Réalisation d’une fiche de synthèse d’aide à la
consultation en Médecine Générale
Médecins généralistes, surpoids et obésité
Régulièrement, l’observatoire de médecine générale de la Société Française de Médecine Générale (SFMG) répertorie les actes les plus fréquents en consultation de médecine générale. On peut les classer par tranches d’âge et par sexe ou les consulter pour toutes catégories de patient confondu. Concernant le classement des 50 résultats de consultation les plus fréquents, par actes pour tous les patients, pour l’année 2009, le surpoids et l’obésité ne figuraient pas dans le top trente des résultats de consultation (10). Il existe un réel manque à combler dans la prise en charge des problèmes de poids par les médecins généralistes. Est-ce les patients qui ne souhaitent pas consulter pour ce motif ? Est-ce les médecins généralistes qui n’abordent pas le sujet ? Côté patients, la thèse de J. Chamaillard trouvait que 13% des patients en surpoids et 30% des patients obèses avaient déjà eu recours au médecin généraliste pour perdre du poids, avec une différence selon le sexe. Les hommes obèses n’étaient 7 que 14% à avoir déjà consulté un médecin généraliste pour perdre du poids et ne rencontraient jamais de spécialiste. Pour quelles raisons ? La thèse de J. LUCAS explorait les freins à la prise en charge de l’excès de poids : côté patients toujours, l’absence de prise en charge par leur médecin généraliste était l’un des principaux freins énoncés, ils l’exprimaient de plusieurs manières: – Le médecin généraliste n’intervenait pas s’il n’y avait pas de complications liées à l’excès de poids. – Le médecin généraliste faisait souvent passer un autre problème médical en priorité. – Le manque de temps des médecins généralistes. – Selon eux, les médecins généralistes n’avaient pas suffisamment de connaissances sur le sujet. – Le jugement du médecin généraliste. – Prises en charge disproportionnées, simplistes ou contraignantes de la part de leur médecin généraliste. Côté médecins généralistes, les freins à la prise en charge des patients les plus fréquents étaient : le manque de motivation des patients, l’absence de formation des médecin généraliste, ou encore le manque de temps lors des consultations (13). Contrairement aux médecins généralistes australiens, seulement une minorité des médecins généralistes français se sentaient bien préparés à la prise en charge des problèmes de poids . En région PACA, 79% des médecins généralistes pensaient que la prise en charge des problèmes de poids était de leur ressort mais 66% se sentaient peu ou pas efficaces lors de la prise en charge (15).
Perspectives de prise en charge
Les médecins généralistes ont la volonté d’améliorer leur prise en charge de l’obésité en améliorant leurs connaissances, en ayant accès à des outils simples ainsi qu’en améliorant leur collaboration avec d’autres professionnels de santé. La nécessité de mise en place d’une cotation spécifique de ce type de consultation a également été soulignée (13). Une seconde étude mettait en valeur le fait que les médecins généralistes étaient principalement demandeurs d’outils pratiques, en particulier de 8 fiches d’information patient (FIP), pour 77% d’entre eux. Cependant seule la moitié d’entre eux avaient connaissance du Programme National Nutrition Santé (PNNS) et des guides « la santé vient en mangeant » , impossible alors qu’ils le conseillent à leurs patients… (16) . L’heure est à la communication médecin-malade et tend à s’éloigner de la relation paternaliste qui prédominait il y a encore une cinquantaine d’années ; le patient est donc de plus en plus impliqué dans sa prise en charge, la connaissance de sa maladie et la prise de décisions. C’est pourquoi les programmes d’éducation thérapeutique et les FIP voient le jour. Les patients ont à disposition de multiples sources d’informations (internet, télévision, magazines, etc.), parfois contradictoires et non validées scientifiquement ; il semble donc nécessaire que les médecins généralistes mettent à disposition des sources d’informations fiables pour les patients. La revue de la littérature de M. SUSTERSIC et A. MENEAU ainsi que le revue de la littérature de Kenny et Al. présentaient les intérêts à la dispensation de FIP ; on retrouvait notamment que l’information écrite complémentaire était un souhait des patients, que les FIP amélioraient la compréhension et la connaissance des patients, stimulaient la discussion, amélioraient la relation médecin-patient, favorisaient une meilleure compliance thérapeutique, une meilleure autonomie et une aide pour les patients à leur prise de décision ainsi qu’une alternative à des prescriptions inutiles.
I. INTRODUCTION |