Rappels sur l’uretre masculin

On désigne sous le nom de traumatismes de l’urètre, les lésions provoquées par une force délabrante de ce canal. Ils comprennent les ruptures et les plaies. Les plaies urétrales sont rares qu’elles soient accidentelles ou chirurgicales. Il faut distinguer les ruptures de l’urètre en fonction de leur siège. Les lésions de l’urètre postérieur surviennent au cours des traumatismes du bassin tandis que les lésions de l’urètre antérieur surviennent au cours des traumatismes du périnée. Au décours du traumatisme, elles mettent en jeu le pronostic vital et à distance ; leur évolution est émaillée de complications. Parmi ces complications, le rétrécissement post traumatique objet de notre étude, est pratiquement constant.

ANATOMIE ET HISTOLOGIE 

ANATOMIE DE L’URETRE

L’urètre est un canal qui part de la vessie et qui est chargé d’émettre les urines vers l’extérieur au niveau de l’orifice urinaire qu’on appelle « le méat ». C’est la voie unique et le passage obligé de l’urine au cours de la miction. Chez l’homme : c’est un canal excréteur de l’urine et du sperme, l’urètre s’étend du col de la vessie à l’extrémité du gland. Il est beaucoup plus long que l’urètre féminin (pas loin de 12 cm).

L’urètre masculin comporte 3 portions successives . L’urètre traverse :
-La prostate : urètre prostatique
-Le sphincter strié du périnée : urètre postérieur fixe ou urètre membraneux.
-Le corps spongieux, urètre spongieux : antérieur ou pénien mobile et l’urètre bulbaire.

L’urètre est vertical dans la prostate, il est courbe sous la symphyse pubienne : c’est l’urètre fixe. En avant de la symphyse pubienne ; l’urètre est mobile. Il forme un angle prépubien en avant du bord inférieur de la symphyse pubienne. L’extrémité postérieure de l’urètre est au niveau du col de la vessie : 2,5 cm en arrière de la symphyse pubienne.

Les trois moyens de fixité de l’urètre sont :
-La prostate
-Le plancher périnéal
-Les ligaments suspenseurs de la verge .

L’urètre prostatique

Il commence au col vésical ; traverse la prostate de sa base au sommet et chemine parfois dans une gouttière au niveau de la face antérieur du prostate. Au niveau du bec de la prostate ; il est entouré du sphincter strié de l’urètre. A son origine ; il est entouré des fibres musculaires lisses : fibres longitudinales issues du trigone vésical et fibres circulaires de la vessie pour le col vésical.

L’ urètre membraneux 

Il fait partie de la portion fixe avec l’urètre prostatique du canal urétral. C’est le segment de l’urètre qui s’étend de l’apex de la prostate à la pénétration de l’urètre dans le corps spongieux au niveau du cul-de-sac bulbaire. Il traverse l’ensemble des structures du périnée aponévrotique qui l’amarrent aux structures osseuses avec le sphincter strié de l’urètre. En avant ; on trouve le plexus veineux de Santorini qui reçoit la veine dorsale profonde de la verge et de la symphyse pubienne. En arrière; on trouve les muscles du périnée , les glandes de Cooper et le fascia de Denonvilliers. Latéralement, on trouve le faisceau sphinctérien et élévateur du muscle élévateur de l’anus.

L’urètre spongieux 

Il est ainsi nommé car il est sur la totalité de son trajet entouré par le corps spongieux. Il présente deux dilatations : le cul-de-sac bulbaire qui fait suite à l’angle bulbomembraneux et la fossette naviculaire située immédiatement en arrière du méat urétral. L’urètre spongieux présente également un rétrécissement: le méat urétral. Il comprend une partie fixe : l’urètre bulbaire ; et une partie mobile : l’urètre pénien et se termine par l’urètre balanique .

La présence des corps érectiles constituants principaux de la verge confèrent à cette région de l’urètre antérieur une particularité : la formation d’un hématome au cours d’un traumatisme violent. L’urètre masculin a une double fonction : transporter l’urine qui vient de la vessie ou transporter le sperme qui vient des canaux éjaculateurs et qui se jette dans l’urètre prostatique.

HISTOLOGIE DE L’URETRE 

La partie prostatique , longue de 3 cm peut être considérée comme une extension de la vessie. Elle est entourée par la prostate, et c’est à son niveau que s’ouvrent les canaux excréteurs des glandes prostatiques. Le plancher de l’urètre prostatique est soulevé par le veru montanum ; porteur des ouvertures des deux canaux éjaculateurs.

