VIRUS
Les reptiles peuvent jouer un rôle de réservoir de virus et les transmettre à des mammifères ou à l’homme. C’est le cas des virus de l’encéphalite équine de l’Ouest (Western Equine Encephalitis ou WEE), de l’encéphalite équine de l’Est (Eastern Equine Encephalitis ou EEE) et de l’encéphalite équine vénézuélienne (Venezuelian Equine Encephalitis ou VEE).
Ces trois virus peuvent passer du reptile à l’homme par l’intermédiaire de moustiques (Culex sp.) et provoquent alors des encéphalites parfois mortelles (BROGARD, 1987).
De la même façon, le virus de l’encéphalite japonaise serait en partie transmis par les reptiles (SHORTRIDGE et al., 1975).
Adenovirus enteritis est également un virus porté par les reptiles et pouvant se transmettre à l’homme. Selon KAPLAN (2003b), ce virus est la deuxième cause la plus fréquente d’entérite viro-induite (incidence 4-12 %). Les sujets les plus touchés sont les enfants et les jeunes adultes et la contamination est soit directe, par voie orale à partir des fèces, soit indirecte, par voie respiratoire. Les premiers symptômes sont respiratoires (toux, éternuements) puis les troubles digestifs apparaissent (diarrhée, vomissements et douleur abdominale) souvent accompagnés d’hyperthermie.
PARASITES
Plathelminthes
BROGARD (1987) signale que deux cestodoses larvaires peuvent passer des reptiles à l’homme ; ainsi sont concernées les larves des cestodes Pseudophyllidea « Sparganum » et les larves « Tetrathyridium » appartenant aux cestodes Cyclophyllidea.
Sparganum
On rencontre la sparganose humaine en Corée (CHO et al., 1973), au Japon, en Chine, en Asie du Sud-Est (FRANK, 1981b) et en Amérique du Sud (ROLON, 1976). Les reptiles jouent un grand rôle dans la transmission de cette maladie. L’homme se contamine en effet lorsqu’il consomme de la viande de serpents crue, sensée guérir dans certains pays la tuberculose, l’impuissance, l’arthrose etc. (voir figure 18 en annexe 2) La viande de reptile est parfois aussi appliquée sur les plaies en Asie du Sud-Est, permettant aux larves plérocercoïdes de pénétrer dans l’organisme à travers une effraction cutanée (FRANK, 1981b).
Les symptômes chez l’homme sont oculaires : les larves peuvent entraîner la cécité voire la destruction complète de l’œil. D’autres symptômes généraux peuvent être observés lors des migrations des larves (BROGARD, 1987 ; FRANK, 1981b ; HUBALEK, 2003).
Tetrathyridium
Cette affection résulte de l’évolution en « Tetrathyridium » chez l’homme des larves de mésocestoïdés hébergées par le serpent. L’homme se contamine également par la consommation de viande crue de reptiles (BROGARD, 1987 ; FRANK, 1981b). Peu de données sont disponibles sur cette affection.
Nématodes
Certains Spirurida (notamment du genre Gnathostomatidés selon ESNAULT, 1985), peuvent parasiter l’homme à partir des reptiles. Les larves contaminent l’homme lorsque celui-ci consomme des viandes crues de reptiles. Les gnatostomoses humaines, communes en Asie du Sud-Est, sont caractérisées par un œdème de la face et des mains, un envahissement des yeux, de la vessie etc. (BROGARD, 1987 ; DAENGSVANG, 1949 ; ESNAULT, 1985 ; REICHENBACH-KLINKE et ELKAN, 1965)
Pentastomides
L’homme peut jouer le rôle d’hôte intermédiaire accidentel de certains Pentastomides de reptiles, et en héberger les larves. La contamination se produit par ingestion de viande de serpent crue ou insuffisamment cuite, ou en buvant de l’eau souillée contenant des œufs de parasites (SCHILLIGER, 1990). Le genre Armillifer (A. armillatus notamment) est le principal agent responsable de porocéphalose humaine (FRANK, 1981b).
Hormis en Afrique, cette parasitose sévit en Australie et particulièrement en Asie du Sud-Est (DE MENEGHI, 1999). Les larves de pentastomidés (genre Porocephalus par exemple) migrent, après contamination orale, dans le foie, les poumons, les séreuses de l’homme et occasionnent ainsi des affections diverses : cirrhose hépatique, pneumonie purulente, péritonite, méningite, péricardite ou encore ictère (BROGARD, 1987 ; DE MENEGHI, 1999 ;
HUBALEK, 2003). Selon HOCQUET (1982), le diagnostic peut se faire par radiographie, lorsque les larves, enkystées depuis longtemps, finissent par se calcifier.
Acariens
Les acariens mésostigmates principalement (Ophionyssus natricis par exemple) et métastigmates (tiques du genre Hyalomma en particulier) peuvent être impliqués dans le parasitisme externe de l’homme. Ophionyssus natricis peut provoquer une dermite papulovésiculeuse très prurigineuse chez l’homme (BROGARD, 1987 ; HUBALEK, 2003 ; SCHILLIGER, 1990). SCHULTZ (1975) cite le cas d’une famille contaminée par les « poux » d’un python captif, mais il semblerait que la contamination ne se fasse qu’en cas de contact prolongé avec des serpents lourdement parasités.
De même, l’homme peut héberger des tiques du genre Hyalomma.
Champignons
Certains champignons (qui parasitent les reptiles ou sont simplement véhiculés par eux) sont responsables de contaminations humaines (FIRMIN, 1997 ; GRACZYK et al., 2000). BELL et al. (1988) décrivent des cas de mycoses viscérales (aspergilloses, cryptococcoses, histoplasmoses) et superficielles (Microsporum gypseum) survenues après contamination à partir du substrat des reptiles d’élevage.
PROPHYLAXIE SANITAIRE
Elle consiste en l’application de règles simples mais strictes en matière d’hygiène d’une part, et dans le choix initial du python royal d’autre part.
Le choix exigeant du serpent ou des serpents que l’on va élever est important : l’animal choisi doit être en bonne santé apparente, sans parasite comme évoqué précédemment et doit être mis en quarantaine avant d’être disposé dans son terrarium définitif (DAOUES et GERARD, 1997).
Les morsures occasionnées par le python royal sont possibles, mais elles peuvent être évitées car le python prend une attitude caractéristique avant de mordre. Lorsque le python est mis en contact avec une proie, il est possible de se faire mordre par ce dernier si l’on intervient pour une raison ou une autre; il faut laisser le serpent tranquille au moment du repas. Néanmoins, en cas de morsure, la plaie doit être désinfectée quotidiennement à la Bétadine® diluée pendant plusieurs jours (KAPLAN, 2002d).
Le port de gants jetables est vivement conseillé lors de manipulation de pythons en quarantaine ou malades, lors du nettoyage des terrariums ou du changement de l’eau de boisson souillée (KAPLAN, 2002d).
L’eau de boisson sale ou souillée par des excréments doit être changée quotidiennement (DAOUES et GERARD, 1997) et éliminée dans le tout à l’égout, en évitant autant que possible les éclaboussures.