existe par conséquent la mauvaise considération de la réalité terrestre au profit de l’au-delà et de la vie avec Dieu. Pour l’auteur, cette espérance exprimée au fond du christianisme est une espérance vaine. Elle assure la tranquillité de l’homme malade.
Elle est le signe de la faiblesse dans l’existence spatio-temporelle. Les désespérés de la vie réelle accordent une existence de la vie intemporelle où il y a la paix, la tranquillité sous la dépendance en Dieu. C’est la mort. Du point de vue chrétien, la perte de vie fait voir la vraie vie dans laquelle la souffrance n’existe plus. La douleur de tout genre est vaincue totalement par ce genre d’existence. Chez Nietzsche, cette attitude fait vivre en l’homme la mauvaise manière de voir les choses terrestres car l’espérance montre chez l’homme que la terre représente le malheur. La vie est insignifiante.
L’AU-DELA DE L’ONTO-THEOLOGIQUE
Dans cette analyse relative au problème de l’existence de Dieu, Nietzsche dénonce la valeur négative de la religion. Celle-ci ne cesse pas d’encager l’énergie vitale de l’homme. Quelque soit le genre de la religion, elle vise toujours à minimiser la vie terrestre de l’homme en renforçant la foi aux intérêts de la vie parfaite et éternelle dans l’au-delà, c’est-à-dire la vie avec Dieu. Selon Nietzsche, le phénomène religieux est le moyen le plus efficace pour modifier certainement la nature de chaque type d’individu, et surtout il implique la lâcheté, l’impuissance et l’esprit du ressentiment chez l’homme. La religion est en somme une volonté et une force destructive de la vie humaine.
En effet, elle sert à la promotion des ascètes solitaires et des puritains qui se torturent pour leur propre salut. Les religieux en pratiquent pour se servir et se rendre utile à la réalisation du salut de leur âme. A cette race servile et obéissante, la foi en Dieu leur procure de la paix du cœur et leur promet de bénéficier de la vie éternelle dans l’au-delà à condition que ce type d’homme reste sociable, médiocre et uniforme dans cette obéissance.
Maintenant, nous savons pourquoi Nietzsche déteste toutes les religions surtout la religion chrétienne ? Elles ne cessent pas de corrompre l’esprit humain et sa vie libre car la foi chrétienne, par son essence, est un sacrifice de soi et de liberté.
Elle vise l’asservissement de l’homme et l’appauvrissement de tout ce qui est humain pour que la vie se rapetisse.
Le christianisme présente le plus grand danger, le plus fort poison pour étouffer la volonté de puissance de l’humanité. La négation nietzschéenne de la religion nous oblige de reconnaître la vie au-delà des questions de la foi. Pour Nietzsche, le croyant du « perspectivisme » n’est pas comme le religieux, au contraire, il a l’esprit libre. Il ne connaît pas la dette envers Dieu.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES RELIGIONS COMME POLLUTION DE L’ AME
I. 1 : LES RELIGIONS ORIENTALES
I. 2: LA RELIGION CHRETIENNE
I. 3 : LA POLLUTION DE L’AME
DEUXIEME PARTIE : LA POSITION DE NIETZSCHE SUR LA RELIGION
II.1: LE REFUS DE DIEU
II. 2 : LA MORT DE DIEU
II. 3 : L’AU-DELA DE L’ONTO-THEOLOGIQUE.
TROISIEME PARTIE : LA THEOLOGIE NEGATIVE COMME CONDITION DE LIBERTE
III. 1 : LES TROIS METAMORPHOSES DE L’ESPRIT
III. 2 : LA NECESSITE DE LA MORT DE DIEU
III. 3 : LE SURHOMME
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE