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Prophylaxie médicale
Mieux vaut prévenir que guérir. La prévention des pathologies peut aussi se faire en utilisant des médicaments pour renforcer le système immunitaire des animaux. Une bonne prévention passe avant tout par l’alimentation ; les animaux doivent être correctement nourris. Le plan de prophylaxie est fonction des dominantes pathologiques existant dans la zone où se situe l’élevage. Notre étude se déroulant au Sénégal, nous vous proposerons donc le programme de prophylaxie proposé par (DIREL, 2018) contre les maladies contagieuses bovines émergentes et ré-émergentes (vaccination obligatoire) tel que la fièvre aphteuse, dermatose nodulaire cutanée, fièvre de la Vallée du Rift et pasteurellose. Le programme de vaccination diffère en fonction des périodes.
en période de fraicheur (janvier à mars) les éleveurs vaccinent contre la Dermatose nodulaire cutanée : DermapoxND
en période de chaleur (Juin-juillet) ils vaccinent contre Fièvre Aphteuse (FA), Fièvre Vallée du Rift (FVR) et Pasteurellose (vaccin importé) Mannheimia haemolytica + Pateurella multocida. Un programme de prophylaxie doit être respecté scrupuleusement et réadapté en fonction du contexte épidémiologique.
Gestion de l’eau et des aliments
L’eau et les aliments doivent être toujours disponibles pour assurer la santé et le bien être des bovins à tous les stades de leur développement ainsi que l’innocuité et la salubrité du lait et de la viande produits. La gestion de l’alimentation concerne la maîtrise des conditions de stockage des aliments du bétail en séparant les aliments destinés à des espèces animales différentes et les stocker dans des conditions satisfaisantes pour éviter la contamination desaliments du bétail et éliminer les aliments moisis. Il faudra assurer la traçabilité des aliments du bétail achetés à l’extérieur de la ferme. Tous les fournisseurs d’aliments du bétail doivent mettre en place un programme d’assurance qualité reconnu et le gestionnaire de la ferme doit conserver les enregistrements de tous les aliments et composants d’aliments qui rentrent dans la ferme (factures détaillées ou bons de livraison). Les aliments et l’eau doivent être régulièrement surveillés car peuvent parfaitement contenir des agents pathogènes et être à l’origine d’une contamination des animaux du troupeau. Il est très important que les aliments soient contrôlés et isolés (BAMN, 2004).
Pour diminuer le risque de transmission d’agents pathogènes par les aliments, il faudra vérifier :
– l’origine des aliments achetés (qualité, stérilisation, pesticides pour réduire le nombre de germes par exemple).
– le lieu de stockage: il doit être intégralement nettoyé et désinfecté chaque fois qu’il est vide, et avant d’y réinstaller un nouveau lot d’aliments. De même, la zone de stockage doit être efficacement isolée vis-à-vis des oiseaux et des rongeurs.
Un second aspect important de l’hygiène des aliments distribués aux animaux, est qu’il faut absolument éviter d’utiliser le même matériel pour le fumier et pour la nourriture (ANDERSON, 2009). Si cela n’est pas possible, il est nécessaire de nettoyer et désinfecter correctement ce matériel. Par ailleurs, l’ajout de conservateurs peut limiter la multiplication bactérienne. Les refus doivent être retirés tous les jours et il faut veiller attentivement à ne pas distribuer de moisissures avec la ration. Enfin, il est important de surveiller l’hygiène des aliments produits par l’éleveur.
L’eau d’abreuvement peut également être une source de contamination du cheptel. L’eau de réseau de distribution est propre et désinfectée donc est peu à risque. En revanche, tous les élevages n’utilisent pas le réseau de distribution d’eau mais parfois de l’eau provenant d’un puit ou d’un forage ou d’une rivière. Celle-ci doit être contrôlée régulièrement au niveau des pathogènes qu’elle peut transporter, mais aussi des produits toxiques pour les animaux (comme des pesticides), puisqu’elle est sujette aux ruissellements. Le stockage de l’eau doit être totalement à l’abri des écoulements depuis le fumier, ainsi que des rongeurs (CVM – UGA, 2005). Les abreuvoirs doivent être lavés régulièrement, et être disposés de manière judicieuse. Ainsi, il faudrait placer les abreuvoirs dans les zones de la stabulation moins fréquentées par les animaux pour limiter les projections de bouses, et les isoler des écoulements (par exemple sous les gouttières).
