Quelles compétences intégrées pour le cardio-respiratoire ?
Naissance des Médecins Correspondants du SAMU
Spécificité de la médecine de montagne
Historiquement, le premier réseau pouvant s’apparenter à un réseau MCS a été fondé dans les territoires de montagne français dans les années 50, sous le nom de « Médecins de Montagne » (10). En effet, la médecine de montagne en station de sport d’hiver est caractérisée par une réponse de soins aux demandes des populations résidentes, touristiques, et saisonnières, ainsi que de la traumatologie liée au ski. Tout ceci dans un territoire reculé, parfois loin des structures d’urgence. Cette spécificité nécessite un plateau technique adapté : radiologie, échographie, matériel d’urgence (matériel d’oxygénation, scope, défibrillateur, oxymètre, matériel d’intubation…) ainsi que du matériel de petite chirurgie .
Naissance du réseau MCS
A partir du milieu des années 1990, puis essentiellement au début des années 2000, des réseaux de MCS sont créés indépendamment les uns des autres, dans différents territoires français isolés, à l’initiative des médecins libéraux locaux, hors de tout cadre légal officiel (7). Du fait d’une conjoncture politique et financière de plus en plus encline à fermer les petites structures d’urgences dans ces départements, des médecins ruraux, éloignés des premières structures d’accueil d’urgence ou de SMUR, en association Page 9 sur 106 avec les centres 15, ont décidé de se donner les moyens d’assurer la prise en charge d’urgences préhospitalières dans leur secteur de patientèle. A la suite des modifications des dispositions réglementaires du code de santé publique de 2006, un cadre légal apparait en 2007, par l’intermédiaire de l’arrêté du 12 Février relatif aux Médecins Correspondants du SAMU (12). Sept articles de loi décrivent les missions et les limites des MCS .
Création de la fédération nationale MCS France
En 2011, secondairement à ce texte de loi, un certain nombre de réseaux français a décidé de se réunir et de former la Fédération Nationale MCS France, présidée par le Dr Manuella BARTHES, en collaboration avec le Dr Marc GIROUD, luimême président du SAMU de France. Le dispositif de MCS est repris dans l’un des 12 engagements du 1 er Pacte Territoire Santé présenté en décembre 2012 par Marisol Touraine, alors ministre des Affaires Sociales et de la Santé (14). Ce pacte, appliqué à l’ensemble du territoire national, comportait deux objectifs : le recul de la désertification médicale et l’égalité d’accès aux soins, articulés autour de 3 axes principaux : Changer la formation et faciliter l’installation des jeunes médecins Transformer les conditions d’exercice des professionnels de santé Investir dans les territoires isolés L’engagement 9 du 3ème axe avait pour but la promotion et l’aide matérielle et financière au déploiement des MCS sur le territoire français. Le Guide de Déploiement des MCS a été édité peu de temps après par le Ministère de la Santé (3), afin d’offrir une vision globale des missions, du matériel, de la formation et du mode de rétribution dont peuvent bénéficier les MCS. Page 10 sur 106 La ministre de la santé a dressé un premier bilan de ce Pacte Territoire Santé le 10 février 2014 (15), et l’a actualisé le 24 Novembre 2016 (16). La DGOS a avancé alors des données chiffrées : entre 2012 et 2016, le nombre de MCS est passé de 130 à 580, et la population prise en charge par ce dispositif est passée de 200 000 à plus d’1 000 000 d’habitants. C. Définition d’un Médecin Correspondant du SAMU 1. Définition Comme le prévoient le décret n°2006-576 du 22 mai 2006 relatif à la médecine d’urgence, et l’arrêté du 12 février 2007, le MCS est un médecin de premier recours formé à l’urgence, qui intervient en avant-coureur du SMUR sur demande de la régulation médicale du SAMU, dans des territoires où le délai d’accès à des soins urgents est supérieur à trente minutes, et où l’intervention rapide d’un MCS constitue un gain de temps et de chance pour le patient (13). 2. Médecin de premier recours Tout médecin (généraliste ou d’une autre spécialité, pratiquant une activité libérale ou hospitalière) répondant aux critères d’isolement géographique peut se porter volontaire pour exercer la fonction de correspondant du SAMU, tout en conservant ses fonctions et son mode d’exercice habituel, par l’intermédiaire d’un contrat fonctionnel préétabli entre le médecin et le SAMU – Centre 15 de référence .
Intervention en avant-coureur du SMUR sur demande de la régulation médicale
Selon le Guide de Déploiement développé par le Ministère de la Santé en Juillet 2013, la sortie du MCS doit obligatoirement être déclenchée sur décision du médecin régulateur du SAMU – Centre 15, toujours de manière concomitante au déclenchement d’un vecteur SMUR adapté, s’il juge que l’urgence de la situation impose une évaluation médicale ou une prise en charge. On retrouve ici la notion d’urgence vitale bien sûr, mais également d’urgence potentiellement vitale, le MCS apportant une expertise lors de son bilan au médecin régulateur. Ensemble, ces deux acteurs peuvent décider de maintenir ou de revenir sur la décision du déclenchement du vecteur SMUR (3).
I. INTRODUCTION |