Propriétés phytochimiques et pharmacologiques de deux Plantes Médicinales

Propriétés phytochimiques et pharmacologiques de deux Plantes Médicinales

Données pharmacologiques et phytochimiques du genre Fumaria 

Les données pharmacologiques

Les espèces du genre Fumaria constituent un énorme réservoir de molécules naturelles potentiellement actives contre les virus, les bactéries et certaines cellules cancéreuses. Différentes espèces de la fumeterre sont utilisées dans le monde entier en médecine traditionnelle et leur activité a été confirmée dans le traitement de plusieurs affections. 

Activités anti-inflammatoire et analgésique 

Dans ce contexte, en 2011, Nainwal et ses collaborateurs ont mis en évidence les propriétés analgésiques et anti-inflammatoires des extraits éthanoliques des parties aériennes de l’espèce Fumaria vaillantii Loisel. Une autre étude a été réalisée sur une espèce du même genre : Fumaria indica, par Rao et ses collaborateurs en 2007, montre que l’extrait éthanolique de cette plante est une bonne source des composés à effet inhibiteur de l’œdème des pattes de rat induit par des différents antagonistes comme l’histamine et la carragénine.

Activité antidiabétique

Le diabète est l’une des cinq principales maladies causant un nombre important de décès dans le monde. Certaines plantes sont utilisées en médecine traditionnelle pour traiter cette maladie (Gipsen et al., 2000 ; Rahimi et al., 2005). Akhtar et al., ont publié en 1984 un document dans lequel ils ont examiné les niveaux du glucose sanguin des lapins albinos mâles normaux et diabétiques par l’alloxane après l’administration orale de différentes doses de la poudre du F. parviflora et ils ont conclu que la plante possède des propriétés hypoglycémiques (Akhtar et al., 1984 in Fathiazad et al., 2013). Dans une étude récente faite par Fathiazad et ses collaborateurs en 2013 sur les effets de l’extrait méthanolique de la partie aérienne de la même espèce (F. parviflora) où l’apparition du diabète a été provoquée par la streptozotocine, l’administration orale de l’extrait de F. parviflora a montré un effet puissant d’abaissement du glucose à 100 mg / dl seulement chez les rats diabétiques (p <0,001). Cependant, aucune différence significative dans les niveaux du glucose sanguin ont été enregistré chez les rats diabétiques qui ont reçu les doses de 125 ou 250 mg / kg d’extrait de la plante (Fathiazad et al., 2013). 

Activité anti cholinestérase

Des espèces du genre Fumaria et notamment l’espèce Fumaria capreolata L. ont été criblés pour leur activité anti cholinestérase contre deux enzymes : l’acétylcholinestérase (AChE) et la butyryl-cholinestérase (BChE) in vitro par la méthode de ELLMAN à des concentrations de 10 µg/ ml et 1 mg / ml. Les extraits n’ont aucune inhibition notable contre les deux enzymes à la dose de 10 µg / ml. Par contre, l’ensemble des extraits du genre Fumaria ont montré une inhibition très puissante à la fois contre les deux enzymes à concentration de 1 mg / ml par rapport à celle du standard (Orhan et al., 2004). Şener et Orhan, en 2004, ont mesuré l’activité inhibitrice d’acétylcholinestérase de dix espèces du genre Fumaria (Fumaria asepala, F. capreolata, F. cilicica, F. densiflora, F. judaica, F. kralikii, F. macrocarpa, F. parviflora, F. petteri subsp. Thuretii et F. vailantii) par une méthode spectrophotométrique modifiée développée par Ellman. Tous les extraits montrent une activité inhibitrice élevée (Şener et Orhan, 2004 in Fafal et Önür, 2007). 

