Les questionnaires de visite d’élevage canin
Les questionnaires détaillés aux paragraphes suivants ont été élaborés par l’Unité de Médecine d’Elevage et du Sport de l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort, en partenariat avec la société Royal Canin.
Ils constituent le support de ce travail de thèse.
Le pré-questionnaire
Le pré-questionnaire est à remettre à l’éleveur avant la première visite de son élevage. Dans ce cas, il faut le lui procurer suffisamment tôt pour qu’il ait le temps de réunir toutes les informations nécessaires à la préparation de la visite par le vétérinaire.
Dans le cas d’un suivi, on peut proposer à l’éleveur de corriger les informations modifiées depuis la dernière visite.
Le pré-questionnaire est composé de sept parties ; qui sont détaillées dans le tableau 10.
Tableau 10 : Les parties composant le pré-questionnaire de visite sanitaire d’élevage en 2012.
A la fin de chaque partie du pré-questionnaire, un espace libre est laissé à l’éleveur afin qu’il puisse y exprimer ses souhaits d’amélioration.
Le préambule du pré-questionnaire reprend les cordonnées professionnelles du vétérinaire et de l’éleveur.
L’éleveur
La première partie concerne la formation professionnelle de l’éleveur. Elle nous permet de découvrir l’implication du client dans la cynophilie, si l’élevage est son activité principale ou si son revenu principal est assuré par une autre profession. Ces informations sont importantes, le vétérinaire devra s’en servir pour comprendre les désirs et les réactions de son client.
L’élevage
La deuxième partie détaille le parcours de l’élevage. La date de sa création, le classement ou non de l’installation, sont des données à connaître. Cette partie permet également de vérifier que l’éleveur possède le registre des Entrées et Sorties et le registre sanitaire de l’élevage (ces deux registres étant obligatoire pour l’activité d’élevage canin).
Au sein de ce paragraphe on découvre également le nombre d’animaux présents sur le site et l’évolution de l’effectif. Les activités liées à l’élevage canin sont aussi abordées, concours de beauté ou de travail, en France ou à l’étranger…
L’éleveur doit préciser le mode de vente de ses chiots tout comme la publicité qu’il fait autour de son activité. Le vétérinaire doit également connaître les autres activités pratiquées sur le site (pension, toilettage, éducation…) et les autres espèces présentes.
Au terme de cette deuxième partie, le vétérinaire prend connaissance de l’implication de l’éleveur dans la race qu’il produit.
Les animaux
La troisième partie traite des animaux présents dans l’élevage. L’éleveur doit préciser, pour chaque race, le nombre d’individus en fonction de trois classes d’âge, de moins de dix-huit mois, de dix-huit mois à sept ans, de plus de sept ans.
La structure
La quatrième partie concerne la structure de l’élevage. Elle présente dans un premier temps les bâtiments, leur date de construction et la composition du voisinage.
Ensuite elle traite des locaux, dont la liste est présente dans le tableau 11.
Tableau 11 : Liste des locaux d’élevage pouvant être inspectés lors de la visite sanitaire d’élevage en 2012.
Pour chaque local, le questionnaire détaille la localisation, la superficie, la nature du sol et des murs. Ces points sont évidemment à vérifier lors de la visite sanitaire. Ces informations sont capitales et concourent à l’évolution des possibles risques sanitaires encouru par l’élevage.
Un item est consacré à la gestion de l’environnement (qualité de l’eau utilisée, désinsectisation, dératisation, rejets des eaux usées…). Un plan de l’élevage est également demandé.
La dernière partie demande à l’éleveur de détailler son plan d’hygiène des locaux d’élevage. Il doit, pour chaque local, indiquer la procédure de nettoyage et de désinfection en précisant notamment le matériel dédié à cette activité, les produits utilisés (température de l’eau, concentration, rinçage), et si plusieurs produits sont mélangés. Ces données doivent être traitées impérativement pour relever s’il existe une faute dans le protocole de nettoyage, désinfection et vide sanitaire de l’élevage.
Le fonctionnement
La cinquième partie expose le fonctionnement de l’élevage. Toute son organisation y est détaillée, du planning journalier en passant par le rôle et les tâches de chaque personne travaillant au sein de la structure. Ensuite, l’éleveur doit inscrire les protocoles vaccinaux et antiparasitaires internes et externes en fonction de l’âge des animaux.
