Prospection et exploitation de gypse de la Sebkha
Ndghamcha de Mauritanie
Les différentes variétés de gypse
Le gypse varvé Le gypse varvé est un gypse blanc saccharoïde, à grains fins, dans lequel s’intercalent de minces lits d’argiles (figure 6) ; la pureté de ce gypse varie de 87 à 93 %. La teneur en sel se situe entre 1 et 1,8 %. La puissance des couches minéralisées est comprise entre 40 et 45 cm, sous un recouvrement de 30 à 50 cm. Les réserves de gypse varvé sont estimées à 1 782 millions de tonnes (Ould Sabar, 2001). 12 Figure 6 : Gypse varvé Le gypse cristallin Le gypse cristallin est constitué de cristaux transparents dont le diamètre varie de 3 à 5 cm, plus ou moins enrobés d’argile grise (figure 7). C’est un gypse très pur (99 %) avec des traces de sel. Les réserves sont de l’ordre de 6 à 7 millions de tonnes (Ould Sabar, 2001). Figure 7 : Gypse cristallin 13 Le gypse dunaire Deux catégories principales (figure 8) ont été mises en évidence : – le gypse dunaire mobile : constitué de cristaux sans cohésion de couleur blanchâtre et d’une grande de pureté ; – le gypse dunaire fixé : constitué d’agrégats de cristaux fins, de couleur beige moins pur que le premier. Les réserves de ces deux types de gypse sont estimées entre 60 à 80 millions de tonnes (Ould Sabar, 2001). Figure 8 : Gypse dunaire Données de base relatives au gypse dunaire Après examen des travaux et ouvrages techniques réalisés jusqu’à présent, on peut, pour justifier et entreprendre la production du plâtre en Mauritanie, faire état comme suit des connaissances dont on dispose sur le gypse dunaire. La matière première existe en quantité suffisante. La première analyse chimique assez détaillée et qui constitue la seule bonne analyse faite jusqu’à aujourd’hui, correspondant à un contenu de 94,9 % de (CaSO4, 2H2O), est donnée dans le tableau II (BRGM, 1967). 14 Tableau II : Résultats d’analyse chimique du gypse dunaire (BRGM, 1967) Constituants (%) Perte au feu 21,30 CaO 32,40 SO3 44,12 SiO2 0,93 Al2O3 0,60 Fe2O3 Traces MgO 0,30 CO2 Na Cl Total 0,62 0,41 100,68 En décembre 1971, des analyses ont été réalisées par la SOMIMA à Akjoujt, sur 90 échantillons de gypse dunaire (dune vive) correspondant à la zone de la carrière exploitée en ce moment.
Le sel
La partie de la sebkha dans laquelle se trouve le sel correspond à l’extrémité nord-est de la Sebkha Ndghamcha. Il s’agit, en fait, de quatre dépressions fermées à l’intérieur de la sebkha fossile à gypse, qui se remplissent à chaque saison de pluies. Siège d’une activité évaporatoire intense, elles renferment une alternance de niveaux de sel et d’argile. Sur la carte topographique au 1/200 000 de Nouakchott, ces cuvettes fermées, au relief très plat, sont inscrites à l’intérieur de la courbe de niveau topographique 0 et occupent une surface totale de 251 km² environ. Depuis l’année 1990, une carrière d’exploitation artisanale du sel a été ouverte et est toujours en activité alimentant le marché de la capitale, Nouakchott, de cette denrée. 1
Les argiles
Les argiles sont omniprésentes dans la Sebkha Ndghamcha : tantôt en alternance avec le gypse (gypse varvé) ou avec le sel et tantôt présente avec les deux évaporites (croûte gypsoargilo-salée). La seule étude consacrée aux échantillons d’argiles prélevés dans la Sebkha fut celle de Millot (1957) : cette étude de quatre échantillons a montré l’importance de l’illite et de la montmorillonite auxquelles s’associe parfois la kaolinite.
Les formations calcaires de la Sebkha Ndghamcha
Seules sont décrites les formations coquillères appartenant aux deux derniers étages transgressifs du Quaternaire de Mauritanie (Inchirien et Nouakchottien) dans la Sebkha Ndghamcha (Ould Sabar, 2001). La lumachelle ou « falun de Moutounsi » de l’Inchirien Le niveau, rattaché à l’Inchirien, se situe entre 2,40 et 3,00 mètres de profondeur et comprend des coquilles localement cimentées par un ciment calcaire beige et par du gypse, des traces d’argile gris noir irrégulièrement distribuées et du sable à l’intérieure des coquilles. Le sable coquillier ou falun du Nouakchottien Le faciès du Nouakchottien (7 000 – 4 000 ans BP) est une terrasse ou « plage soulevée » à une altitude ne dépassant pas 2 m mais devennant inférieure au 0 marin dans la Sebkha Ndghamcha par suite de la topographie (bathymétrie) du golfe. Cette terrasse est formée essentiellement de coquilles accumulées dans du sable fin ou falun. La figure 9 montre une coupe synthétique des formations du Quaternaire récent dans la Sebkha Ndghamcha.
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