Quels sont les impacts d’un régime ovo-lacto végétarien chez les patients pratiquant une activité physique ?
Activité physique et sport
Sédentaire
« État dans lesquels les mouvements quotidiens sont réduis au minimum et la dépense énergétique est à peu près égale au métabolisme énergétique de repos. C’est un comportement physiquement passif » Observatoire National de l’Activité physique et de la Sédentarité.
Activité physique
« Tout mouvement corporel produit par la contraction des muscles striés squelettiques entraînant une augmentation de la dépense énergétique au dessus de la dépense énergétique de repos. Est concernée, l’activité de la vie professionnelle et de la vie courante ; activité de loisirs structurés ou non » Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sport
« Ensemble des exercices physiques se présentant sous forme de jeux individuels ou collectifs, pouvant donner lieu à la compétition, pratiqués en observant certaines règles. Le sport est une dimension contextuelle d’activité physique. » Larousse. En somme, l’activité physique intensive n’est pas forcément sportive et l’activité sportive n’est pas forcément intensive. 2) Contexte : Il existe un véritable intérêt croissant quant à la pratique d’activité physique et sportive (1) et le suivi des régimes dit végétariens (2) dans la population générale avec des effets positifs en matière de santé (3). En France, on retrouve 5.2% de la population (4) pratiquant ce type de régime alimentaire dans le courant de l’année 2019-2020. Les motifs qui conduisent à un végétarisme au quotidien sont multiples et variés, comme le soucis de l’apparence physique avec le souhait de perdre du poids, l’appartenance culturelle et religieuse ou encore s’intégrant dans un mouvement humanitaire comme la préservation des animaux et de la nature (5). 8 Ce phénomène de mode alimentaire va jusqu’à aiguiser la curiosité de l’Agence Nationale de la Sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). En effet, elle propose actuellement l’expérimentation à l’échelle nationale au sein des différentes cantines scolaire chez les enfants, la délivrance de repas végétariens hebdomadaire (6) depuis 2019-2020. Le but étant de mettre en évidence les éventuels besoins nutritionnels chez les ovo-lacto végétariens, de permettre d’établir des protocoles alimentaires capable d’offrir une couverture adéquate de ces besoins quotidiens. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) fournit un avis pour les besoins nutritionnels, quelque soit le type d’alimentation et adaptable aux activités physiques (7) chez tous les patients. Cet avis est relatif à l’actualisation des repères alimentaires du Programme National Nutrition Santé (PNNS)
Besoins nutritionnels, généralités
Un individu, de jour comme de nuit, tout au long de sa vie, dépense de l’énergie pour vivre. Cette énergie peut être déclinée sous plusieurs formes : chimique, électrique, mécanique et thermique notamment et ce, à chaque moment de son existence, qu’il soit physiquement actif ou sédentaire. Pour que ce système puisse perdurer au quotidien, il y a nécessairement création d’un besoin énergétique journalier ; besoin que l’on va pouvoir couvrir avec l’alimentation, véritable réservoir énergétique. Chez l’adulte, la relation entre perte et apport énergétique doit être stable, c’est à dire que l’alimentation équilibre la dépense en terme d’énergie. Ceci permet de maintenir un poids stable, une balance entrée-sortie équivalente. Une inflexion d’un côté ou de l’autre de cette balance peut avoir comme conséquence un surpoids ou à l’inverse une carence. A titre d’exemple, un homme sédentaire, voire peu actif, dépense en moyenne entre 2400 à 2600 Kcal/j, et une femme entre 1800 à 2200 Kcal/j (7). Si on visualise l’alimentation par son seul spectre énergétique, on peut se faire la remarque que six pains aux chocolat suffisent à combler ce besoin énergétique journalier. Il nous vient alors à l’esprit, suite à cet exemple, la notion de qualité des aliments consommés dans la journée avec une répartition adéquate de ceux-ci. Dans l’alimentation on retrouve deux grands groupes de nutriments avec, d’un coté, les macro-nutriments, véritables pourvoyeurs énergétiques et de l’autre les 9 micronutriments, non énergétiques. Ces derniers sont essentiels puisqu’ils interviennent au sein des réactions enzymatiques, participent à l’homéostasie, l’absorption de calcium, la coagulation etc. Nous y retrouvons le groupe des sels minéraux, des vitamines, des oligo-éléments ainsi que l’eau. L’ensemble, macro et micronutriments, représente les besoins nutritionnels quotidien d’un individu.
Apport quantitatif des macronutriments
Il existe trois grandes catégories de macronutriments : glucides, lipides et protéines. Pour rappel, 1 gramme de protéine ou de glucide ingérés permet une dépense énergétique de 4 kcal, contre 9 kcal pour les lipides. Des conseils nutritionnels ont été établis par l’HCSP pour des personnes adultes, afin de couvrir leurs besoins nutritionnels journaliers, ayant peu d’activité physique associée, sans tenir compte du régime alimentaire suivi. Ces conseils proposent un compromis entre ces trois macronutriments vis-à-vis des besoins de l’organisme d’un côté et de la réduction des risques cardiovasculaire et métabolique de l’autre. Ils sont exprimés en pourcentage des kcals journalières et répondent aux proportions suivantes (7) : – 55 % des calories ingérées chaque jour doit être issue des glucides (deux tiers issus de l’amidon et un tiers du saccharose) ; – 15 % des calories ingérées doit provenir des protéines – 30 % des calories doit être apporté par les lipides. Il est important de rappeler que ces informations font office de conseils, un écart à ce régime ne va pas forcément provoquer une carence ou un surpoids. Nous avons vu l’intérêt de l’aspect énergétique et sa répartition en macro-nutriment, nous allons nous pencher, à présent, sur son versant qualitatif. L’HCSP recommande, par l’intermédiaire des pourcentages en macro-nutriment, la répartition en terme de qualité des macronutriments adéquate afin d’optimiser l’apport énergétique et de minimiser les risques d’apparition de maladies cardiovasculaire et métabolique
Concernant les protéines
Le rapport protéine animale sur protéine végétale doit être environ égal à 1. L’intérêt 10 de ce rapport étant d’apporter des protéines contenant le panel entier d’acides aminés nécessaires pour le bon fonctionnement de l’organisme et de minimiser l’apport d’Acide Gras Saturé (AGS) favorisant l’apparition de maladies cardiovasculaires. Les protéines ingérées doivent être considérées sous deux angles qui sont d’une part, leur exhaustivité en acides aminés (AA) et d’autre part leur capacité à être absorbées par le tube digestif. Les protéines animales provenant de la viande, du poisson et de l’œuf présentent l’ensemble des AA dont l’organisme a besoin ainsi qu’une bonne capacité à être absorbées par le tractus digestif, permettant de ce fait une bonne disponibilité biologique. Malheureusement cet apport s’accompagne en parallèle d’AGS. Les protéines végétales ont un apport hétérogène en AA ainsi qu’une capacité d’absorption digestive inférieure à celle des protéines animales (8), en revanche leur absorption ne s’accompagne pas d’AGS.
Concernant les lipides
La répartition des Acides Gras Mono ou Poly Insaturés (AGM/PI) et des AGS doit se rapprocher respectivement de 80% et 20 % des lipides totaux dans la journée selon l’HCSP. L’objectif est de diminuer l’arrivée dans l’organisme d’un afflux en AGS, contenu majoritairement dans les graisses animales et dans une moindre mesure parmi les huiles végétales, comme l’huile de palme. Les AGM/PI ayant un effet protecteur contre les maladies cardio-vasculaires, il y a tout intérêt à privilégier leur part vis-à-vis des AGS. On retrouve des AGM/PI dans les poissons gras, dans les fruits à coque tels que les amandes et les cerneaux de noix, les huiles végétales en salade ou encore l’huile d’olive pour la cuisson des aliments.
Concernant les glucides
Le rapport de glucide dit complexe (sucre lent) et glucide dit simple (sucre rapide) doit être respectivement de 80% et de 20%. L’objectif étant de minimiser l’apport de sucre rapide à indice glycémique élevé et de majorer l’apport en sucre lent à indice glycémique bas, permettant un meilleur contrôle glycémique pour les exercices physiques à venir et minimisant le risque de maladie métabolique au long cours. Les glucides complexes se retrouvent dans les féculents à type de céréales (riz), de légumineuses (pois chiche) et de tubercule (pomme de terre).
Les micronutriments
En parallèle, les fruits et légumes crus ou peu cuits apporteront leur part en micronutriments tels que les vitamines intervenant dans plusieurs étapes de réactions enzymatiques différentes, les fibres pour le transit digestif, le fer végétal pour la synthèse de l’hème, le sodium et potassium pour l’homéostasie cellulaire ou la création de potentiels d’actions membranaires. D’autres peuvent être d’origine animale comme le calcium avec les produits laitiers, servant à la structure de l’os mais ayant aussi un rôle clé dans la contraction musculaire en libérant le site de liaison à la myosine de l’actine. La vitamine B12 et le fer animal provenant de la viande animale, nécessaire à la synthèse des globules rouges. Les fruits de mer apportent du sélénium, du magnésium utile pour la contraction musculaire et de l’Iode pouvant intervenir dans la synthèse hormonale. Le poisson pour le phosphore, élément composant la molécule énergétique par excellence, l’Adénosine TriPhosphate (ATP). En fonction du type d’eau apportée, on peut retrouver des apports plus importants en calcium voire en magnésium.
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