Madagascar est un pays à vocation essentiellement agricole. 80% de la population est rurale. Les agriculteurs malgaches disposent de peu de ressources dans le développement de leur production c’est-à-dire dans la recherche de financement de leurs exploitations. Le secteur bancaire classique ne répond pas à leur besoin de financement, vu le taux d’intérêt qu’il pratique, les paysans n’ayant pas toujours les garanties nécessaires. C’est la raison pour laquelle les paysans ont dû s’organiser eux – mêmes, collectivement dans un système de crédit adopté. Les institutions financières mutualistes (IFM) ont été ainsi créées pour répondre aux préoccupations des paysans. Elles offrent des crédits spécifiques à leur situation, dans le domaine de microfinancement.
PRESENTATION DU PROJET
Historique
Après l’examen de ressources économiques de la région, nous verrons l’historique de la micro – finance à Madagascar. Ensuite, nous examinons avec plus de détail le réseau CECAM.
Aperçu sur le lieu d’implantation du projet
C’est le secteur agricole qui nous intéresse particulièrement pour notre projet.
Présentation de la région
La région du Boina regroupe 9 sous–préfectures qui sont les suivantes : Mahajanga I et II, d’Ambato-Boeni, Marovoay, Mitsinjo, Soalala, de Maevatanàna, Tsaratanàna et Kandreho. La région se situe entre 14° de latitude Nord, 19° de latitude Sud, 48° de longitude Est et 46° de longitude Ouest. Située dans la partie occidentale de l’île, elle représente environ 6% de la superficie totale de Madagascar. La région du Boina est limitée au Nord par les sous – préfectures de Mampikony et du Port – Bergé, au Sud par la Province d’ Antananarivo (Sous – préfectures de Fenoarivobe, d’Ankazobe et d’Anjozorobe), à l’Est par la Province de Toamasina (Amparafaravola et Andilamena), au Sud – Ouest par les sous – préfectures de Besalampy et Ambatomainty et à l’Ouest par le Canal de Mozambique .
Type culture
Cette grande diversité agro–pédo–écologique de la région de Boina permet à chaaque sous–préfecture une grande diversification de cultures.
Mode de faire–valoir
Les activités agricoles sont centrées sur la riziculture. Les modes de faire valoir sont donc essentiellement ceux de la riziculture.
En général, il existe trois modes de faire valoir dans la région :
❖ La faisance valoir directe
C’est le mode d’exploitation le plus courant, 65% des paysans riziculteurs sont des propriétaires exploitants avec une plus forte représentativité dans les espaces rizicoles diffus et hors zones aménagées. Ce mode de faire valoir est encore plus marqué dans la région de la Betsiboka, 75 à 80%.
❖ Le métayage
Le métayage affecte près de 30% des paysans de la zone de Boeni, 15 à 20% dans celle de Betsiboka. Ce mode de faire valoir touche 70% des rizières irriguées de moyennes dimensions dans les riches plaines alluviales de la Basse–Betsiboka. L’afflux d’immigrants venus s’installer dans ces riches zones de production, sans terre au départ, a contribué à l’expansion de ce système. Les causes sont variables suivant la nature du terrain. Le cas le plus fréquent est le partage de la production au 1/3 pour le propriétaire et 2/3 au métayer. Le système de métayage adopté par la SIRAMA semble plus rationnel. La société, propriétaire des rizières, pose des conditions de métayage, du rendement minimum de 3T/ ha exigé, respect, rigoureux du calendrier agricole et des conseils techniques de la SIRAMA. Elle fournit à titre d’avance, semences, engrais, piétinage et battage mécanique, remboursés à la récolte en nature.
❖ Le fermage–location
Ce mode de faire valoir est très peu répandu dans la région, 5% seulement des exploitants sont concernés.
Les Institutions Financières Mutualistes(IFM) à Madagascar
Les Institutions Financières Mutualistes sont celles qui remplissent les conditions juridiques contenues dans a loi n° 96-020 du 04 Septembre 1996, notamment l’agrément par la Commission de Supervision Bancaire et Financière et des décrets d’application notamment ceux relatifs au capital minimum exigé en fonction de la structure qui demande la reconnaissance. Les Institutions de base du mouvement mutualiste sont constituées par des caisses primaires, rurales ou villageois pratiquant la collecte de base de l’épargne et l’octroi des crédits aux membres. Ces caisses de base sont gérées par les membres euxmêmes par la constitution des structures de gestion que sont l’Assemblée Générale et le Comité de gestion. Lors des assemblées, la règle d’or lors des votes est «une personne, une voix ». Les résultats des exercices des Institutions de base ne sont pas redistribués sous forme de dividendes mais réincorporés afin d’augmenter les moyens d’autofinancement et rendre pérenne l’activité financière.
Afin d’augmenter la capacité financière et l’envergure de l’Institution Financière, les caisses de base se regroupent en unions, puis en Fédération, voire même en réseaux.
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