QU’EST-CE QUE LA PRATIQUE MEDICALE 

LA MEDECINE

ÉLÉMENTS DE DÉFINITION DE LA MÉDECINE MODERNE

Pour le Petit Larousse Illustré : « La médecine est la science qui a pour objet la conservation ou le rétablissement de la santé ». Si nous émettons quelques réserves concernant le mot science qui nécessite des précisions, par contre le reste de la définition cerne assez bien ce qu’en général on entend par médecine. Les limites’ n’en sont cependant pas parfaitement définies. La construction d’égouts ou de latrines, dont le rôle dans la conservation de la santé est évident, doit-elle être considérée comme une action médicale ? En d’autres termes, l’hygiène des collectivités fait-elle partie de la médecine ? Que peut-on dire de l’action générale entreprise contre la fabrication et la diffusion de la drogue ? Comment situer cette action par rapport à celle menée contre l’alcoolisme ou le tabagisme ? L’une serait-elle plus médicale que l’autre : Pourquoi ? IL est difficile de trancher. Nous pourrions peut-être avancer que la médecine réside dans l’intervention auprès d’un sujet, dans le but de maintenir ou de rétablir sa santé. Cette acception nous conduirait à exclure de la médecine la lutte contre le trafic de drogue, (ce qu’on peut admettre), et l’hygiène des collectivités (ce qui est peut-être plus discutable). Mais, plus grave cela fait disparaître, par exemple, un aspect du rôle des campagnes de vaccination. En effet, si une vaccination a une action protectrice directement sur la personne vaccinée, elle en a une aussi sur le réservoir de virus, ce qui explique que le taux de protection d’une population croisse plus rapidement que le taux de vaccination. Ainsi une maladie peut pratiquement disparaître d’une population suffisamment mais non totalement vaccinée ; la vaccination des uns couvrant les autres. La médecine a pu être aussi présentée comme l’art de porter un diagnostic, d’avancer un pronostic, et de choisir une thérapeutique. Mais tout art se fonde sur une part de connaissance, de techniques. La recherche de ces connaissances, la mise au point de ces techniques doivent-elles être inclues dans la médecine ? Il faut donc faire un choix ; le nôtre sera guidé par la façon dont il nous semble que la médecine est perçue par le public et par la structure même de nos universités qui forment les futurs médecins. Pour nous donc, la médecine est l’ensemble de trois grands domaines assez distincts.

QU’EST-CE QUE LA PRATIQUE MEDICALE 

Elle comporte deux volets : la pratique clinique et les examens paracliniques. 

Définition de la pratique clinique

 C’est l’activité du médecin la plus connue, celle qui correspond le plus à l’étymologie du mot médecine. Elle a pour but de guérir, ou sinon de soigner une maladie, parfois de la prévenir. Elle comprend plusieurs séquences : – l’interrogatoire et l’examen du malade, – l’établissement d’un diagnostic étiologique, différentiel, de gravité, – l’appréciation d’un pronostic, – la mise sur pied d’une action thérapeutique. 

Définition des explorations paracliniques

 Elles sont de plus en plus nombreuses et complètent l’observation du médecin en fournissant des informations non directement accessibles. Elles facilitent l’élaboration du diagnostic et se fondent sur des techniques de plus en plus élaborées. Elles précisent et permettent d’adapter les résultats du traitement. 

QU’EST-CE QUE LA RECHERCHE CLINIQUE 

Elle n’a pas pour but immédiat la conservation ou le rétablissement de la santé, mais l’obtention d’informations permettant, d’une part de mieux cerner et de mieux comprendre les phénomènes pathologiques, et d’autre part de mettre au point des techniques thérapeutiques. Elle n’aborde pas tout le domaine du vivant en général, mais s’attache plus spécifiquement à tout ce qui touche l’homme en particulier. Cette recherche médicale humaine comprend plusieurs volets parmi lesquels nous citerons : l’épidémiologie, l’essai thérapeutique, les statistiques appliquées à la recherche clinique. 

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Définition de l’épidémiologie

 C’est pour Claude ROUQUETTE « La science qui permet d’étudier la fréquence des maladies dans divers groupes de population, d’en suivre l’évolution et de faire des hypothèses sur l’étiologie et la prévention de ces maladies » (27). 26 Elle se divise en deux branches principales : – l’information qui « indique la répartition des phénomènes morbides dans la population et semble avoir pour but d’aider l’épidémiologiste à distinguer l’importance des problèmes, à définir les priorités, à juger ensuite des progrès accomplis et éventuellement à donner des idées de recherche » (26) – la recherche épidémiologique qui est une recherche des causes des maladies (enquête étiologique) ou de façon plus pragmatique une recherche des facteurs de risque d’une maladie, choisis en fonction de leur valeur prédictive. 

Définition de l’essai thérapeutique 

C’est l’étude destinée à tester sur le plan de l’efficacité et de l’innocuité, une technique thérapeutique ou préventive (médicaments, technique opératoire, vaccin).

Définition des statistiques appliquées à la recherche clinique 

C’est la recherche concernant la mise en œuvre, dans les conditions optimales du diagnostic, du pronostic et de la thérapeutique. L’établissement des constantes physiologiques dont nous parlerons plus loin, peut-être inclus dans ce paragraphe comme aide au diagnostic.

QU’EST-CE QUE LA RECHERCHE FONDAMENTALE 

Contrairement à la recherche clinique, au sens de recherche médicale humaine, elle s’intéresse plus aux problèmes de la vie en général qu’à ceux de la pathologie de l’homme en particulier. De ce fait, elle se dégage partiellement des aspects socioculturels et psychologiques inhérents à toute étude de l’homme et difficilement saisissables. On peut classer dans la recherche fondamentale par exemple : * la biochimie générale qui étudie les structures des éléments de base comme les acides aminés, les chaînes protidiques. * la physiologie générale qui étudie les grandes fonctions organiques (animales ou humaines). * la biologie, l’histologie, la génétique, etc. La liste n’est pas exhaustive et les frontières ne sont pas très nettes. La distinction est parfois difficile à faire, par exemple, entre la génétique et la biologie moléculaire de même qu’entre la biologie moléculaire et la biochimie. Parfois même les chercheurs ont suivi des itinéraires d’activité intellectuelle qui contribuent à abattre ces frontières et à favoriser un immense champ de recherche où sont reprises les compétences et les idées les plus diverses. Nous pensons par exemple au physicien DELBRUCK qui dans les années 30 s’intéressa aux travaux des biologistes TIMOFEFF-RESSOVSKY et ZIMMER et s’associa à leur recherche. Cette association donna lieu à des publications communes en 1935. Poser la question « la médecine est-elle une science ? » revient clone à soumettre chacun de ces trois grands domaines de la médecine aux tests de scientificité que nous avons pu établir dans la première partie. Mais toute situation clinique ou toute recherche médicale constitue un cas d’espèce. Nous ne prétendons pas faire une étude exhaustive mais plutôt essayer, à travers quelques exemples, de proposer une méthode d’analyse de la scientificité et de la rigueur d’une étude ou d’une activité de l’univers médical et saisir l’occasion de ces exemples pour mettre en évidence les difficultés que l’on peut rencontrer.

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