Rationnaliser les installations (1970-1971)

Exploiter un vaste terre-plein (1973-1975)

Pour accroître de nouveau les capacités de fabrication, une part de la préfabrication doit être transférée dans l’atelier des bâtiments en fer, qu’il convient d’agrandir de 2 400 m², ce qui portera à 4 900 m² la superficie occupée par la préfabrication (fig. 57).
Source : SHD, Lorient, 4W 436, Modernisation de l’infrastructure « Constructions neuves » du Directeur des CAN Bruniaux, rive gauche du Scorff, octobre 1973.
Les surfaces supplémentaires sont obtenues en réorganisant deux espaces. 1 400 m² dédiés à l’atelier des bâtiments en fer :
 la partie sud de la nef 3 jusqu’alors occupée par le service entretien mécanique (BIEF) ;
 la nef D doit être prolongée et raccordée à la nef 3, tandis que le BIEF est installé à l’extrémité sud de l’immeuble de l’appontement Dupuy-de-Lôme.
Les 1 000 m² restants sont gagnés par regroupement de machines et par suppression d’autres. Construit pour la préfabrication moyenne et lourde, un vaste atelier, long de 224 mètres et large de 20 doit être bâti le long de l’atelier des bâtiments en fer. Sa construction qui doit s’achever en 1976 est estimée à 9,3 millions de francs. Elle est prévue en deux tranches, pour un délai fixé à 18 mois. La première tranche édifie un bâtiment de 80 mètres et la seconde y ajoute les 144 restants (fig. 58). Pour transporter les ensembles lourds, il s’équiperait de deux ponts roulants de quarante tonnes et de six ponts roulants de cinq tonnes687.
Sa réalisation prévoit des soubassements de longs-pans et des pignons réalisés en maçonnerie d’agglomérés pleins sur une hauteur de 3 mètres. Son ossature est constituée de poteaux métalliques distants de 10 mètres, scellés dans les massifs de fondations. Le bardage au-dessus du soubassement est aussi en maçonnerie, avec des longs-pans et pignons qui reçoivent un bardage double composé d’un plateau intérieur en tôle galvanisée, d’une isolation thermique en laine de verre et d’un élément extérieur en tôle nervurée galvanisée laquée (fig. 59).
Fig. 59 : Coupe transversale de l’avant-projet de construction d’un hall de préfabrication
Source : SHD, Lorient, 1A25 262, Terre-plein A2, avant-projet de construction d’un hall de préfabrication de 224m x 20m, 27 mars 1973.
Pour autoriser l’édification du hall de préfabrication et l’agrandissement du terre-plein A2, il faut entreprendre d’importants travaux de démolitions, de terrassements et de remblayage de la berge du Scorff. Le mur de soutènement amorcé en 1972 doit être prolongé sur environ 180 mètres688. Tous ces travaux sont terminés en seulement trois mois et demi. Ils auront nécessité la démolition de baraques en bois et en acier, d’un local de construction métallique689 (fig. 60).
Fig. 60 : Avant-projet d’agrandissement du terre-plein A2 et de construction du mur de soutènement
Source : SHD, Lorient, 1A23 172, Avant-projet d’agrandissement du terre-plein A2 et de construction d’un mur de soutènement dressé par Sautron, 25 octobre 1973.
Le nouvel édifice et l’augmentation de l’aire de stockage profitent aux Constructions neuves (photo 41), avec un potentiel de construction annuelle de deux avisos et d’une corvette. Comme cette cadence de fabrication nécessite de stocker les ensembles préfabriqués, on envisage d’en profiter « pour réaliser des opérations de préarmements et de peinture690 » sur le terre-plein avant d’introduire les ensembles « dans la forme, de façon à permettre un démarrage plus rapide des travaux d’armement dans la forme691 ». Les opérations de « préarmements » qu’il paraît préférable d’appeler « préassemblages » ou de « préhabillages » concernent les travaux de coque692.
Avec le nouvel atelier, la capacité de préfabrication va monter à 8 200 m² : 3 400 m² réservés à la préfabrication légère, 1 000 m² pour les éléments très « formés » et 500 m² pour les bulbes et dômes sonar. Enfin 3 330 m² sont destinés à la préfabrication moyenne et lourde.
Déjà prévus dans le précédent projet, de nouveaux accès au terre-plein A2 et à la forme doivent permettre d’aménager un terre-plein en aire de stockage des blocs terminés693. Dans ces conditions, il faut supprimer le chemin de roulement de la grue. Après la destruction de la cale n°5, l’extension du terre-plein A2, fera passer la capacité de stockage à 20 000 m², dont 11 000 m² pour les blocs et les panneaux, 3 000 m² pour les matériaux en attente de préfabrication (fig. 61). Enfin, des hangars métalliques en deux ou trois parties raccordables érigés sur le terre-plein vont servir de cabines de peintures pour les blocs qui y sont stockés.
Source : SHD, Lorient, 4W 436, Modernisation de l’infrastructure « Constructions neuves » du Directeur des CAN Bruniaux, rive gauche du Scorff, octobre 1973.
Pour accroître la productivité de la forme, une nouvelle porte motorisée remplace l’ancienne (fig. 62). Auparavant, avant chaque mise à l’eau, il fallait en effet la démonter.
Le montage et le remontage du pignon constitué de 10 panneaux de 2 tonnes et de 24 panneaux à charpente de 5 tonnes nécessite 2 mois et 1 420 heures de travail. Pendant ce temps, les activités dans la forme sont perturbées et provoquent une perte de productivité estimée à 2 790 heures694. Pour accroître davantage sa productivité, la forme est allongée de 12,70 mètres (fig. 63). Cette opération est nécessaire en prévision de la construction des avisos et des corvettes qui imposent un plan d’occupation de sol incompatible avec la longueur du radier695.