Gestion des déchets
• Epandage
Le fumier comporte beaucoup d’azote sous forme minérale, NH4+ (ammoniac) et NO3- (nitrate), et une petite portion d’azote organique. C’est la forme nitrate qui apporte l’azote aux plantes, et la forme ammoniacale se transforme rapidement en forme nitrate au contact du sol. En revanche, la forme ammoniacale est rapidement évaporée au contact de l’air. Il faut donc incorporer le fumier au sol lors de l’épandage, ou le recouvrir très rapidement de terre (HENDRICKS et VAN DE WEERDHOF, 1999). La quantité à épandre dépend de la richesse naturelle du sol en azote et en phosphore, mais ne doit pas dépasser l’équivalent de 150 kg d’azote total par hectare. Par ailleurs, il existe également une émission de gaz à effet de serre lors d’un épandage à l’air libre sans incorporation au sol ou recouvrement rapide par de la terre, ainsi que des risques de pollution des nappes phréatiques.
• Compostage
Le compostage correspond à une dégradation biologique par des micro-organismes de la matière organique, dans un environnement aérobie et humide. Le produit qui en résulte, le compost, est plus stable, et généralement sanitairement propre (WEILL et DUVAL, 2009).
Le compost ne peut être fait qu’à partir de fumier et non de lisier, car il faut que le tas soit suffisamment aéré et la densité du lisier est trop élevée pour permettre un bon compostage. Le compost de fumier sera ensuite épandu sur les cultures. La mise en place technique du compostage est simple : il suffit de mettre en tas le fumier dans un champ (sur une aire bétonnée lorsqu’il y a un risque d’écoulements, sans le tasser, sur une hauteur de moins de 2 mètres. Il faut retourner le tas toutes les trois semaines environ, deux fois, et attendre encore trois semaines avant l’épandage, ce qui donne un total de 8 à 9 semaines après le curage de la stabulation (FDCUMA, 2006). Ainsi, l’épandage du curage de fin de printemps-début d’été se fera à l’automne. Il est préférable de protéger le tas de compost des intempéries, qui risquent de ralentir le processus.
Les avantages par rapport à l’épandage classique sont les suivants :
– pas de délais entre l’épandage et la récolte des cultures ;
– pollution moins grande qu’avec le fumier ;
– destruction des graines de mauvaises herbes et des agents pathogènes durant le compostage ;
– épandage plus uniforme, et diminution des volumes ;
– épandage possible sur une plus large surface (jusqu’à 10 mètres des tiers contre 50 mètres pour les fumiers).
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : L’ELEVAGE BOVIN LAITIER AU SENEGAL
1.1. Cheptel bovin au Sénégal
1.2. Typologie des systèmes de production
1.2.1. Système extensif (Type pastoral)
1.2.2. Système semi-intensif (Type agro-pastoral)
1.2.3. Système intensif ou élevage en stabulation
1.3. Races bovines au Sénégal
1.3.1. Races locales
1.3.1.1. N’Dama (Bos taurus)
1.3.1.2. Zébu Gobra (Bos indicus)
1.3.1.3. Zébu Maure
1.3.2. Races exotiques
1.3.2.1. Holstein
1.3.2.2. Normande
1.3.2.4. Montbéliarde
1.3.2.5. Guzérat
1.3.3. Produits de croisement
1.4. Production laitière au Sénégal
1.5 Caractéristiques de la filière laitière au Sénégal
1.6. Contraintes de la production laitière au Sénégal
1.6.1. Contraintes climatiques et alimentaires
1.6.2. Contraintes génétiques
1.6.3. Contraintes socio-économiques
1.6.4. Contraintes sanitaires
1.6.5. Contraintes liées à l’éleveur et de sa technicité
Chapitre II : LA SANTE DES BOVINS
1.1. Gestion de la santé dans un élevage laitier
1.2. Pathologies fréquemment rencontrées en élevage bovin laitier et risque épidémiologique
1.2.1. Maladies infectieuses
1.2.1.1. Maladies virales
1.2.1.1.1. Fièvre aphteuse
1.2.1.1.2. Fièvre de la Vallée du Rift (FVR)
1.2.1.1.3. Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (DNCB)
1.2.1.2. Maladies bactériennes
1.2.1.2.1. Pasteurellose
1.2.1.2.2. Charbon bactéridien
