INVESTIGATION SUR LA PRESENCE DES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES
Modes d’élevage au Niger
Mode transhumant Le système transhumant est caractérisé par de longs déplacements saisonniers motivés par la recherche de l’eau et des pâturages. La transhumance est pratiquée par les éleveurs qui effectuent aussi bien une transhumance interne qu’une transhumance transfrontalière notamment au Nigéria, Burkina Faso, Bénin, Tchad, Mali, Togo et Cameroun. Au Niger, cette migration sur des grandes amplitudes se fait selon un schéma prédéfini. La transhumance est pratiquée dans toutes les régions du Niger avec un taux variant de 12,1% dans la région de Diffa à 25,2% dans la région de Maradi. Le principal pôle d’attraction des éleveurs nigériens est le Nigeria (79,3%) (RGAC, 2007). Le taux de vaccination est de 48% (48% du total des éleveurs transhumants font vacciner leurs animaux).
Mode nomade
L’élevage nomade est celui exercé par des populations mobiles sans implantation fixe. Au Niger, cette mobilité qui concerne toute la famille se fait selon un schéma non prédéfini, en fonction des ressources disponibles, mais dans une aire 15 caractéristique du groupe ethnique. C’est le mode de vie de certains éleveurs Touaregs, Arabes, Peulhs et Bororo (ZANGUI, 1986). En effet, 18,2% du cheptel nigérien est nomade. L’alimentation est basée essentiellement sur l’exploitation des parcours. Le taux de vaccination est faible (11%) par rapport à celui des transhumants (RGAC, 2007).
Mode sédentaire
Ce type d’élevage est pratiqué par les agro-pasteurs (peul, touareg et haoussa) de la zone intermédiaire et toutes les ethnies de la zone agricole (forum d’élevage 2010). Dans ce type d’élevage, les animaux sont soit gardés à domicile soit confiés à des bergers qui les amènent au pâturage dans la journée ou encore confiés à la garde d’éleveurs de la zone pastorale. Ce type d’élevage concerne 65,7% du cheptel nigérien. Le mode d’alimentation des animaux connu est l’élevage mixte (à l’auge et au pâturage). Sur le plan sanitaire, les taux de vaccination et de déparasitage sont fonctions de l’espèce et présentent de grandes variabilités selon les régions. A titre illustratif, ces deux pratiques sanitaires sont respectivement mises en œuvre par 52% et 57% des éleveurs de bovins et 23% et 40% des éleveurs caprins (AMADOU SOULEY, 2013).
Filières laitières du Niger
Le lait a été défini en 1908, au cours du Congrès International de la Répression des Fraudes à Genève comme étant : « Le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d’une femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Le lait doit être recueilli proprement et ne doit pas contenir de colostrum» (LUQUET, 1985). 16 Selon le Codex Alimentarius (CODEX STAN 206-1999), «le lait est la sécrétion mammaire normale d’animaux de traite obtenue à partir d’une ou de plusieurs traites, sans rien y ajouter ou en soustraire, destiné à la consommation comme lait liquide ou à un traitement ultérieur».
Filières laitières locales
En 2010, la production laitière nationale a été estimée par la FAO à 1.002.360 tonnes de lait. L’essentiel de cette production est fournie par le cheptel bovin puisque la production nationale de lait de vache représente 48%. La production laitière est passée de 306 000 tonnes (2000) à 258 000 tonnes (2005) et à 1 002 360 tonnes en 2010 (VIAS, 2013).
Filières laitières péri urbaines
Elles sont alimentées par des éleveurs laitiers péri urbains d’un réseau des collecteurs, et des unités de transformation artisanales modernes ou semi modernes. Elles sont les plus dynamiques, et ne se rencontrent que dans les grandes villes du Niger (Niamey, Agadez, Birni N’konni,….). Les Filières laitières péri urbaines sont à proximité des zones de production et des centres de consommation. Le circuit de collecte pour ces filières sont organisés (MARICHATOU et al, 2005).
Filières laitières rurales
Les filières laitières rurales, sont représentées par des agro-éleveurs et des éleveurs transhumants. Contrairement aux filières laitières périurbaines, elles sont éloignées des centres de consommation et n’ont aucun réseau de collette, mais spécialisées dans la transformation du lait (beurre, lait caillé, fromage…). Elles se 17 rencontrent dans les zones agricoles et agropastorales (MARICHATOU et al, 2005).
Filières laitières de ranching
Elles se rencontrent uniquement dans des centres de multiplication du bétail et sont source d’approvisionnement de certaines unités de transformation laitière (MARICHATOU et al., 2005).
Filières d’importation du lait et produits laitiers
Le circuit d’approvisionnement en lait et produits laitiers est peu connu. Il semble que l’importation du lait et produits laitiers est assurée par les établissements d’import-export. A partir de ces grossistes se met en place tout un réseau de distribution dont les acteurs sont de profils très variés (MARICHATOU et al., 2005).Les travaux effectués par ONG Karkara, montrent que les importations en produits laitiers ont été dopées durant cette dernière décennie, avec un passage de 20Millions de kgeq lait en 2000 à 80 Millions kgeq lait en 2006. Ces importations en produits laitiers sont constituées à plus de 90% de lait en poudre (MRA, 2007).
Consommation de lait au Niger
Le lait produit au Niger est destiné principalement à la consommation nationale. Il est destiné d’abord à l’alimentation des veaux, l’autoconsommation des ménages, la transformation en lait caillé, en beurre et en fromage traditionnel pour la conservation et la vente directe ou aux collecteurs (BOUKARI, 2010). La consommation de lait par habitant est évaluée à 86,9Kg/hbt/an en 1970 ; 91,1 Kg/hbt/an en 1983 et 94,3 Kg/hbt/an en 2005. Cependant, on relève des chutes brutales dues aux sécheresses de 1974, 1984 et 1989 où les disponibilités ont 18 atteint des niveaux très bas respectivement de 66,3 : 73,7 et 58,4 kg/hbt/an. Ces différentes baisses montrent que les disponibilités en lait pour les populations sont fortement influencées par les sécheresses (VIAS, 2013).
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