Système de change fixe
Dans ce système, les autorités monétaires, en excellence la Banque Centrale, choisissent la parité de leur monnaie dans la monnaie étalon et agissent si besoin est pour ramener sur le marché des changes le taux de change au niveau de la parité officielle. En fait, le plus souvent, les banques centrales tolèrent des petites fluctuations autour de la parité officielle. Elles n’agissent que quand le cours atteint la limité inférieure : cours plancher ou le cours supérieur cours plafond.
L’avantage de ce système c’est qu’il apporte une grande sécurité dans le financement des échanges internationaux puisque la valeur de la monnaie en question par rapport à une monnaie étrangère est totalement stable. Par conséquent les opérateurs économiques œuvrant dans ce régime ne courent aucun risque de change.
Enjeu du régime de change
Cette approche fait référence à la liaison entre la volatilité du taux de change et le régime de change choisi par un pays :
en change fixe : la valeur d’une monnaie nationale par rapport à la monnaie étrangère reste stable. Il n’y a donc aucune fluctuation du cours et par conséquent ce système ne soulève pas de problème en terme de volatilité.
en change flottant : du fait que le taux de change est déterminé par le mécanisme du marché des changes, des variation des cours sont devenues courantes puisque la plupart des grandes devises ont subi à la fois l’influence des facteurs techniques (taux de l’argent sur les marchés interbancaires…) et celle des facteurs psychologiques voire intuitifs (anticipation). Il est donc difficile de prévoir l’évolution des cours devenus fluctuants ou volatiles.
Bref, la flexibilité du système de change s’est accompagnée d’une volatilité du taux de change exposant les opérateurs internationaux au risque de change.
Problématique du risque de change
Une entreprise est en risque de change dès lors que sa richesse est soumise aux fluctuations du cours de devises. Il existe deux risques de changes différents : le risque de change sur offre, et le risque de change sur opération ferme.
Risque de change sur offre : Imaginons qu’une entreprise fasse une proposition commerciale à un prospect et qu’elle soit amenée, en cours de négociation à s’engager sur un prix de vente en devise. Avant même de savoir si le prospect acceptera ou non la proposition, elle est en risque de change. En effet, le prix en devise qu’elle a proposé ou accepté correspond à un certain objectif en monnaie locale à un certain cours appelé « cours de l’offre ». Si en attendant la décision du prospect, le cours de la devise baisse, l’entreprise fera une perte de change si pour autant le prospect finit par se décider à acheter. Si par contre, le prospect ne se décide pas, aucune perte ne résultera pas de la baisse des cours. Le risque de change sur offre ne se concrétise donc pas forcément dans les pertes ou les gains de change. Cela dépend de l’issue de l’offre.
Risque de change sur opération ferme : Le risque de change sur opération ferme naît dès que l’entreprise est raisonnablement certaine qu’un flux commercial en devise aura lieu sur des prix sur lesquels elle s’est engagée.
Face au risque de change, deux attitudes sont concevables. Soit l’entreprise s’en protège en le gérant, soit elle reporte l’ensemble des conséquences financières de ce risque à l’époque où il se concrétise. Si le risque est géré, un coût relativement modeste est supporté chaque année par l’entreprise. S’il ne l’est pas, il y a toujours possibilité pour produire tôt ou tard une perte importante susceptible d’induire de graves difficultés financières.
Techniques de réduction de l’exposition au risque de change
L’ampleur du risque encouru en matière de change justifie l’existence des techniques pour réduire l’exposition des entreprises à ce risque. Ces techniques sont entre autre : le choix de la monnaie de facturation, le recours aux clauses monétaires, le termaillage et le netting.
CHOIX DE LA MONNAIE DE FACTURATION : Pour se protéger contre le risque de change, cette technique s’avérerait la plus simple. Elle consiste à facturer en monnaie nationale les transactions internationales entreprises. Ainsi toute incertitude est éliminée puisque l’exportateur (l’importateur) qui a contracté dans sa devise connaît parfaitement la somme reçue (versée) à l’échéance du crédit qu’il accorde (dont il profite). Encore faut-il, pour éviter tout risque, qu’il n’y a pas de clause de correction de prix indexée sur une devise de référence ; en effet, si les contractants prévoient une telle clause, l’opération, bien que libellée en monnaie nationale, sera liée aux fluctuations de la devise de référence.