1.2.1.2.3. Charbon symptomatique
1.2.1.2.4. Dermatophilose
1.2.1.2.5. Tuberculose
1.2.1.2.6. Paratuberculose
1.2.1.2.7. Fièvre Q
1.2.1.2.8. Cowdriose
1.2.1.2.9. Brucellose
1.2.1.2.10. Mammites
1.2.1.2.11. Botulisme
1.2.1.2.12. Péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB)
1.2.1.3. Maladies parasitaires
1.2.1.3.1. Cysticercose
1.2.1.3.3. Fasciolose
1.2.1.3.4. Schistosomose
1.2.1.3.5. Trypanosomoses
1.2.1.3.6. Babésiose
1.2.1.3.7. Theilériose
CHAPITRE III : LA BIOSECURITE EN ELEVAGE LAITIER
1.1. Définition, principes et objectifs
1.1.1. Définition de la biosécurité
1.1.2. Principes et objectifs en élevage
1.2. Application des mesures de biosécurité en élevage bovin laitier
1.2.1. Conception d’une ferme de façon à éviter les pathologies
1.2.1.1. Critères d’implantation d’une ferme laitière
1.2.1.2. Organisation des bâtiments d’élevage
1.2.1.3. Conception d’un bâtiment en élevage laitier
1.2.1.4. Effets des paramètres d’ambiance sur les performances de vache laitière
1.2.1.5. Maitrise des paramètres d’ambiance
1.2.2. Mesures de biosécurité externe ou bio-exclusion
1.2.2.1. Accès à la ferme
1.2.2.1.1. Véhicules et visiteurs
1.2.2.1.2. Animaux
1.2.2.1.3. Entrées de nouveaux animaux
1.2.2.1.3.1. Quarantaine
1.2.2.1.3.2. Tests de dépistage à l’entrée
1.2.3. Mesures de biosécurité interne ou bio-confinement
1.2.3.1. Mouvement du personnel
1.2.3.3. Nettoyage/désinfection.
1.2.3.5. Gestion de la reproduction
1.2.3.6. Gestion des malades
1.2.3.7. Prophylaxie médicale
1.2.3.8. Gestion de l’eau et des aliments
1.2.3.9. Gestion des déchets
1.2.3.10. Contrôle des animaux étrangers à l’élevage
1.2.3.11 Médicaments et Matériel médical
DEUXIEME PARTIE : ETAT DES LIEUX DES MESURES DE BIOSECURITE DANS LES ELEVAGES BOVINS DE LA ZONE PERIURBAINE DE DAKAR ET THIES
CHAPITRE I. ZONE ET PERIODE D’ETUDE
1.1. Zone d’étude
1.2. Période d’étude
Chapitre II : méthodologie
1.1. Matériels
1.1.1. Elevages/ Animaux
1.1.2. Fiches d’enquête et registres
1.1.3. Matériel de protection individuelle
1.2. Méthodes d’étude
1.2.1. Enquête documentaire
1.2.2. Elaboration des questionnaires
1.2.3. Administration du questionnaire
1.2.4. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS
1.1. Enquêtes dans les élevages
1.1.1. Caractéristiques des élevages de bovins laitiers
1.1.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs
1.1.1.2. Personnel technique
1.1.2. Spécificités des élevages
1.1.2.1. Caractéristiques des exploitations
1.1.2.2. Caractéristiques des bâtiments d’élevages
1.1.2.3. Structure du cheptel
1.1.3. Pratiques des mesures de biosécurité
1.1.3.1. Mesures de biosécurité externe ou bio-exclusion
1.1.3.1.1. Implantation des fermes
1.1.3.2. Mesures de biosécurité interne ou bio-confinement
1.1.3.2.1. Hygiène du personnel
1.1.3.2.2. Gestion sanitaire
CHAPITRE IV : DISCUSSION
1.1. Discussion de la méthodologie
1.2. Discussion des résultats
1.2.1. Caractéristiques des élevages de bovins
1.2.1.1. Statut socioprofessionnel des éleveurs
1.2.1.2. Personnel technique
1.2.2. Spécificités des exploitations
1.2.2.1. Caractéristiques des exploitations
1.2.2.2. Caractéristiques des bâtiments d’élevages
1.2.2.3. Structure du cheptel
1.2.3. Pratiques des mesures de biosécurité
1.2.3.1. Mesures de biosécurité externe ou bio-exclusion
1.2.3.1.1. Implantation des fermes
1.2.3.1.2. Accès à la ferme
1.2.3.2. Mesures de biosécurité interne ou bio-confinement
1.2.3.2.1. Hygiène du personnel
1.2.3.2.2. Gestion sanitaire
CHAPITRE V: PROPOSITIONS POUR L’AMELIORATION DES MESURES DE BIOSECURITE ET PERSPECTIVES
1.1. Propositions pour l’amélioration des mesures de biosécurité
1.1.1. Aux autorités
1.1.2. A L’EISMV
1.1.3. Aux éleveurs
1.1.4. Aux acheteurs et associations de consommateurs
1.1.5. Aux structures d’accompagnement et associations d’éleveurs
1.2. Perspectives
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE I