REEDUCATION-READAPTATION POUR DES PATHOLOGIES ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE
Parcours de soins des patients suivi en Soins de Suite de Réadaptation
Selon le modèle européen, les établissements de SSR étaient anciennement appelés établissement de « moyen séjour ». La loi du 31 décembre 1970, complétée par la loi du 30 juin 1975, définit un secteur appelé médico-social. Est sorti du champ hospitalier un vaste ensemble d’établissements, en particulier les structures concernant les enfants, les handicapés, les personnes âgées [27] ; où la vocation de l’hôpital n’est plus de fournir un hébergement, mais de délivrer des soins. Ils sont destinés à assurer, après la phase aiguë de la maladie, le prolongement des soins actifs ainsi que les traitements nécessaires à la réadaptation en vue du retour à une existence « autonome ». Création des SSR via la loi de 1991 [27] qui définit les missions des établissements de santé à savoir assurer les examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des blessés et des femmes enceintes en tenant compte des aspects psychologiques des patients. Les soins sont définis comme suit : les soins de longue durée et les autres soins ; ces derniers sont eux-mêmes subdivisés en soins de courte durée ou concernant des affections graves et en soins de suite ou de réadaptation dispensés dans le but de réinsertion. Les missions des établissements SSR [28]: -Aident le patient, à travers la rééducation, à recouvrer le meilleur potentiel de ses moyens physiques, cognitifs et psychologiques ; l’objectif étant la restitution intégrale de l’organe lésé ou le retour optimal à sa fonction. -Si les limitations des capacités du patient s’avèrent irréversibles, les SSR assurent la réadaptation du patient. Le but est de permettre de s’adapter au mieux à ses limitations et à pouvoir les contourner autant que possible. -Au-delà des soins médicaux et après stabilisation de l’état de santé du patient, les SSR ont pour objectif final d’assurer sa réinsertion. Pour lui garantir une réelle autonomie, dans sa vie familiale et professionnelle, les établissements vont le rapprocher au maximum des conditions de vie qui précédaient son séjour hospitalier. La réinsertion représente donc l’aboutissement d’une prise en charge totalement personnalisée du patient. Outre cette mission de base de suite d’hospitalisation, les SSR peuvent également accueillir des patients dont la prise en charge est spécialisée ou particulièrement complexe. Les SSR adultes spécialisés s’articulent autour des prises en charge spécifiques dans plusieurs catégories d’affections dont ceux de l’appareil locomoteur [27,28]. Les parcours de soins en SSR (figure 3) ont pour finalités de permettre le retour à domicile des patients ayant été pris en charge en son sein avec le maximum d’autonomie possible obtenu.Figure 3 : Les SSR dans le parcours de soins (Source : G Bossy, L Gharbi.La place de l’Activité Physique Adaptée dans le parcours de soins du patient suivi en SSR et en post SSR. Fiche pratique. Avril, 2017) III. Prise en charge des pathologies orthopédiques et traumatologiques en Médecine Physique et de Réadaptation Les pathologies orthopédique et traumatologique sont très variées et donne lieu à une prise en charge en MPR que ce soit en hospitalisation sous toutes ses formes, en 14 fonction de l’importance des lésions, de la diversité des professionnels intervenants et de l’évolution. Il faudra distinguer les pathologies traumatiques des pathologies orthopédiques [13,30] : Les pathologies orthopédique nécessitant la prise en charge en MPR sont : les malformations de la hanche (luxation congénitale de la hanche, coxa valga, coxa vara) ; les déformations du rachis cervical et de la ceinture scapulaire (anomalies congénitales du rachis cervical, surélévation congénitale de la scapula, scapulas ailées, attitude de surélévation de la scapula, bascule unilatérale de la scapula, dysostose cléido-crânienne héréditaire, dos rond, torticolis congénital) ; les déformations du membre supérieur (inclinaison ulnaire, pouce adductus) ; les déformations thoraciques (thorax en entonnoir, thorax en carène, ailerons de Sigaud, dépressions sous-mammaires, thorax en sablier, asymétries thoraciques) ; les anomalies du rachis lombo-sacré (lombalisation, sacralisation ou pseudo-sacralisation, spondylolyse et spondylolisthésis, rétrolisthésis) ; les déformations du pied (pieds plats, avant-pied plat, pieds creux, pieds bot, modification statique de l’avant-pied, attitudes antalgiques du pied) ; les déformations du genou et de la jambe (genu valgum, genu varum, genu recurvatum, genu flessum, déviations axiales du genou chez l’adulte, vices de torsions des membres inférieurs, déséquilibres patellaires, les plicae synovialis, inégalités des membres inférieurs, ostéodystrophies de croissance) ; les désaxations du rachis (scolioses, cyphoses, hyperlordose lombaire, cypho-lordose, déséquilibres statiques du rachis cervical, torticolis a frigore, inversions de courbures) ; le syndrome ou maladie de Marfan ; les défauts d’attitudes (attitude hanchée inversée) ; l’orthodentie (déformations et malpositions dentaires et maxillaires, syndromes algo-dysfonctionnels des articulations temporo-mandibulaires). Les pathologies traumatique nécessitant une prise en charge en MPR sont : les fractures articulaires ou extra-articulaires, fermées ou ouvertes ; les pseudarthroses, les luxations, les entorses bénignes, moyennes ou graves, les ruptures, déchirures ou sections tendineuses, les lésions ligamentaires dont les laxités chroniques du genou, les lésions cartilagineuses ou ostéochondrales, les lésions méniscales du genou, le syndrome de Volkmann du membre supérieur, les traumatismes crâniens ou craniocérébraux bénin, grave et sévère, les traumatismes thoraciques, les traumatismes d’effort de la paroi abdominale, les traumatismes musculaires en général, les traumatismes nerveux des membres supérieurs, traumatologie sportive, les contusions, les plaies, les brûlures.