La reproduction
La sixième partie aborde le thème de la reproduction. L’éleveur doit dans un premier temps fournir des données statistiques sur son activité (fécondité, prolicité par exemple). Ensuite il détaille la gestion de la reproduction, informatisée ou non, la détection des chaleurs, le choix des reproducteurs.
Ces questions glissent ensuite sur la gestion génétique de l’élevage, notamment des maladies héréditaires.
La dernière partie traite du développement des chiots. Le questionnaire développe la gestion du sevrage, la socialisation, la familiarisation des chiots, et la gestion en cas de décès. Ces points ne sont pas à négliger, ni de la part de l’éleveur, ni de la part du vétérinaire. Un bon développement des chiots apporte une « valeur ajoutée » aux individus. Si l’éleveur s’investit dans ce domaine, en développant en particulier les qualités attendues pour la race, il peut améliorer la réputation de sa production.
L’alimentation
La septième partie et dernière partie aborde l’alimentation de l’ensemble des individus. Il faut détailler la ration de chaque catégorie d’individus, ceux à l’entretien, en gestation, en lactation, en croissance ou encore au travail.
L’éleveur doit aussi préciser le budget investi, le matériel dédié à cette activité et le lieu de stockage des aliments.
A la réception de ce questionnaire, le vétérinaire doit être conscient de l’importance de ce document. Il doit le lire de manière attentive afin de préparer les points qu’il veut plus longuement rediscuter avec son client. Ce questionnaire lui donne également une première approche de la gestion technico-sanitaire de la structure. Toutes ces informations sont à compléter grâce à la visite sanitaire de l’élevage, dont nous allons détailler le questionnaire.
Le questionnaire de visite sanitaire
Le questionnaire de visite sanitaire d’élevage est rempli par le vétérinaire réalisant l’audit, durant la visite sanitaire.
Il se décompose de sept parties, listées dans le tableau 12.
Tableau 12 : Les parties composant le questionnaire de visite sanitaire d’élevage en 2012.
Chaque partie du questionnaire est structurée de manière identique.
. Le bâtiment :
La première partie de chaque item traite toujours du bâtiment. Les paramètres d’ambiance sont très importants. Lors de la visite, il faut notamment essayer d’évaluer :
-la température de la pièce,
-l’hygrométrie et si de la condensation est présente sur les parois et les vitres de la pièce,
– en outre, aucune odeur désagréable ne doit être perceptible, notamment d’ammoniac. Le vétérinaire peut réaliser un test à la bougie dans le but d’estimer la vitesse de l’air au sein du local.
Il faut également s’assurer de la correcte organisation de la pièce en rapport avec les individus accueillis.
. Les animaux :
Dans un second temps on s’intéresse aux individus présents dans ce bâtiment. Il est nécessaire de s’intéresser à plusieurs paramètres. Le premier est l’état d’embonpoint. Le second estime l’aspect des selles, sa valeur peut varier de un à cinq, un correspondant à de la diarrhée et cinq à des selles très dures. Le troisième rend compte de la présence de parasites dans les selles, de l’aspect du poil, de la présence de lésions cutanées ou de parasites externes.
Ces informations permettent, entre autre, de proposer des modifications dans le règlement sanitaire de l’élevage.
Lors de la visite, le vétérinaire doit également être attentif à la présence ou à l’absence de fiche explicative ou de cahier de communication entre les employés de l’élevage. Les fiches explicatives doivent être, de manière idéale, présentes pour chaque groupe d’animaux.
Chaque item du questionnaire se termine par une zone libre afin d’y inscrire certains commentaires.
Une zone de conclusion a également été prévue à la fin du document.
Présentation de l’élevage
Dans un premier temps, le vétérinaire vérifie, avec le nombre d’étalons, lices, réformés et chiots de plus de quatre mois à la vente ou non, si l’installation est classée ou non. Ensuite, il faut prendre quelques minutes pour discuter avec l’éleveur de ses projets à court et à long terme en ce qui concerne son activité. L’éleveur peut vouloir diversifier son activité, ou modifier le nombre d’adultes reproducteurs. Ce projet futur aura un fort impact sur le choix de des conseils délivrés par le vétérinaire. Puis il faut se renseigner sur la conception globale de l’élevage. Une construction neuve et dédiée à l’élevage canin, ou d’anciens bâtiments réhabilités n’auront pas les mêmes contraintes sur l’élevage, et donc ne permettront pas la même souplesse concernant les conseils délivrés par le vétérinaire.
La suite du questionnaire permet de se rendre compte de chaque bâtiment et de chaque groupe d’individus, en suivant le concept de la marche en avant.
Conception globale de l’élevage
Le vétérinaire qualifie les bâtiments composant l’élevage ; ils peuvent être neufs et dédiés à l’élevage de chiens, être une annexe de la résidence de l’éleveur ou encore être d’anciens bâtiments réhabilités. Dans certains cas, l’activité d’élevage est réalisée au sein du domicile de l’éleveur.
L’accueil
Le premier stade de la visite permet d’observer les locaux d’accueil des personnes. Il faut estimer la propreté du bâtiment et si les aboiements sont perceptibles par exemple.
Le principe de la marche en avant doit être respecté.
La maternité
Au sein de la maternité on doit s’assurer que la conception du bâtiment est adéquate à la production de chiots. Les conditions de vie doivent être les meilleures pour le développement des chiots en limitant l’impact infectieux. La température au nid est à mesurer. Concernant l’organisation il faut s’assurer de la séparation entre les portées, la possibilité sortie des mères, et la présence de caisses de mises bas par exemple.
Au niveau des paramètres d’état des individus il ne faut pas oublier de réaliser trois groupes de mesure : les chiots et les mères avant et après mise bas.
La nurserie
Le deuxième bâtiment à visiter est la nurserie. Dans ce bâtiment, l’éleveur doit pouvoir maintenir la fratrie, proposer des jeux des aires de détente spécifiques et la possibilité de sortie des mères.
Concernant les groupes de mesures des paramètres d’état des individus il n’en reste que deux : les chiots et les mères.
Les locaux d’adultes
Le troisième groupe de bâtiment sont les locaux d’adultes. Des boxes intérieurs, des abris au sein de la courette, des aires de couchage étanches et des niches isolées du sol sont des éléments que nous pouvons retrouver lors de la visite du chenil. Leurs présence est très importantes pour assurer le bien-être des reproducteurs et limiter le stress et les comportements de stéréotypie. La surface disponible par individu doit être nécessairement estimée.
Dans ce bâtiment il n’y a qu’un seul groupe pour la mesure des paramètres d’état.
La quarantaine
Le quatrième local visité est la quarantaine. Elle doit être utilisée de manière judicieuse par l’éleveur, au risque sinon d’aggraver la situation sanitaire de l’élevage. La présence d’une fiche explicative facilite la communication entre les différents employés de l’élevage.
Des chaussures et des blouses peuvent être disponibles à l’entrée. Le protocole de nettoyage, désinfection et vide sanitaire doit être facilement réalisable.
L’infirmerie
Ce local doit permettre le suivi médical des animaux isolés. Il permet de prodiguer des soins adaptés à leur situation. La présence d’une fiche explicative facilite la communication entre les différents employés de l’élevage.
Des chaussures et des blouses peuvent être disponibles à l’entrée.
Préparation et stockage des aliments
La visite se termine par la cuisine et le possible lieu de stockage des aliments s’il ce dernier n’est pas réalisé dans la cuisine. La gestion de ces deux locaux ne doit pas être mise de côté. Les paramètres d’ambiance tout comme la lutte contre les nuisibles et l’hygiène du matériel dédié à cet usage sont à contrôler parfaitement. Ils participent au maintien sanitaire de l’élevage.
L’hygiène, lors de la préparation des repas par le personnel de l’élevage, est à aborder avec l’éleveur.
Soins aux animaux
Le vétérinaire évalue si l’abreuvement et l’alimentation sont adaptés pour chaque groupe d’individus.
La prophylaxie médicale porte sur la vaccination et les traitements antiparasitaires internes et externes.
La prophylaxie sanitaire détaille le protocole de nettoyage, désinfection et vide sanitaire, la protection contre les insectes et les nuisibles dans les différents locaux et enfin de la gestion de la quarantaine.
Enfin, la conduite d’élevage traite de la gestion de la reproduction, des maladies héréditaires et de la socialisation des chiots.
Registres et documents d’élevage
Le paragraphe concernant les registres et documents d’élevage fait le point sur la présence et la tenue des différents documents administratifs obligatoires pour l’activité d’élevage canin, dont la liste est détaillée dans le tableau 13.
Tableau 13 : Les documents administratifs d’élevage obligatoire et facultatifs en 2012.