QUALITE DE L’EAU DANS LA ZONE DE MBEUBEUSS
Présentation de la zone de Mbeubeuss
La zone de Mbeubeuss est caractérisée par la présence d’une décharge qui est ouverte en 1968 pour remplacer celle de Hann. Elle est le seul dépotoir des déchets solides de Dakar. Elle se trouve au Nord-Ouest de cette ville à une vingtaines de kilomètres du centre [4]. La superficie de la décharge de Mbeubeuss est de 175 ha [5]. Comme l’indique la figure 1, la décharge se situe dans le département de Pikine, plus précisément dans la commune d’arrondissement de Malika Keur Massar. Elle est entourée à l’Ouest par Malika, au Sud par Keur Massar, et à l’Est par les localités de Niakoul Rapp et de Tivaoune Peulh. La commune de Malika se trouve dans la partie Sud du département de Pikine de part et d’autre de Yeumbeul et Keur Massar. La décharge est quelque part au fond sableux du lac asséché de Mbeubeuss à l’Est de la commune de Malika et environ de 2 km au Nord de Keur Massar [4]. Les déchets qui sont jetés dans la décharge de Mbeubeuss proviennent généralement des industries, des hôpitaux et des ménages. On y trouve aussi des déchets liquides domestiques et d’autres dont on ignore les origines du fait que le lieu n’est pas sécurisé [5]. Figure 1: Localisation géographique de la zone de la décharge de Mbeubeuss [6]. 3 Une vue de la décharge de Mbeubeuss est représentée à la photo 1 [7]. Photo 1: Décharge de Mbeubeuss [7].
Les eaux souterraines
Notre étude se focalise entièrement sur les eaux souterraines.
Définition Les eaux souterraines se trouvent dans les pores, les fissures des roches et dans les sédiments sous la terre. Elles prennent leurs sources au niveau des précipitations, des cours d’eau et des infiltrations d’eau venant des rivières. L’eau souterraine est un réservoir naturel à long terme dans le cycle de l’eau par comparaison aux réservoirs naturels comme l’atmosphère ou l’eau de surface [6]. II.2 Origines des eaux souterraines 4 Les eaux souterraines prennent leurs sources dans les eaux météoriques, les eaux de surfaces et les eaux juvéniles. II.2.1 Les eaux météoriques Les eaux météoriques sont constituées de l’eau atmosphérique généralement sous forme de pluie. Les eaux souterraines découlent essentiellement de l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. Elles pénètrent par gravité dans les pores, les microfissures et fissures des roches, en mouillant les couches les plus profondes, jusqu’à atteindre une couche imperméable. Là, elles s’accumulent, remplissant le moindre vide, saturant d’humidité le sous-sol, formant ainsi un réservoir d’eau souterraine appelée aquifère. Les nappes souterraines alimentent environ le tiers du débit total de l’ensemble des cours d’eau de la planète, soit presque 12000 km3 d’eau par an.
Les eaux de surfaces
Elles peuvent dans certains cas alimenter les nappes aquifères. Cette alimentation présente un certain nombre d’avantages. Elle permet entre autres, de recharger les nappes souterraines avec de l’eau épurée par la filtration à travers les roches [8]. II.2.3 Les eaux juvéniles Les eaux juvéniles découlent des magmas par un processus de refroidissement de la croute terrestre ou bien par une perte d’eau des roches par le phénomène de métamorphisme. Néanmoins leurs rôles n’est pas déterminant dans l’alimentation des nappes souterraines [8]. III. Les paramètres pour étudier la qualité de l’eau. III.1 Les paramètres organoleptiques de l’eau. La couleur, l’odeur et le goût constituent les paramètres organoleptiques de l’eau. Ils n’ont pas d’incidence sanitaire par contre leur détérioration est un signe de pollution. Ils permettent au consommateur de porter un jugement succinct sur la qualité de l’eau.
La couleur
L’eau naturelle n’est pas rigoureusement incolore par comparaison à une eau distillée. Cela peut s’expliquer par la présence d’impuretés minérales comme le fer ou par la présence de matières organiques comme les acides humiques. Elle doit être éliminée pour rendre l’eau agréable à boire [10]. III.1.2 L’odeur Elle indique une pollution ou l’existence de matières organiques en décomposition. L’odeur est un paramètre utile car elle donne directement un aperçu sur la qualité de l’eau. On ne doit pas sentir une odeur dans l’eau de boisson. L’odeur est définie, selon Rodier et col. (2009), comme l’ensemble des sensations perçues par le nez en aspirant certaines substances volatiles
Goût
Le goût peut être défini comme étant l’ensemble des sensations gustatives, olfactives et de sensibilité chimique perçue lorsque l’aliment ou la boisson est dans la bouche [9]. III.2 Paramètres chimiques de l’eau.
Dureté totale ou titre hydrotimétrique (TH)
La dureté de l’eau est un paramètre qui nous renseigne sur la minéralisation. Elle est surtout due aux ions Ca2+ et Mg2+. La valeur de sa teneur qui est acceptable dans l’eau peut avoir une grande différence d’une communauté à une autre en fonction des conditions locales. Il n’existe pas encore une valeur guide de la dureté pour l’eau de boisson mais une teneur à peu près de 500 mg/L est acceptable [11]. III.2.2 Calcium (Ca2+) Le calcium appartient à la famille des métaux alcalino-terreux. Il existe en grande quantité dans la nature surtout au niveau des roches calcaires sous forme de carbonates et dans les eaux naturelles. Par contre il existe sous forme de trace dans les eaux de pluies. Il est responsable en partie de la dureté de l’eau, le calcium dérive de la 6 dissolution du calcaire. Il participe dans la croissance osseuse, la minéralisation des dents et la contraction musculaire
Magnésium (Mg2+)
Le magnésium fait partie des éléments les plus abondants dans la nature ; il représente à peu près 2,1% de la croûte terrestre. Certains de ses sels sont très solubles dans l’eau, même le carbonate peut être dissous jusqu’à 300 mg/L, à 200 °C. Sa concentration dans l’eau peut être élevée pour plusieurs raisons à savoir son abondance dans la nature, sa solubilité élevée et son intérêt dans le domaine industriel [12]. III.2.4 Sodium (Na+ ) Le sodium est très utile, on peut le trouver dans la décomposition des sels minéraux par exemple les silicates de sodium et d’aluminium, dans des formations géologiques qui contiennent du chlorure de sodium, de l’intrusion d’eau salée au niveau des aquifères et des retombées venant de la mer. Une concentration élevée de sodium peut engendrer des maladies dangereuses pour les consommateurs qui souffrent d’hypertension artérielle, d’accidents vasculaires cérébraux, d’insuffisance rénale…
Potassium (K+ )
Le potassium est très lié avec le sodium, raison pour laquelle il n’est pas traité comme un élément à part entière dans les analyses des eaux. Il n’est pas abondant dans la nature, ce qui atteste ses faibles teneurs par rapport au sodium dans l’eau
Chlorures (Cl- )
Les chlorures sont très abondants dans la nature, en général ils sont sous forme de sels de sodium (NaCl) et de potassium (KCl) ; ils représentent environ 0,05% de la lithosphère. L’existence de chlorure dans les sources d’eau potable peut être provoquée par des usines de produits chimiques, par les eaux d’égouts, par l’écoulement des eaux d’irrigation, par les embruns marins et par l’intrusion d’eau de mer dans les zones côtières. Chacune de ces sources peut entrainer une contamination locale des eaux de surface et des eaux souterraines.