Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?

Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement, aux yeux de la société, est ce qui définit une violence verbale ou physique répétée. Il s’agit d’une oppression exercée par un individu ou un groupe contre quelqu’un qui est considéré comme une personne ne pouvant pas se défendre. Ce harcèlement possède trois caractéristiques : la violence (rapport de domination et de force envers un individu témoignant de la gravité de l’écrasement de la victime), la durée (les agressions sont-elles ou non répétées pendant une longue période ?) et la fréquence (les agressions se répètent-elles fréquemment ? toutes les semaines, tous les jours voire plusieurs fois par jours ?).

Selon Emmanuelle Piquet1 , il faudrait ajouter à ces caractéristiques « l’isolement » car cet aspect peut faire encore plus de dégâts. En effet, la personne subissant ces impacts va être au plus bas surtout si elle ne se sent pas soutenue. Parfois, l’individu se met luimême à l’écart pensant ne plus être apprécié ou, du moins, être la victime de tous. Il existe trois grandes stratégies de harcèlement : le harcèlement direct (moqueries, coups, insultes, dégradation matérielle…),

le harcèlement indirect (propagation de rumeurs et/ou isolement de la victime) et le cyberharcèlement (attaque sur les réseaux sociaux, usurpation d’identité et publication de photos ou vidéos compromettantes.)2 Généralement, le harcèlement se manifeste dès l’enfance et s’amplifie lors de l’adolescence. C’est pour cela que le harcèlement scolaire est un sujet primordial, à aborder rapidement. Le harcèlement scolaire peut être également nommé par « bullying » qui, autrefois, était utilisé pour désigner les veaux stressés dans les abattoirs.

En effet, ils étaient propices à donner des coups à leurs camarades qu’ils considéraient comme plus faibles pour augmenter leur chance de survie. 1 Je me défends du harcèlement, d’Emmanuelle Piquet, illustré par Lisa Mandel, édition Albin Michel jeunesse, 2016. 2 Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ? de Nicole Catheline, édition Que sais-je ? Notions et mise en oeuvre 5 Ce type de harcèlement peut être violent, notamment chez des adolescents qui sont en pleine construction de leur personne. D’après education.gouv, les victimes de harcèlement scolaire s’élèvent à 12% en écoles primaires (cycle 3), 10% au collège et 3,4% au lycée.

De plus, un élève sur cinq est confronté au cyberharcèlement. De nos jours, il n’y a quasiment plus de harcèlement scolaire sans cyberharcèlement étant donné que les réseaux sociaux font partie intégrante de la vie de bon nombre d’élèves. Nous pouvons voir que les chiffres ne sont pas les mêmes, ce qui veut dire que les personnes touchées par le cyberharcèlement ne sont peut-être pas les mêmes que celles subissant le harcèlement à l’école et inversement. Néanmoins, l’un n’exclut pas l’autre. Nous avons tous, dans notre vie, croisé le harcèlement en étant soit le harceleur, soit la victime, soit le témoin ou comme le dit Bruno Humbeeck, « Spectacteur »3 .

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Il utilise « spectacteur » puisqu’il va être témoin de la scène et ne fait rien pour empêcher cet acte, voire va contribuer à l’écrasement de l’individu en riant de ce que l’agresseur lui fait subir. C’est pour cela qu’un enfant se moquant d’un autre enfant, n’est pas forcément considéré comme harceleur si le public ne participe pas mais au contraire, défend la personne victime de ces propos. A l’école, le harcèlement est très présent notamment dans les cours de récréation qui mettent en scène les rapports de force entre les différents élèves de manière explicite. Les enfants vont vouloir déterminer leur territoire d’une façon parfois violente.

En primaire, le harcèlement scolaire va prendre la forme d’exclusion de jeu. Cette manifestation peut être très brutale et explicite. Les élèves vont par exemple dire « On ne veut pas jouer avec toi parce que tu as des lunettes, tu es roux, tu sens mauvais, tu es laid. » ou encore « Tu ne sais pas jouer au foot, donc on ne veut pas de toi dans notre équipe », etc. Cependant, il n’y a pas toujours de signes spécifiques qui permettent de savoir si un élève est victime de harcèlement et quand ils sont présents, ce n’est pas toujours évident de les percevoir. Nous pouvons l’interroger et lui demander régulièrement mais il est difficile à l’enfant d’avouer puisqu’il a honte.

D’après Bruno Humbeeck, à peine 7% des enfants subissant le harcèlement à l’école en parlent à leurs parents par peur de les blesser et de, en plus de supporter la souffrance qu’ils vivent, supporter celles qu’ils ont causées à leurs 3 Dis, c’est quoi le harcèlement scolaire ? de Bruno Humbeeck, édition Reconnaissance. 6 parents.

Des signes implicites sont donc à constater. Les enseignants peuvent faire attention à ces signes : résultats scolaires en chutes (devoirs non faits, leçons non apprises, l’anxiété omniprésente perturbant leur mémoire), oubli du matériel (qui peut être dégradé par les agresseurs), retards fréquents ou absentéisme (l’élève peut déclencher une phobie scolaire ou prolonger son trajet pour éviter de se confronter à ses agresseurs) ou encore le refus d’aller en EPS où les vestiaires sont propices au harcèlement.

Les signes qui doivent alerter les parents sont : le changement d’humeur et de comportement, l’irritabilité, le refus de participer à certaines activités périscolaires ou non (car l’enfant pourrait croiser ses harceleurs), les troubles du sommeil ou de l’alimentation, les crises de larmes montrant un état anxiodépressif ou encore l’utilisation excessive des jeux-vidéos comme échappatoire.

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