Pour le rachis
Les rachialgies, englobant dans la grande majorité les lombalgies et les cervicalgies, ne sont pas en soi une maladie, mais un symptôme qui peut relever de causes variées. Deux grands groupes nosologiques sont à individualiser : rachialgies communes et rachialgies symptomatiques. Il y a également les pathologies du rachis en posttraumatique.
Rachialgies communes
Elles sont d’origine traumatique, ou micro-traumatique (sans lésion ostéoarticulaire décelable) ou dégénérative (liée à l’arthrose) et sont les plus fréquentes (représentent 95 % des cas vus en pratique courante). Les lombalgies sont les plus prédominants avec une fréquence en croissance ; elles constituent une source d’invalidité induite fréquente (13% dans pays industrialisé) avec 60 à 85% taux récidive, représentant ainsi un poids social et économique important (70 à 80 % coût global surtout dans la forme chronique) [13]. Près d’un tiers des actes de massokinésithérapie de ville concernent la lombalgie commune. L’argumentaire le plus robuste concerne les lombalgies chroniques [31]. Sa durée de prise en charge est plus ou moins longue allant de 2 à 5 semaines, pouvant aller au-delà. La majorité des épisodes de rachialgies communes ont une évolution spontanément régressive, en quelques jours ou quelques semaines. Il existe une classification des différents stades de rachialgies avec les douleurs aiguës et les douleurs chroniques : Les rachialgies aiguës : -Résolutives en moins de 3 mois, elles disparaissent le plus souvent en quelques jours mais peuvent évoluer sur un mode récurrent. -L’objectif prioritaire à ce stade est d’assurer une prise en charge thérapeutique globale pour soulager durablement le patient, d’avoir une récupération motrice et fonctionnelle satisfaisante et d’éviter la récidive et le passage à la chronicité. 16 Les rachialgies chroniques : -La douleur évolue et persiste pendant plus de 3 mois, avec un retentissement psychologique et socioprofessionnel qui en font toute la gravité. Les formes chroniques elles-mêmes varient, de formes récurrentes avec retentissement fonctionnel prédominant, à des formes très invalidantes avec retentissement psychosocial majeur considérées comme « syndrome douloureux chronique ». Globalement, un patient sur dix va évoluer vers la chronicité. -A cette phase, l’approche doit être pluridimensionnelle, physique, psychologique et sociale, visant l’amélioration des incapacités et du handicap éventuel. Le mode de prise en charge des affections du rachis en MPR varie selon leur caractère aigu ou chronique, l’existence d’une atteinte radiculaire associée et du retentissement psychosocial et professionnel.
Rachialgies symptomatiques
Elles sont spécifiques d’affections rachidiennes ou extra-rachidiennes, d’étiologies diverses (inflammatoire, infectieuse, tumorale) et sont infiniment plus rares.
Rachialgies post- traumatiques
Les affections traumatiques du rachis se caractérisent par : – la topographie des lésions : cervicale, dorsale ou lombaire ; – l’association éventuelle d’une atteinte neurologique ; – le caractère de la fracture : simple posant un problème orthopédique ou complexe avec lésions myélo-radiculaires où les problèmes neurologiques sont au premier plan ; – la nature des lésions : à prédominance disco-ligamentaire ou à prédominance osseuse, disco-corporéale, évolutives ou non évolutives, stables ou instables. La prise en charge rééducative reste primordiale. La consolidation définitive du foyer lésionnel, la conservation du potentiel fonctionnel, le traitement de la douleur et la 17 prévention de son évolution chronique, la prévention et/ou le traitement des troubles neurologiques représentent les objectifs majeurs de cette prise en charge.
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