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Proposition d’un modèle d’organisation durable d’une structure de production aquacole au Sénégal cas d’une entreprise piscicole
A la lumière de tout ce qui a été diagnostiqué, il serait plus avantageux et plus opportun d’appliquer une méthode de professionnalisation ou de spécialisation des acteurs de la filière aquacole.
Pour la mise en place d’une bonne structure de production, la segmentation et la spécialisation des acteurs pourrait se faire à trois niveaux :
Proposition d’un modèle d’organisation durable d’une structure de production aquacole au Sénégal cas d’une entreprise piscicole.
– Ecloseries pour la production de fretins (0,5 à 2g),
– Centres de pré-grossissement pour la production d’alevins (2g à 30g),
– Fermes de grossissement pour la production de poissons de table (30g à 350g et plus).
L’installation de ces écloseries pourrait se faire par zones de production.
Ces écloseries se chargeront de produire des larves qui auront un poids moyen compris entre 0,5 et 2 g. Pour un fonctionnement durable de ces écloseries, elles doivent être gérées par des professionnels privés qui ont des connaissances en aquaculture.
Quant à l’installation des centres de pré grossissement, elle doit se faire dans un rayon de 100 km par rapport à ces écloseries. Ces centres de pré grossissement se ravitailleront en larves à partir de ces écloseries modernes et écouleront leurs alevins lorsque ces derniers atteindront la taille de 30g. Ces centres de pré grossissement doivent être gérés par des privés.
Il est crucial d’envisager l’installation d’entreprises aquacoles de grossissement qui s’approvisionneront en alevins à partir de ces centres de pré grossissement.
Cette phase de grossissement étant beaucoup plus longue que celle de la production de larves et celle d’alevins, elle aura pour finalité, la production de poissons de taille marchande en fonction du marché ciblé.
Il serait important d’accompagner et de convaincre le secteur privé à investir dans la vente de matériels et d’équipements aquacoles mais surtout dans la mise en place d’usines de production d’aliment sous forme de granulés flottants. Au cas échéant, l’ANA en relation avec les structures de recherche pourront voire comment mettre à la disposition de ces usines, des formules alimentaires qui prendront en compte les préoccupations qualitatives (en terme de taux de protéines, de lipides, d’acides aminés, d’acides gras…) des producteurs.
La recherche pourra intervenir à tous les niveaux. Pour cela, elle doit étudier tous les problèmes qui entravent le développement de l’aquaculture. De ce fait, les financements de la recherche seront aussi bien public que privé du fait que les résultats de la recherche sont utilisés par l’administration (pour une vulgarisation élargie) et/ou par le secteur privé pour la production.
Pour réussir le pari d’organisation de la structure de production, il est essentiel de prendre en compte l’aspect du permis d’installation des fermes aquacoles. Pour cela, il faut s’assurer qu’on a légalement le droit de pratiquer ce type d’élevage et que le site retenu pour l’exploitation lui est conforme.
La démarche d’octroi de permis piscicole et de bail pour le site d’élevage ne doit pas être trop longue.
Il est aussi essentiel de prendre en compte les aspects d’impacts environnementaux avant tout démarrage d’un projet aquacole. Avant toute installation, s’assurer qu’il n’ya aucun impact environnemental sur le projet.
Le projet peut avoir des impacts potentiels sur :
– Les habitats des poissons
– Les oiseaux migrateurs
De même, l’environnement peut avoir des impacts négatifs sur le projet par exemple :
– Les rejets polluants dans les océans, les lacs ou les fleuves.
– Les conditions météorologiques (apport d’eau douce, algues toxiques, sédiment, turbidité de l’eau…)
– Les pathogènes présents dans l’environnement occupé.
Les impacts sociaux sont aussi des éléments à maitriser pour toute réussite d’un projet piscicole. Ces impacts sociaux sont les conséquences positives ou négatives que pourrait avoir le projet sur les personnes en termes de retombées économiques sur la région, d’emploi, de modification du patrimoine historique et culturel, etc.
A cet égard, sensibiliser les différents acteurs communautaires au fur et à mesure qu’on développe son projet et non une fois le tout finalisé et les documents déposés aux services concernés.
L’information et la sensibilisation de la communauté pourront aider à rehausser l’image de la pisciculture souvent fausse. La pisciculture sénégalaise est une industrie encore jeune, qui n’est pas encore acceptée par tous, mais qui a sa place légitime dans le domaine hydrique public.
Proposition d’un schéma de coordination d’une bonne structure de production aquacole
Pour une bonne organisation de la structure de production aquacole, il est important de connaitre tous les acteurs qui composent les segments du secteur de l’aquaculture.
Et pour cela, nous proposons ci-après un schéma de coordination de la structure de production aquacole qui nécessite une interaction entre les différentes structures afin de pérenniser l’activité aquacole.
CONCLUSION
Les conditions naturelles constituent un facteur de développement essentiel pour la production aquacole. La mise en valeur des potentialités naturelles pour un développement durable de l’aquaculture est cependant fortement tributaire de la qualité de l’environnement économique et humain. Certains éléments de cet environnement peuvent difficilement être modifiés par une action publique sectorielle (ex. existence d’un marché porteur de proximité, niveau d’éducation de la population, dynamisme du secteur privé, etc.). En revanche, d’autres éléments de l’environnement économique et humain peuvent être améliorés par le biais d’une planification aquacole adaptée visant notamment à améliorer le cadre institutionnel, financier et juridique du secteur aquacole.
Au Sénégal, la production aquacole ne peut être améliorée que si le secteur privé s’implique par la création de fermes industrielles à l’image de ce qui se fait dans les pays comme l’Égypte, la Hollande, le Canada, la Chine, etc. Pour cela, il faut qu’il y’ait une production suffisante de manuel de procédures et de manuel technique de production aquacole pour accompagner le secteur privé.
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