RECOURS AUX CLAUSES MONÉTAIRES : Les clauses monétaires permettent de réviser les prix d’achat ou de vente suivant l’évolution des cours des devises ; épargnant ainsi, au moins partiellement, l’importateur et l’exportateur du risque de change auquel ils sont exposés. On distingue quatre clauses monétaires : la clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change, en présence de laquelle, les contractants acceptent que les fluctuations du cours de la devise de facturation se répercutent sur les prix.
De ce fait, s’il y a appréciation de la monnaie de facturation, le prix de l’exportation ou de l’importation baisse. Par contre, s’il y a dépréciation, le prix augmente.
la clause d’adaptation des prix proportionnelle aux fluctuations de change avec franchise permet la répercussion des variations du cours de la devise de facturation sur les prix mais cela se fait uniquement au-delà d’une franchise librement déterminée par les contractants.
La clause de risque partagé par lequel l’importateur et l’exportateur s’engagent à supporter chacun une partie de la variation du taux de change susceptible de se produire entre la date de facturation et la date de paiement. Généralement, le partage de risque se fait par moitié mais toute autre répartition est envisageable.
La clause d’option où l’exportateur et l’importateur peuvent utiliser, sous certaines conditions, une devise différente que celle de facturation. Il importe de noter que les clauses monétaires reposent en règle générale sur une devise mais encore serait-il possible d’opérer sur un panier de monnaies afin d’atténuer les fluctuations erratiques et de grande ampleur de certaines devises. Les paniers les plus utilisés sont l’euro et le Droit de Tirages Spéciaux (DTS).
Cours de change et balance des transactions courantes
Cette analyse ne doit pas être déconnectée de la théorie de la parité des pouvoirs d’achat puisque l’évolution du solde commercial d’un pays étant largement le reflet de la modification du différentiel du taux d’inflation entre les économies concernées.
La balance des transactions courantes recense l’ensemble des flux commerciaux (importation et exportation de biens), des opérations de services (tourisme, assurances, revenus du travail et du capital…) et des transferts unilatéraux (dons du secteur public, transferts d’économies des travailleurs …) entre résidents et non résidents d’un pays. Ces transactions donnent lieu à des règlements qui se traduisent par un solde excédentaire ou déficitaire, selon la balance des opérations courantes. Ainsi le cours de change est-il affecté par le solde d’opérations réelles. On observe alors les relations suivantes :
un excédent courant va engendrer le paiement de l’excédent par l’étranger entraînant une demande de monnaie nationale contre la monnaie étrangère sur le marché des changes. En conséquence, la monnaie s’apprécie.
un déficit courant va entraîner le paiement du déficit par le pays. Il y aura donc demande de monnaie étrangère contre de la monnaie nationale sur le marché des changes et par la suite une dépréciation de la monnaie nationale.
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I :APPROCHE THEORIQUE
Chapitre I :Régime de change, volatilité, et risque de change
I- Régime de change
II – Problématique du risque de change
III – Techniques de réduction de l’exposition au risque de change
IV – Gestion du risque de change
Chapitre II :LA PREVISION DU COURS DE CHANGE
I – Techniques de prévision dans le cadre du modèle d’efficience faible recours aux méthodes économiques
II- Technique de prévision dans la cadre d’un marché inefficient au sens faible :les méthodes d’analyse technique
Partie 2 :APPROCHE PRATIQUE :CAS DE MADAGASCAR
Chapitre 1 :La volatilité à Madagascar
I– Présentation des données
II – Facteurs explicatifs de cette volatilité
Chapitre 2 :Conséquences de la volatilité du taux de change
I– Inflation élevée
II – Baisse de la croissance économique
III – Augmentation de la compétitivité
Chapitre 3 : Solutions adoptées par la Banque Centrale malgache pour réduire la volatilité du taux de change
I – L’adoption d’une politique monétaire restrictive : le relèvement du taux directeur et du taux des réserves obligatoires
II – Le renforcement des normes prudentielles
III – Les restrictions sur le fonctionnement des comptes en devises
IV – La mise en place d’un marché des changes en continu
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE