PROJET DE LA CENTRALE THERMIQUE À LA BIOMASSE DE SENNETERRE
Dans le cadre de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement, la présente étape de l’analyse environnementale vise à déterminer l’acceptabilité du projet du Centre énergétique de Senneterre, à Senneterre. Elle constitue la dernière étape du processus d’évaluation prévu pour un projet soumis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement avant qu’il ne soit soumis au gouvernement en vertu de l’article 31.5 de la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q-2). Le projet est assujetti à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement en vertu de l’article 2, paragraphe l, du Règlement sur l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement (c. Q-2, r. 9 ). Ce paragraphe stipule que la construction d’une centrale destinée à produire de l’énergie électrique et d’une puissance supérieure à 10 MW est assujettie à la procédure. Ce rapport d’analyse vise donc à dégager le point de vue du Ministère et à fournir aux autorités gouvernementales une opinion éclairée quant à l’acceptabilité environnementale du projet et aux conditions, s’il y a lieu, qui entourent cette acceptabilité. Les documents utilisés pour cette analyse sont d’une part, l’étude d’impact et les documents complémentaires soumis par l’initiateur du projet et d’autre part, les opinions des ministères québécois et canadiens consultés ainsi que celles des directions et services du ministère de l’Environnement. Les documents de l’initiateur sont énumérés à la section 1.3 ci-après.
Dès 1989, soucieuse de relancer l’économie locale, la Corporation de développement économique de Barraute-Senneterre (CDE Barraute-Senneterre) entreprend des démarches afin d’intéresser un promoteur à un projet de cogénération d’électricité à partir de biomasse forestière. En 1991, Hydro-Québec lançait un appel d’offres visant l’achat d’électricité de producteurs privés au Québec. En décembre 1993, Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership signait un contrat de vente d’électricité avec Hydro-Québec pour un projet localisé à Senneterre. Le projet a été révisé par Indeck en un projet de production d’électricité, toujours à partir de biomasse forestière. Rappelons ici que le terme cogénération réfère à la production de deux formes d’énergie (électricité et vapeur) à partir d’une seule source de combustible ; en l’absence d’un acheteur de vapeur, le projet est considéré comme une centrale thermique. Le 30 juillet 1999, une entente intervenait entre Indeck-Senneterre and Company Limited Partnership et Boralex Senneterre inc. qui devenait propriétaire et gestionnaire du projet. Le changement de gestionnaire de projet a entraîné des changements au projet lui-même. Ces changements ont été communiqués au Ministère lors de rencontres avec le nouvel initiateur de projet, et confirmés par lettre. Ils concernent principalement l’entreposage des écorces, la gestion des cendres, la production d’électricité et le suivi environnemental.
Identification de l’initiateur du projet
producteurs privés d’hydroélectricité et d’énergie thermique au Québec. Boralex inc., elle-même filiale du Groupe Cascades, possède et exploite huit centrales hydroélectriques d’une capacité de production totale de 29 MW, une centrale de cogénération au gaz naturel de 31 MW et trois centrales thermiques à la biomasse dont la production totalise 96 MW. 2.3 Choix du site Les principaux critères d’implantation d’une centrale thermique destinée à produire de l’électricité sont la proximité d’approvisionnement du combustible et la possibilité de vendre l’énergie de la vapeur basse pression disponible à la sortie de la turbine. Dans le présent projet, les démarches entreprises par la CDE Barraute-Senneterre ont grandement contribué au choix de la région de Senneterre pour l’implantation du Centre énergétique de Senneterre. En effet, les intervenants de la CDE Barraute-Senneterre ont multiplié les efforts afin de trouver un promoteur pour implanter une centrale thermique alimentée à la biomasse et ainsi apporter une solution au problème des importantes quantités de résidus forestiers devant être enfouis à grands frais par les différents producteurs de la région, tout en créant de l’emploi dans la région. Ainsi, la présence de quantités importantes de résidus forestiers et la demande d’Hydro-Québec pour des projets de valorisation de biomasse forestière ont contribué à l’implantation de la centrale thermique à Senneterre en Abitibi. L’emplacement actuellement étudié pour l’implantation de la centrale est le troisième à avoir été proposé par la Ville de Senneterre depuis le début du projet. Les terrains précédents ont été rejetés par l’initiateur à la suite des études d’implantation ; le premier terrain était trop petit et le second terrain, situé directement sur un esker dont les eaux de percolation se dirigent vers le lac Clair, qui est la source d’eau potable de la ville. La proximité d’une piste d’atterrissage, destinée à devenir l’aéroport municipal, causait également des contraintes majeures pour le deuxième emplacement.