Durant ces dernières décennies, Madagascar a été maintes fois troublé par des crises socio-politiques cycliques, touchant la totalité de la population malgache tant urbaine que rurale. Les 23 millions d’habitants en pâtissent de la perpétuité de ces crises lassantes. Madagascar est un pays dont la population est constituée majoritairement de paysans, dont les 78% de la population résident en milieu rural. La population rurale représente ainsi une couche de population emblématique à Madagascar.
Cadre conceptuel autour de la Citoyenneté
Citoyen
Au sens strictement juridique, un citoyen est un habitant d’un État doté d’une législation destinée à protéger les droits civils et politiques des individus qui, en retour, ont des obligations à son encontre : obéir aux lois du pays, contribuer aux dépenses communes et défendre le pays s’il venait à être attaqué. Selon la Grèce Antique, le citoyen se définit en fait comme étant un homme libre qui participe directement à la gestion des affaires publiques ; tour à tour gouvernant et gouverné et se prononce sur les principales affaires de la cité.
De nos jours, un citoyen est une personne qui relève de la protection et de l’autorité de l’Etat et dont il est un ressortissant. La qualité du citoyen est liée à la notion de nationalité. Le citoyen bénéficie des droits civiques et politiques et doit accomplir des devoirs envers l’Etat comme payer les impôts, respecter les lois… En tant que partie inhérente de la communauté, le citoyen peut peser de son influence sur celle-ci et contribuer à sa prospérité. Le citoyen est ainsi à la fois un bénéficiaire de droits et d’obligations et un acteur qui participe au sein d’un groupe auquel il a le sentiment d’appartenir. Selon cette définition, les citoyens sont égaux en dignité. L’évolution du concept de citoyenneté dans l’histoire permet d’expliquer ses multiples dimensions. Mais qu’entend-on par citoyenneté ? Le point qui suit se chargera de nous éclaircir sur sa signification.
Citoyenneté
La citoyenneté est une identité et un statut associant un individu aux droits et devoirs liés à sa nationalité. Si telle est la citoyenneté par définition, en actes, elle correspond à l’exercice des droits politiques (droit de vote,…) et des droits civils (accès à la justice, …) ainsi qu’à la soumission aux devoirs (respecter la loi, payer des impôts,…). Au sens large, la citoyenneté n’est pas simplement un processus de socialisation. Elle implique des sentiments d’identité, d’appartenance, d’inclusion, de participation et d’engagement social.
D’une part, la citoyenneté est d’abord le fait de droits face à l’Etat. D’autre part, l’accent est mis sur l’aspect de communauté dont les valeurs fondent et orientent l’action de l’individu en faveur du bien commun. Elle comprend différentes composantes : on l’associe d’abord à la nationalité qui correspond à la citoyenneté civile, c’est-à-dire le fait d’être un sujet de droit ; il y a également la citoyenneté sociale, économique et culturelle qui doit se refléter à travers les droits et devoirs économiques associés à une participation aux activités d’une collectivité contribuant au bien commun ; et en dernier lieu, il existe la citoyenneté politique qui a trait aux droits civiles et droits politiques.
Cadre conceptuel autour de la Bonne Gouvernance
La signification du mot gouvernance d’aujourd’hui est très variable. Cette dimension institutionnelle est souvent présentée comme partie intégrante du concept de développement durable. Nous sommes donc très interrogatifs sur le concept de bonne gouvernance.
Concept
Selon le PNUD , la gouvernance est « l’exercice d’une autorité politique, économique et administrative aux fins de gérer les affaires d’un pays. Elle repose sur des mécanismes, des processus et des institutions qui permettent aux citoyens et aux groupes d’exprimer des intérêts, de régler les litiges et d’avoir des droits et des obligations. De plus, le PNUD a cerné trois piliers de gouvernance, à savoir l’Etat qui crée un environnement politique et légal propice, le secteur privé et la société civile qui facilite les interactions politiques et sociales. L’Etat défend des intérêts pour le bien public, favorise un climat propice au développement humain, veille au respect de la loi, au maintien de l’ordre et de la sécurité, crée une identité et une vision nationale, définit une politique et des programmes publics, génère des recettes pour financer les services et l’infrastructure public, élabore un budget qu’il applique ensuite et règlemente et encourage le marché. » .
Vue comme mode d’organisation sociale et politique orientée vers la maximisation du bien-être social et la réduction des coûts humains et sociaux, la bonne gouvernance pourrait recouvrir les conditions suivantes :
● La productivité et la durabilité ;
● La primauté du droit ;
● La légitimité et la responsabilité politique ;
● Un système judiciaire juste, autonome et fiable ;
● Une administration responsable et une gestion efficace des services publics ;
● La transparence et l’imputabilité ;
● La liberté d’information et d’expression ;
● La participation et la liberté d’association ;
● La coopération de l’Etat avec les organisations de la société civile.
Rôles et Principes
Généralité
Les éléments essentiels d’une bonne gouvernance au sens des institutions internationales touchent les aspects suivants :
● L’existence d’un Etat de droit ;
● La démocratie ;
● L’exigence de la transparence et de la responsabilité dans les divers aspects de la vie publique et privée ;
● Une gestion participative et l’existence d’un système décentralisé de la prise de décision ;
● Une gestion efficace des ressources publiques ;
● Un cadre macro-économique sain, incitateur et favorable à la libre entreprise et à l’économie de marchés ;
● Lutte contre la corruption ;
« La gouvernance permet d’aborder les problèmes politiques au regard du développement économique, en termes généraux et techniques, évitant ainsi des affrontements trop brutaux avec les gouvernements en place tout en se conformant à leurs obligations statutaires. Dans la pratique, le concept général de gouvernance permet de substituer à la délicate question de la réforme de l’Etat, celle plus policée d’aménagements institutionnels. Il ne s’agit pas, pour ces institutions de remettre en cause leur attachement au libéralisme économique mais au contraire de définir les contours institutionnels de son accomplissement. » .
INTRODUCTION |