Rapport de stage la bibliothèque autocentrée

Rapport de stage la bibliothèque autocentrée, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Autolégitimation et repli corporatiste

L’ennemi dans la maison

Comme nous l’avons déjà évoqué en introduction, Yves Alix avait déjà relevé le défi d’un exercice périlleux : en écho au Bulletin des Bibliothèques de France (BBF) inaugural de l’année 2005 sur les Ennemis de la bibliothèque3, il avait conduit une réflexion qu’il avait baptisée : L’ennemi dans la maison ou les bibliothécaires face à eux-mêmes, en clin d’œil à l’adaptation d’un livre de Georges Simenon par Henri Decoin4, et dans laquelle il interrogeait le désarroi identitaire et l’autocentrisme des bibliothécaires. Il y démontrait combien le débat sur l’identité du bibliothécaire était récurrent au sein même de la profession et estimait que « l’arbre qui nous cache la forêt, c’est précisément la très forte identité professionnelle apparente des bibliothécaires, telle qu’elle apparaît aux observateurs extérieurs, qui la soulignent souvent parce qu’elle les frappe […] Cette identité marquée peut en effet donner l’illusion d’un consensus, aussi bien sur les missions que sur les pratiques ». Or, il y voyait surtout « l’indice le plus probant du danger majeur qui guette de l’intérieur les bibliothécaires : l’autocentrisme. Il enferme le débat dans le cercle professionnel, il le circonscrit ».

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Autolégitimation

C’est le même constat que dresse encore Dominique Lahary quand il fait remarquer que « si le questionnement identitaire est omniprésent dans la littérature professionnelle, force est de constater que nous avons tendance à justifier l’utilité des bibliothèques en cherchant le plus souvent nos références dans un corpus exclusivement … bibliothécaire et donc autoproduit ». Nous nous référons ainsi au Manifeste pour la bibliothèque publique1 de l’Unesco (écrit par l’IFLA2), à la Charte des bibliothèques du Conseil supérieur des bibliothèques3 (CSB) ou encore au Code de déontologie de l’Association des bibliothécaires de France (ABF) 4 que d’aucuns5 considèrent comme un catéchisme positiviste ou la normalisation d’un habitus. D’une manière générale nous produisons donc notre propre légitimité dont nous pensons qu’elle s’impose d’elle-même à nos autorités tant les valeurs républicaines et démocratiques y sont affirmées et ne sauraient être contredites. Les bibliothécaires se sont consacrés eux-mêmes comme des promoteurs de l’exception culturelle. C’est non seulement une attitude très autocentrée mais qui, sur fond d’universalisme, cherche à s’imposer en coupant court à tout autre dialogue, à toute autre justification : « culture » et « service public » seraient deux articles d’un credo qui ne supporterait pas la dispute.

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