Redynamisation de la Filière Café Robusta en vue d’un développement local

A Madagascar bien qu’ancestrale la culture du café a perdu de sa superbe au rythme des fluctuations de prix sur le marché mondial et de la constante chute de sa production en quantité et en qualité. Pourtant le gouvernement a émis le souhait de relancer la filière café robusta et arabica, en premier lieu, les prix sur le marché mondial sont de nouveau à la hausse et en particulier pour le robusta et la consommation sur le marché national s’accroît aussi. L’île produit sur ses terres une très grande variété de cultures, dont les cultures vivrières sont les plus favorisées pour l’autoconsommation. Néanmoins, les cultures de rente restent une source de revenu considérable pour l’économie du pays, filière porteuse au sein de la région étudiée puis classée parmi les axes prioritaires du ministère de l’Agriculture et de l’élevage. C’est dans ce contexte que le thème s’est penché sur la filière café. Le café qui constitue une ressource agricole à haute valeur économique était parmi les produits phares de l’exportation malgache, troisième produit le plus exporté par l’île après les épices et les crustacés (ANDRIAMPENO, 2008). Cependant, cette filière se trouve maintenant délaissée et le taux de production baisse de jour en jour. Si autrefois, Madagascar exportait jusqu’à 70000 tonnes de café dont 5% arabica et 95% robusta avec 30% de la production mondiale, en 1998 celle-ci était de 47000 tonnes et continue à chuter pour atteindre entre 2000 et 2007, 12000 tonnes (http://www.ico.org/documents/eb3893a1f.pdf). En somme la production de café du pays a connu une baisse de 66% au moins de 1960 à 2005et actuellement, il n’en exporte plus que 10 000 tonnes de par sa qualité. L’île a occupé le 3e rang dans l’OAMCAF et le 19e rang mondial (http://www.ico.org/documents/eb3893a1f.pdf).

Concepts et état de l’art

Concept de filière

Selon FABRE : « On appelle filière de production l’ensemble des agents ou fraction d’agent économiques qui concourent directement à l’élaboration d’un produit final. La filière retrace donc la succession des opérations qui, partant en amont d’une matière première ou d’un produit alimentaire aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation/valorisation à un ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur. Plus précisément, l’ensemble des agents qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit agricole ou d’élevage.» (FABRE, 1993) .

On entend par filière de production l’ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché d’un même produit agricole (TALLEC, 2003).La politique nationale de développement rural malgache définit une filière porteuse selon qu’elle touche un nombre important de paysans, le marché est porteur, la valeur ajoutée dégagée en cas de développement est importante, les conditions agro-pédo-climatiques sont favorable. Une filière pourra être développée à grande échelle (YOUSSI, 2008).Bref elle est constituée par l’ensemble des opérations subies par un produit depuis sa création jusqu’à sa consommation en passant par les acteurs intervenants et les coûts générés pour chaque étape de production et de transformation.

Concept de la logique des acteurs

Par définition, l’acteur est celui ou celle qui agit par rapport à des logiques d’action qui orientent son rôle social. L’acteur n’a que rarement des objectifs clairs et cohérents, en fait, il en change, il les adapte en fonction de ses résultats. Il a toujours une certaine activité, même dans la passivité : son comportement a toujours un sens, ayant un aspect offensif pour améliorer sa situation et défensif pour maintenir sa marge de liberté. Mais la stratégie n’est pas toujours consciente (FRIEDBERG, 1977). Ces logiques qui régissent le système culturel et social sont extrêmement importantes dans la mesure où elles constituent la toile de fond de l’activité de l’acteur, son espace de jeu, et les règles, contraintes, normes qu’il doit prendre en compte pour bâtir sa stratégie et se positionner en tant qu’acteur dans le champ socioéconomique. Autrement dit, il y a une interdépendance profonde entre la logique de l’acteur et les logiques d’actions de l’acteur. La logique d’action est ce qui fonde les choix des acteurs, les rationalités qui sont à l’œuvre derrière chaque action (BERNOUX.P, 2001).

LIRE AUSSI :  Contribution à un environnement de Co-Simulation distribuée pour Smart Grids Modèle d’intégration et de synchronisation d’un système complexe

Les normes et l’économie des comportements

Tout fait social ou économique doit être compris à partir du comportement des individus. Les normes définissent le cadre des comportements admissibles par un groupe. Elles sont souvent perçues comme un instrument nécessaire à certaines finalités. La théorie économique suppose que les individus ont une rationalité substantive limitée (SIMON, 1992). Le décideur a un ou plusieurs objectifs et des moyens qu’il va essayer d’utiliser au mieux pour arriver à une solution. Toutefois, le comportement d’un individu dépend à la fois du contexte, mais aussi du comportement de ses congénères, notamment par la présence d’une norme de comportement. Les normes ont un double rôle, d’une part de forger des croyances sur les comportements appropriés des autres et d’autre part de guider leurs propres choix en fonction des préférences de l’individu (WALDECK, 2008).

La dotation factorielle

En économie néoclassique, la dotation factorielle ou dotation de facteurs correspond à l’ensemble des facteurs de production existant au niveau d’un pays ou d’une entreprise, en quantité et en proportion. Ces capacités de production (terres arables, équipements, maind’œuvre non qualifiée et/ou qualifiée, matières premières, énergies, capitaux, etc.) sont combinées pour maximiser la production au niveau de chaque pays ou entreprise. Selon la théorie établie par les économistes suédois (HECKSCHER, 1952) ; BERTIL, 1979 ; SAMUELSON, 1990) appelé aussi la théorie HOS ou Allocation optimale des ressources par l’échange, chaque pays ou entreprise doit se spécialiser dans les productions pour lesquelles il possède les meilleures dotations en facteurs. Le café pour la région étudiée constitue un des produits de rente qui requiert l’application de cette dotation factorielle pour pouvoir relancer la production.

Avantages comparatifs

L’avantage comparatif est une théorie économique classique du commerce international développée par l’économiste britannique (DAVID, 1823) dans son ouvrage « Principes de l’économie politique et de l’impôt » publié en 1817. Cette théorie stipule que, dans un contexte de libre-échange, si un pays se spécialise dans la production pour laquelle sa productivité est la plus forte (ou la moins faible) par comparaison avec ses partenaires, il accroît sa richesse nationale. On dit que pour cette production, il détient un « avantage comparatif ». En corollaire, selon cette théorie, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les secteurs d’activité où son avantage relatif en termes de productivité est le plus élevé ou bien où son désavantage est le plus faible.

Table des matières

INTRODUCTION
I MATERIELS ET METHODES
1.1 Matériels
1.1.1. Délimitation de la zone d’étude
1.1.2. Concepts et état de l’art
1.2 Méthodes
1.2.1. Démarche commune à la vérification des hypothèses
1.2.2. Les démarches spécifiques à la vérification de chaque hypothèse
1.2.3. Limite de l’étude
1.2.4. Chronogramme des activités
1.2.5. Synthèse de la méthodologie
II RESULTATS
2. 1 Identification des difficultés de la caféiculture
2.2 Logique des acteurs
III DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
Références bibliographiques
Listes des Annexes

Télécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *