Antsirabe, communément appelé « Ville d’eaux », a connu une forte croissance démographique due à l’industrialisation, depuis une trentaine d’années. Cette zone, qu’est la troisième ville la plus vaste du pays, est devenue la deuxième ville industrielle de Madagascar. Par rapport à la densité globale de la population de la région Vakinankaratra de 77,53 habitants au Km² , la population totale à Antsirabe est de l’ordre de 524.176 habitants. Cette situation peut s’expliquer, clairement, par la pression démographique, issue d’un phénomène d’urbanisation, favorisé par l’apport de population en provenance des autres sous préfectures.
Or, indéniablement, il y a une interdépendance entre la croissance économique et l’accroissement de la population. La croissance démographique constitue, en effet, un facteur non négligeable dans la déstruction de l’environnement, et donc, constitue un frein à la croissance économique de la région voire du pays.
Actuellement, Antsirabe est confronté à divers problèmes, à l’instar de l’insuffisance des infrastructures urbaines adéquates, de l’appauvrissement des sols et surtout, la dégradation de l’environnement. Plus de 50% de la population vivent dans le centre ville, le reste se trouve dans les périphéries. Cependant, les infrastructures ainsi que les équipements nécessaires sont presque inexistants.
GENERALITES SUR LA VILLE D’EAUX
L’historique de la ville
Cette appellation émane du terme « Any-sira-be » qui signifie que « il y a beaucoup sel dans cette zone».Plus tard, le terme est morphologiquement devenu «Antsirabe», capitale de la Région Vakinankaratra.
La présence de « sel » dans cette région s’explique par l’existence d’éruptions volcaniques dans cette ville, il y a plusieurs millions d’années, et par la suite, tout ce qui a été à l’intérieur du sous-sol a été propulsé à l’extérieur qui semble être recouvert de terre, à présent. D’où la présence de nouvelles couvertures du sol.
Antsirabe est une ville riche en histoire à l’exemple des européens qui furent les principaux occupants. En 1872, des missionnaires norvégiens s’y installèrent et au cours du XXème siècle, ce fut au tour des colons français. Les français y construisaient plusieurs bâtiments tels la Poste, la Gare et des Jardins. Comme constaté actuellement, la ville possède des stations thermales réputées, découvertes par un missionnaire norvégien. Par contre, leurs bienfaits n’ont été révélés qu’en 1800 par un Pasteur protestant de l’église luthérienne T.G ROSAAS. En 1869, le Pasteur BORGEN fut le premier résident étranger dans la Région. Ce pasteur s’est investi dans la construction des bases de la future ville. Parmi ses réalisations, on peut citer l’adduction en eau potable, l’amélioration des conditions de vie des condamnés et leur émancipation progressive.
Le 05 Juillet 1903, Antsirabe est devenu Chef lieu du Vakinankaratra, cette date marqua le début des travaux d’aménagement et d’équipement de la ville. Sous le gouvernorat de Gallieni de 1896 à 1905, d’Augagneur de 1905 à 1910, de Picquie de 1910 à 1914 et de Garbit de 1914 à 1924, la ville fut la concrétisation du rêve des français: un centre de repos et de loisirs.
La végétation et les cultures
La végétation primitive
Du fait de l’abondance des cultures due aux très fortes densités de population, il est difficile à l’heure actuelle d’imaginer une idée de la végétation primitive qui couvrait jadis la zone. Cependant quelques arbres ou arbustes isolés: Agauria salicifolia (Ericacées), Erachylaena sp. (Composées), Weinmannia sp. (Cunoniacées), Enterospermum (Rubiacées), survivent encore à la faveur d’accidents topographiques locaux qui les ont préservés des incendies. L’existence de ces très rares représentants ligneux nanifiés le plus souvent par les feux, ainsi que la réussite des nombreux reboisements en Acacia dealbata, Pinus patula, P. merkusii, effectués par le Ministère des Eaux et Forêts, témoignent indubitablement en faveur du climat forestier. Ces forêts sont fragiles et facilement inflammables, actuellement, remplacées par une végétation secondaire essentiellement graminéenne et parfois buissonnante (Helichrysurn gymnocephalum, Acacia dealbatal.
La végétation secondaire
Quand elle n’est pas défrichée en vue de la culture (maïs, pomme de terre), la végétation secondaire se présente sous forme d’une savane herbeuse basse dominée par une ou deux espèces de graminées pérennes et cespiteuses: Penniseturn pseudotriticoïdes, Trachypogon spicatus ou Aristida rufescens sans aucun intérêt fourrager. Toute cette végétation secondarisée de très faible biomasse n’a aucune action sensible sur la pédogenèse dans la ville. Par contre sa composition floristique dépend dans une certaine mesure de la nature des sols sous jacents. Ainsi, le genre Philippia (Anjavidy), représenté par 2 ou 3 espèces, est très fréquent sur les sols développés sur le socle alors qu’il est absent sur les sols d’origine volcanique, le Penniseturn pseudotriticoïdes est beaucoup plus abondant sur les sols d’origine volcanique où il représente parfois jusqu’à 95 ou 100 % des savanes herbeuses, que sur le socle cristallin où il est peu représenté ou absent. La Loudetia simplex subsp. stipoides est strictement inféodée aux phénomènes hydro morphiques. Les Cyperacées (Cyperus (Zozoro), Staria, Marisens, Eleocharis, Kyllingia) ou d’autres espèces telles que Polygonurn (Polygonacées), Jussiaea (Oenantheracées) ou Leersia hexandra (Graminées) sont confinées aux sols hydrornorphes ou périodiquement inondables. Mais la plupart du temps la composition floristique d’une savane herbeuse reflète mal l’hétérogénéité des sols. Les différences sont marquées ou éliminées par l’intrusion massive de toutes les espèces anthropiques pantropicales. De nombreuses surfaces ne sont en fait que des jachères plus ou moins récentes envahies d’espèces rudérales ou nitrophiles telles que: Euphorbia hirta (Euphorbiacées), Cassia rnimosoïdes (Cesalpiniées), Rhynchelytrurn repens, Cynodon dactylon, Eragrostis atrovirens, Alloteropsis semi alata, Sporobolus pyrarnidalis, igitaria longi flora (Graminées), Cyperus obtusiflorus (Cyperacées) sans signification écologique ou pédologique précise.
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