Le logement de leurs salariés constitue une préoccupation croissante pour les chefs d’entreprise
Dès le milieu du XIXème siècle, les entrepreneurs construisent directement des logements pour leurs salariés à proximité du lieu de travail. Dans les années 30, leurs contributions financières sont mutualisées au niveau territorial ou sectoriel. Le premier CIL (Comité Interprofessionnel du Logement) est ainsi créé en 1943 par le syndicat patronal textile de Roubaix Tourcoing. Les pouvoirs publics généralisent le dispositif en 1953 avec l’institution de la PEEC (Participation des Employeurs à l’Effort de Construction). Cette contribution, gérée par le réseau Action Logement (anciennement « 1 % logement »), a pour objet de faciliter l’accès au logement des salariés pour favoriser l’accès à l’emploi et la mobilité professionnelle. Aujourd’hui, les entreprises sont affectées par les difficultés de logement de leurs salariés et sont de plus en plus nombreuses à les aider à se loger.
L’efficacité des politiques publiques en matière de logement est insuffisante
Dans un contexte budgétaire dégradé, le logement représente 104 Mds€ de flux d’interventions publiques. En 2013, les aides au logement se sont élevées à 40,8 Mds€, soit 1,9 % du PIB. Au regard des résultats produits, l’efficacité de cet interventionnisme est remis en cause. Conjugué à un empilement excessif de réglementations, il perturbe le fonctionnement du marché. De fait, depuis 2007, les mises en chantier sont en chute libre. Selon l’INSEE, en 2014, l’effondrement de l’investissement en logement des ménages a coûté 0,4 points de PIB. Le déficit chronique entre la demande et l’offre se maintient, ce qui limite la baisse des prix immobiliers, surtout dans les zones métropolitaines. Ces freins sont renforcés par la décentralisation qui complique la mise en œuvre des politiques de logement au plan local. En 2014, 20 000 logements sociaux ont été bloqués par les nouveaux élus. Des conséquences sur l’emploi Cette situation affecte l’activité économique et accroît les déséquilibres entre les territoires. Les employeurs comme les salariés voient l’accès au logement comme un handicap, particulièrement en Ile-de-France.
• 40 % des établissements se déclarent affectés par les
difficultés de logement de leurs salariés. • 70 % des actifs refuseraient une opportunité professionnelle si cela les obligeait à accroître leurs dépenses en logement. • 500 000 personnes en recherche d’emploi (sur 5 ans) auraient renoncé à un poste car cela aurait occasionné une hausse de leurs dépenses en logement. Source : Crédoc
La seule réponse possible est le développement d’une offre abondante et diversifiée, répondant aux besoins et permettant progressivement la régulation des prix. Pourtant le logement est créateur de richesse et d’emplois !
L’immobilier résidentiel, poids lourd de l’économie française En 2013, le logement représente plus de 60 % du patrimoine national. La dépense en logement s’établit à 471 Mds€ en 2013, soit 22,3 % du PIB (contre 311,9 Mds€ – 19,6 % du PIB – en 2002). L’activité immobilière (investissement) s’établit à 247,7 Mds€ en 2013 (en baisse depuis 2011). Les rentrées fiscales pour l’Etat et les collectivités représentent 63 Mds€. L’investissement logement des ménages en 2013 contribue pour près de 5 % au PIB. Cette situation est d’autant plus préjudiciable que le logement est un déterminant essentiel du dynamisme économique de notre pays, fortement créateur d’emplois peu délocalisables et contributeur majeur aux finances publiques.
Quelle est la situation du logement en France ?
Une offre insuffisante, et donc chère
L’effort de construction n’a pas suivi l’augmentation du nombre de ménages (divorces, vieillissement de la population…). Le déficit de logements s’est accumulé au fil des années, d’autant plus que la demande potentielle annuelle a régulièrement été sous-estimée. L’ « Objectif 500 000 » du gouvernement a été fixé pour répondre à ces besoins. Or les dernières années affichent une baisse constante de la production, avec un score annuel compris entre 300 000 et 360 000 logements commencés. Deux segments sont particulièrement touchés : l’accession à la propriété et l’investissement locatif privé. Avec l’augmentation des prix immobiliers, les dépenses liées au logement (premier poste de consommation) pèsent de plus en plus sur le budget des ménages, pénalisant particulièrement les jeunes et les plus modestes.
Des causes multiples et cumulatives
Le logement fait l’objet d’une attention excessive des pouvoirs publics sur le plan réglementaire et fiscal, ce qui accentue les freins au développement de l’offre : dérive des coûts de construction consécutive à l’empilement des règlementations, fiscalité pénalisante au regard des autres pays européens, règlementation du sol complexe et contraignante Ces freins sont renforcés par la décentralisation qui complique la mise en œuvre des politiques de logement au plan local. En 2014, 20 000 logements sociaux ont été bloqués par les nouveaux élus. Des conséquences sur l’emploi Cette situation affecte l’activité économique et accroît les déséquilibres entre les territoires. Les employeurs comme les salariés voient l’accès au logement comme un handicap, particulièrement en Ile-de-France.