Réalité Virtuelle et Mouvements Pseudoscopiques
Mouvements pseudoscopiques en réalité virtuelle
Cette section propose une description des phénomènes observables face à une image stéréoscopique, notamment les mouvements pseudoscopiques ainsi qu’une de leurs conséquences, la position orthostéréoscopique.
Mouvements pseudoscopiques
Une image stéréoscopique est composée de deux images décrivant la même scène, mais d’un point de vue légèrement différent. Un point de la scène visible par les deux yeux de l’observateur sera présent sur les deux images, mais pas au même endroit. A l’aide d’un dispositif (lunettes obturatrices, polarisées, etc.), l’utilisateur va associer une image à chaque œil et percevoir du relief en fusionnant les deux images.
Comme nous l’avons remarqué précédemment, lorsque l’observateur se déplace par rapport à l’écran, il constate que la scène se modifie d’une façon qui n’est pas naturelle. La figure 115 illustre ce phénomène en 149 décrivant un déplacement de l’observateur en direction de l’écran. En même temps que l’observateur avance, il voit l’objet se rapprocher vers lui. Normalement, il devrait juste avoir l’impression de s’être rapproché d’un objet immobile.
Figure 115 : mouvements pseudoscopiques vers l’avant. De la même manière, lorsqu’il effectue un déplacement latéral, l’objet lui semble se déplacer latéralement comme le montre la figure 116. Là encore, il n’a pas la sensation d’avoir à faire à un objet immobile. Figure 116 : mouvements pseudoscopiques latéraux. Ces mouvements des objets virtuels sensés être immobiles sont appelés mouvements pseudoscopiques.
Ils ont une influence néfaste sur la sensation de relief perçue par l’observateur, c’est la raison pour laquelle il est nécessaire de les supprimer. En pratique, on constate qu’un observateur peut se permettre de bouger la tête sans subir trop de déformations lorsque l’amplitude du mouvement de la tête est petite par rapport à la taille de l’écran.
Ainsi, dans le cas de plusieurs observateurs assis devant un grand écran, il n’est pas nécessaire de corriger l’image. Par contre, cela devient impératif pour un observateur bougeant la tête devant son écran d’ordinateur ou pour un observateur se déplaçant dans un visiocube ou devant un écran de grande taille.
Position orthostéréoscopique Il s’avère que lors du déplacement de l’observateur, les mouvements pseudoscopiques pour deux points distincts de la scène ne sont pas identiques et sont d’autant plus différents qu’ils 150 sont éloignés l’un de l’autre. La figure 117 illustre un segment perpendiculaire à l’écran qui est dessiné vu de près puis vu de loin. O
n constate que lorsque l’observateur se rapproche de l’écran, non seulement le segment s’en rapproche lui aussi mais on constate également que la longueur du segment diminue. Les mouvements pseudoscopiques provoquent donc des distorsions des distances sur les objets de la scène virtuelle. La figure 118 nous montre un segment positionné parallèlement à l’écran.
Dans ce cas, pour le même déplacement de l’observateur que sur la figure 117, la taille du segment ne diminue pas, elle augmente plutôt. Les perceptions de la largeur et de la profondeur d’un objet virtuel ne sont donc pas affectées de la même manière par le déplacement de l’observateur.