Activité anti nociceptive

Heidari et al., en 2004 ont étudié les effets anti nociceptifs des deux extraits méthanoliques (par percolation et par soxhlet) de l’espèce F. parviflora. Les souris ont été soumises à deux stimuli douloureux : le premier est thermique à l’aide d’une plaque chauffante et le deuxième est chimique par le formol. L’injection intra péritonéale (Ip) de l’extrait de percolation a provoqué des effets anti nociceptifs significatifs à la dose de 100 mg / kg dans la deuxième phase de test au formol. L’effet anti nociceptif maximal a été induit par la dose de 300 mg / kg qui a été significative dans les deux phases de test au formol. La dose de 400 mg / kg de l’extrait de percolation induit des effets aigües indésirables tels que la diarrhée, la polyurée et l’hyperventilation chez les souris. L’extrait de soxhlet de F. parviflora (300 mg/kg) a également montré des effets significatifs dans les deux phases du test au formol. La dose la plus efficace de l’extrait percolé ainsi que l’extrait de soxhlet est (300 mg / kg) a été évalué dans le test thermique. Les résultats ont montré que seulement l’extrait percolé avait un effet anti nociceptif important dans le test thermique. Le prétraitement des souris avec le naloxane, qui est un antagoniste des opioïdes, n’a pas changé l’effet anti nociceptif de l’extrait de percolation dans le test du formol, mais dans le test chimique il a augmenté l’effet de l’extrait après les 15 premières minutes. Ces résultats ont montré que l’espèce F. parviflora est relativement un bon remède pour l’usage et une bonne source pour d’autres recherches afin de déterminer les composés toxiques les plus efficaces dans cette espèce. 

Activités anti-bactérienne et antifongique 

Naz et al., en 2013 ont testé in vitro, sur sept bactéries, l’activité antibactérienne des extraits et trois composés (un alcool le nonacosane-10-ol, homologue de β-sterol : 23a-homostigmast5-en-3ß-ol et un alcaloïde : cis- et trans-prtopinium) isolés de F. parviflora. La zone d’inhibition (ZI) et l’indice d’activité (IA) étaient maximales pour les bactéries Gram négatifs Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Salmonella typhi. Les trois composés montrent une forte activité antibactérienne dans les concentrations de 100, 200 et 300 µg ml-1 contre les souches testées. L’étude des effets antifongiques de l’huile essentielle de Fumaria vaillantii Loisel. a été réalisée contre la souche d’Aspergillus flavus par la méthode de diffusion sur disque. Les résultats montrent que l’huile essentielle de la plante présente une forte activité antifongique sur A. flavus. Ces activités sont en relation avec la présence d’un phénol monoterpénique naturel « le thymol » qui est le composé majoritaire de l’huile essentielle (Moghtader, 2013). Khan et al., en 2014 ont analysé in vitro les activités antimicrobiennes de différentes concentrations allant de 100 à 500 mg / ml des extraits méthanoliques de Fumaria indica sur différentes souches bactériennes cliniques (Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, Pseudomonas multocida et Klebsiella pneumonia) et des souches fongiques (Aspergillus flavus, Candida kruesie et Candida albicans) utilisant la méthode de diffusion des disques et la méthode de dilution en bouillon. Les résultats ont révélé que l’extrait méthanolique de F. indica possède une plus forte activité antibactérienne que l’activité antifongique et les valeurs de la CMI étaient de 150 ml / ml et 250 ml / ml contre E. coli.