Porte motorisée

Fig. 62 : Fermeture du pignon ouest par une porte motorisée
Source : SHD, Lorient, 29W 1776, Forme de construction, fermeture du pignon ouest, avant-projet dressé par Sautron, 17 décembre 1974.
Inscrit au plan de « modernisation de l’infrastructure Constructions neuves » en 1975 ces travaux sont évalués à 2,4 millions de francs avec un délai d’exécution fixé à 10 mois. Le marché est réalisé par la société des ateliers de constructions de Paimboeuf.

Des installations adaptables et rationalisées

Pour arriver au plan de modernisation définitif des Constructions neuves, l’arsenal réalise une étude pour obtenir un projet adaptable selon les besoins (fig. 64). Plusieurs configurations sont envisagées. Elles suivent les données tirées du plan Bleu qui prévoyait une flotte navale de 360 000 tonnes : quatre porte-aéronefs, trente-cinq bâtiments de moyen tonnage polyvalents, une vingtaine de sous-marins et cent vingt avions de combat. En première approximation, le plan de réorganisation de la rive gauche se base sur plusieurs hypothèses concernant le plan de charge pour les dix années à venir :
 un programme standard de dix corvettes et vingt avisos ; investissement de + de 9,3 millions de francs ;
 un programme intermédiaire de quinze corvettes et vingt avisos ; investissement supplémentaire de 18 millions de francs : + 2 000 m² en aire de stockage et + 1 250 m² à la préfabrication lourde ;
 un programme plus ambitieux de vingt corvettes et vingt avisos ; investissement supplémentaire de 40 millions de francs : + 4 000 m² en aire de stockage et + 2 000 m² à la préfabrication lourde. Pour ces deux dernières configurations, des machines supplémentaires seraient nécessaires avec des aires de travail plus grandes pour le traçage, le formage et le meulage des matériaux. Il est donc indispensable d’accroître l’aire de préfabrication de l’atelier des bâtiments en fer. La préfabrication des éléments lourds serait augmentée soit en prolongeant le hall de préfabrication aux dépens de l’Immeuble Dupuy-de-Lôme, soit en installant une nef accolée à l’atelier de préfabrication, solution moins onéreuse. Enfin, une aire de stockage supplémentaire serait obtenue par remblaiement de la rive du Scorff696.

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