Quéllé durabilité pour lés éntréprisés industriéllés
Ce premier chapitre a vocation à mettre en place le contexte général de notre recherche en décrivant le système sur lequel nous agirons. Nous ferons le constat de la vulnérabilité de notre civilisation par rapport aux modèles dominants de développement puis positionnerons nos travaux dans le champ du développement durable. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe point de pluie pendant les jours de leur prophétie; et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang, et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le voudront. Nous proposerons ensuite une approche hybride pour répondre à notre problématique d’assister la transition de l’entreprise industrielle vers la durabilité. Cette approche est basée sur des principes de durabilité environnementaux et sociaux que nous complèterons par des principes de gouvernance et de compétitivité. Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre (…) et de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d’une telle vie. Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger. Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi. Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.
La durabilité, un enjeu de civilisation
Cette première partie vise à décrire le système sur lequel nous interviendrons sous l’angle de sa non- durabilité. Ainsi, nous décrirons ainsi les problématiques à traiter et certains facteurs qui les créent ou les entretiennent. Nous présenterons ensuite notre idéal de durabilité et placerons finalement notre objet d’étude dans le système envisagé. Nous aurons ainsi renseigné la première étape de la DRM : clarification de la recherche. Notre civilisation est au bord de l’effondrement. Le 20ème siècle a été la scène de changements sociétaux radicaux qui ont profondément transformé la vie quotidienne de milliards de personnes. L’Humanité a acquis la certitude de la domination de la biosphère et de l’espace-temps. Mais ce pouvoir est une illusion qui a des conséquences dramatiques sur le système Terre (Buclet, 2011). Pour permettre une meilleure répartition du bien-être, le modèle dominant de développement, basé sur l’accumulation de richesse, doit être questionné. L’enjeu de ce questionnement est la survie de nos sociétés développées. Une rupture dans ces schémas de pensée permettrait de s’éloigner de la catastrophe. Plusieurs voies opposées aux approches actuelles s’offrent à nous. Par exemple, la décroissance1 bat en brèche le paradigme dominant de croissance économique comme vecteur de développement et de réduction des inégalités. L’écologie radicale, quant à elle, est une approche biocentriste et s’oppose à l’anthropocentrisme actuel : le vivant (espèce et écosystème) retrouve une valeur intrinsèque et doit être protégé en dehors de toute visée utilitariste. D’autres penseurs rejettent en bloc la société industrielle, considérée comme seule source des maux de l’Humanité.
Depuis des décennies, des signes tangibles et intangibles apparaissent : crises écologiques majeures dues à la surconsommation des ressources naturelles, crises sociales face au creusement des inégalités, crise économique globale… notre incapacité à les appréhender et réagir face à ces dangers font que nos modes de vie nous condamnent. Dans son ouvrage Effondrement, (Diamond, 2006) a étudié diverses civilisations anciennes ou récentes ayant été confrontées à des difficultés qui ont causé leur disparition ou, au contraire, ayant suscité un sursaut permettant la survie de la civilisation. A partir de ses observations et des travaux d’archéologues et paléo-sociologues, il liste une douzaine de facteurs qui, seuls ou combinés, ont pu causer par le passé des disparitions de civilisations. Ces facteurs sont listés dans le tableau ci-dessous (Table 1).