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Activité hépato protective 

Les espèces du genre Fumaria sont utilisées traditionnellement contre les troubles liés au foie dans de nombreux pays dont la Turquie. Le stress oxydatif est également connu pour être fortement lié aux problèmes hépatiques. Par conséquent, Orhan et al., en 2010 ont réalisé une étude sur les extraits éthanoliques de quatre espèces du genre Fumaria; (F. cilicica Hausskn, F. densiflora DC, F. kralikiiJordanie. et F. parviflora Lam.). Dans les deux essais, les fractions du chloroforme et l’acétate d’éthyle de F. cilicica ont révélés être les plus actifs et ont encore été étudié in vivo pour l’activité hépato protective dont la toxicité a été induite par CCL4.  Les données révèlent que les fractions de chloroforme et l’acétate d’éthyle de F. cilicica n’ont pas un effet hépato protecteur. Bien que l’effet protecteur de certaines espèces Fumaria dans les maladies hépatiques a été montré dans plusieurs études précédentes (Orhan et al., 2010). 1.1.7. Activité anti-oxydante : Les espèces du genre Fumaria contiennent certains types d’acides gras avec un effet antioxydant, dont la plupart sont des phospholipides. L’activité anti-oxydante des extraits éthanoliques de F. indica a été déterminée par l’utilisation du DPPH (1,1 diphényle 2- picrylhydrazyl) et le taux de piégeage des radicaux libres est de 61,8% (Habibi Tirtash et al ., 2011 ; Fazal et al ., 2011 in Gupta et al ., 2012). Maiza-Benabdesselam et al en 2007 ont étudié les activités anti-oxydantes des alcaloïdes de deux espèces du genre Fumaria : F. capreolata L. et F. bastardii L. par la mesure de leur pouvoir réducteur, leur capacité à inhiber la péroxydation de l’acide linoléique, et leurs activités de piégeage des radicaux 2,2- diphényl -β- Picrylhydrazyl (DPPH). Les extraits alcaloïdiques des deux plantes possèdent une forte activité anti-oxydante totale, cependant, l’activité de l’extrait de F. bastardii était plus puissante que F. capreolata. Les concentrations de 100, 300, et 500 µg/ml ont montré un pourcentage de 42, 55, 65 et 48.3, 60, et 67.8% d’inhibition de la péroxydation de l’acide linoléique, pour les extraits de F. capreolata et F. bastardii, respectivement. D’autre part, la concentration 500 µg/ml de l’antioxydant hydroxyianisole butyle (BHA), la quercétine, et la caféine possède un taux d’inhibition de la péroxydation lipidique de 80, 56.2 et 64.3%, respectivement. En outre, les deux extraits avaient un pouvoir réducteur efficace de l’activité de piégeage des radicaux libres (DPPH) à 250 et 50 µg /ml. 

Activité neuropharmacologique

L’extrait éthanolique de F. indica a été étudié pour son activité neuropharmacologique, antidépressive et les effets généraux sur le système nerveux central à des doses de 100, 200 et 400 mg / kg. Les résultats ont montré que l’extrait éthanolique de F. indica avait une diminution marquée du temps de sommeil chez le rat et une diminution significative de la locomotion. Cependant, les différentes doses de l’extrait de F. indica n’ont montré aucun effet relaxant musculaire et aucune activité antidépressive. Tandis que d’autres études ont indiqué que F. indica a une activité antidépressive significative du système nerveux central et elle est dépourvue d’activité antidépressive chez les rongeurs (Singh et Kumar, 2010 in Gupta et al ., 2012). 

Table des matières

Partie I : Bibliographie.

Chapitre I : Aperçu sur les espèces Fumaria capreolata L et Calendula suffruticosa Vhal
1. La Fumeterre «Fumaria capreolata L. »
1.1. Généralités
1.2. Etymologie
1.3. Position dans la systématique botanique de Fumaria capreolata L
1.4. Caractéristiques botaniques de Fumaria capreolata L
1.4.1. Appareil végétatif et souterrain
1.4.2. Appareil reproducteur
1.5. Utilisation de la fumeterre
2. Le souci «Calendula suffruticosa Vhal.»
2.1. Généralitéssur la famille des Astéracées
2.2. Le genre Calendula
2.3. Etymologie
2.4. Position dans la systématique botanique de Calendula suffruticosa Vhal
2.5. Caractères morphologiques de Calendula suffruticosa Vhal
2.5.1. Appareil végétatif
2.5.2. Appareil reproducteur
2.6. Utilisation
Chapitre II : Travaux antérieurs et principaux métabolites isolés du genre Fumaria et Calendula

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