QU’EST-CE QUI S’ENSEIGNE ET S’APPREND EN MATERNELLE SELON LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES

QU’EST-CE QUI S’ENSEIGNE ET S’APPREND EN MATERNELLE SELON LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES

L’espace de prescription a été exploré bar le biais de textes officiels qui d’une part, véhiculent des visions du monde, de la société, des élèves, de l’instruction, de l’enseignement, de l’apprentissage, de l’éducation (Legrand et Delcambre, 2008) ; et d’autre part œuvrent dans le processus d’émergence de disciplines scolaires telles que l’arithmétique primaire (Galisson, 2008) ou encore l’éducation technologique (Lebeaume, 2008).

D’où mon choix d’en faire un cadre empirique. Autrement dit, c’est à partir des instructions officielles sur l’école maternelle que j’ai construit les données à analyser afin d’explorer certains pans de la relation entre contenu et discipline. 

PRESENTATION DU CORPUS

Les textes choisis sont au nombre de dix et ont des valeurs différentes sur le plan juridique puisqu’il s’agit de circulaires (2), d’arrêtés (5), de décrets (2) et même d’ordonnance royale (1). En effet, la circulaire en tant qu’instruction de service rédigée par une autorité supérieure à l’attention d’agents subordonnés, se situe au bas de la hiérarchie des textes.

Elle n’a en principe aucune valeur réglementaire, mais permet tout de même de préciser comment doivent être appliqués les textes législatifs. Vient ensuite l’arrêté qui est une décision administrative à portée générale ou individuelle (spécifique à une activité ou à une zone géographique).

Il peut servir à compléter un décret, notamment dans le cas de l’arrêté ministériel. Quant au décret, acte réglementaire décidé par le gouvernement, il est souvent pris en application d’une loi qu’il tend à préciser. Enfin l’ordonnance royale, édictée sous l’Ancien Régime, peut être assimilée à une loi.

Cette hétérogénéité résulte de l’action combinée des deux facteurs ayant permis la sélection des textes : la disponibilité de ces derniers (par exemple en ce qui concerne la salle d’asile) et leur niveau d’informativité au sujet de ce qui est à enseigner et à apprendre en maternelle.

A ce propos, je tiens à préciser que l’ouvrage Luc (1982) et le site du Journal Officiel ont été ici mes principales sources. Néanmoins, bien que la catégorie de ces textes puisse à elle seule constituer un critère d’analyse, notamment en comparant les contenus 14 prescrits par chacun de ces types de textes (circulaire, arrêté, décret et ordonnance), ce n’est pas cette logique qui a présidé à la composition de mon corpus.

Comme indiqué dans le tableau 1 les instructions officielles retenues concernent non seulement l’école maternelle, mais aussi son ancêtre la salle d’asile. J’ai décidé d’effectuer une étude diachronique portant sur une période suffisamment étendue pour permettre la mise en évidence de contenus qui perdurent dans le temps, indépendamment de tout changement au sein même de l’institution (modification du nom, transformation du mobilier, évolution du personnel). De tels contenus pourraient alors constituer le socle de l’enseignement et de l’apprentissage en maternelle.

En outre, j’ai opté pour l’analyse d’instructions ayant été rédigées soit dans le but d’apporter des modifications aux textes précédents (1921, 2002) ; soit en exécution d’un texte de loi (1837, 1855, 1995, 2002, 2008 et 2015). Enfin, j’ai gardé les deux circulaires de 1977 et 1986 car ce sont les seuls textes officiels que j’ai rencontrés sur cette période. D’autre part, les analyses ont été menées à partir des axes suivants : les finalités déclarées de l’institution ; la localisation des objets d’enseignement et d’apprentissage dans le texte ; leurs désignations ainsi que le discours tenu sur lesdits objets.

Discours qui est susceptible d’apporter des informations complémentaires sur les contenus prescrits ; par exemple dans le texte de 1887 il est précisé que « les exercices de langage, qui ne doivent être séparés d’aucun des enseignements, ont pour but d’habituer les enfants à exprimer leurs idées d’une façon simple et correcte, d’étendre leur vocabulaire dans la mesure du développement de leur intelligence et de leurs besoins ».

De fait, mon travail a consisté tout d’abord, à identifier à quelles catégories (savoirs, savoir-faire, compétences, valeurs…) appartiennent les contenus d’enseignement et d’apprentissage présents dans les textes officiels pour l’école maternelle et ensuite, à mettre en lumière la manière dont ces contenus sont organisés (selon quel mode, chronologique, thématique, en fonction des finalités ou par disciplines ?)

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