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Le revêtement épithélial ; séparé du tissu conjonctif du chorion par une lame basale nette est de type transitionnel. En ultra structure, on peut lui reconnaître trois types cellulaires :
• des cellules basales, petites et ovalaires possédant peu de cytoplasme, mais renfermant un gros noyau uni ou plurinucleolé ,
• des cellules superficielles , plus volumineuses ; plus claires contenant des granules sécrétoires et revêtues de courtes microvillosités ,
• enfin des cellules intermédiaires ressemblant aux cellules basales, mais paraissant posséder une fonction de sécrétion.

Il existe des cellules argentaffines au niveau de l’urètre prostatique ; elles apparaissent distribuées de façon hétérogène isolées ou groupées ; constamment situées sur la membrane basale, certaines atteignant la surface urétrale grâce à un col étroit . L’urètre membraneux : qui fait suite au segment prostatique est long de 1cm. Il chemine dans l’étage moyen du périnée, tandis que l’urètre pénien ou spongieux est situé dans l’étage inférieur du périnée et dans le pénis, et mesure 12 à 13 cm. L’une et l’autre partie sont revêtues par un épithélium cylindrique stratifié ou pseudo-stratifié en microscope optique.

Comme au niveau de l’urètre prostatique, 3 types cellulaires ont été identifiés en microscopie électronique au niveau des segments membraneux et spongieux de l’urètre.
• Alors que les cellules basales sont identiques à celles du segment précédent ;
• les cellules superficielles en diffèrent légèrement car elles sont de même taille que les cellules basales disposées sur trois couches ou plus, la couche superficielle étant pourvue à son pôle apical de courtes microvillosités ;
• un troisième type cellulaire ressemble à celui des glandes tubulées du col utérin. Entre les cellules basales, ou reposant sur la lame basale, on note la présence de cellules à grains neurosécrétoires.

La fosse naviculaire : dilatation terminale de l’urètre pénien est tapissée par une muqueuse malpighienne. Des îlots d’épithélium malpighien existent également au long de la partie pénienne de l’urètre .

Le chorion de ces différents segments de l’urètre masculin est de type conjonctivo-elastique d’épaisseur inégale au long du trajet urétral, en raison de la forme irrégulière de l’ensemble de la muqueuse ; et notamment d’assez profondes invaginations constituant les glandes periurétrales de Littre dans la portion membraneuse de l’urètre. Ces glandes tubuleuses ramifiées sont mucosécretantes avec présence de cellules argentaffines, et pénètrent profondément dans l’épaisseur du chorion et même de la musculeuse.

La musculeuse au-delà du sphincter interne constitue un réseau plexiforme qui se confond avec celui du corps spongieux.

Au-dessous du veru montanum, des fibre musculaires striées à disposition circulaire entourent complètement l’urètre pour former le sphincter externe intrinsèque séparé anatomiquement et fonctionnellement différent de la musculature striée extrinsèque du plancher pelvien .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I- RAPPELS SUR L’URETRE MASCULIN
I- 1- Anatomie
I- 1- 1- L’urètre prostatique
I- 1- 2- L’urètre membraneux
I- 1- 3- L’urètre spongieux
I- 2- Histologie
II- LES TRAUMATISMES DE L’URETRE
II- 1- Définition
II- 2- Epidémiologie
II- 3- Etude anatomo-clinique
II-3-1- Mécanisme lésionnel
II-3-2- Diagnostic clinique
II-4- Prise en charge thérapeutique
III- LES RETRECISSEMENTS POST- TRAUMATIQUES
III-1- Etude anatomo-pathologique
III- 2- Symptomatologie et diagnostic
III- 3- Prise en charge thérapeutique
III-3-1- Traitements palliatifs
III-3-2- Traitements curatifs
III-4- Indications thérapeutiques
III-5- Pronostics
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I- BUT
II- CADRE D’ETUDE
III- METHODOLOGIE
IV- RESULTATS
IV-1- Caractères épidémiologiques
IV-1-1- Fréquences annuelles
IV-1-2- Age
IV-1-3- Traumatisme initial
IV-1-4- Antécédents
IV-2- Histoire actuelle
IV-2-1- Motifs d’admission
IV-2-2- Données cliniques
IV-3- Examens paracliniques
IV-4- Siège présumé de la lésion initiale
IV-5- Les moyens thérapeutiques
IV-5-1- Traitement d’urgence
IV-5-2- Traitement du rétrécissement
IV-5-3- Autres gestes réalisés
IV-6- Evolution
IV-7- Durée d’hospitalisation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I- Commentaires et discussions
II- Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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