Profil sociodémographique, clinique et thérapeutique des pelvipéritonites Post-Abortum

L’avortement provoqué 

L’avortement provoqué se définit comme étant un avortement survenu à la suite de manœuvres instrumentales ou d’actions médicamenteuses entreprises pour interrompre une grossesse. Il survient à la suite d’une action délibérée de la femme ou d’une autre personne. Il peut être divisé en deux groupes : L’avortement thérapeutique et l’avortement provoqué non thérapeutique.
L’Avortement thérapeutique : C’est un avortement pratiqué dans le but de soustraire la mère aux dangers que la grossesse peut lui faire encourir; aucune limite de date n’est exigée. L’avortement eugénique est classé dans cette catégorie. C’est un procédé par lequel on supprime, chez une femme saine, un embryon porteur de tares génétiques héréditaires ou congénitales.
L’Avortement provoqué non thérapeutique : Il est destiné à supprimer l’embryon ou le fœtus sain porté par une femme saine. Il peut être : légal ou illégal.

L’avortement à risque

L’OMS a défini l’avortement à risque comme étant une procédure destinée à interrompre une grossesse non désirée pratiquée par une personne n’ayant pas les qualités nécessaires ou faite dans un environnement qui n’est pas conforme aux normes médicales minimales, ou les deux.  En effet, tout avortement provoqué illégal peut être source d’avortement à risque car il est souvent pratiqué dans la clandestinité, dans des conditions déplorables.
Epidémiologie : Dix-neuf à vingt millions d’avortements illégaux sont estimés dans le monde, soit un taux de 35 pour 1000 femmes âgées de 15 à 44ans.
La plupart de ces avortements à risque se passent dans les pays en voie de développement avec un taux de 1 avortement à risque pour 25 naissances vivantes. En Afrique, 4,2 millions des avortements sont estimés prendre place chaque année avec un taux d’avortement à risque de 22 pour 1000 femmes soit 1 avortement à risque pour 7 naissances vivantes.  Enfin, 20 à 50% des femmes ayant eu un avortement à risque en ont été hospitalisées.

Les complications de l’avortement provoqué

Les complications de l’avortement, locales ou régionales, constituent un facteur favorisant des péritonites et pelvipéritonites post-abortum.
Les complications locales: La rétention placentaire ou ovulaire Totale ou partielle, elle est souvent rencontrée après un avortement à risque effectué clandestinement. En effet, l’avortement reste incomplet car les contractions de l’utérus sont insuffisantes à l’origine du non décollement d’une partie du placenta qui reste solidement fixée à l’utérus.
La béance vasculaire engendrée par cette rétention et l’hémorragie qui s’en suit constituent alors une source d’infection.
L’hémorragie : L’hémorragie peut être d’origine vaginale auprès des lésions causées par les différents types de moyens utilisés, entre autres les acides, les permanganates de potassium, les tiges métalliques ou végétales.
Elle peut être également d’origine utérine après une rétention placentaire ou une perforation utérine. Elle est faite de sang rouge mêlé de caillot et survient de façon brutale. Ces caillots constituent, ainsi, un milieu de culture idéal pour les germes, d’où la survenue d’infection et de pelvipéritonite. L’infection utéro-ovulaire : Elle est due à des manœuvres utérines et est caractérisée par un malaise, frissons, fièvres, une altération de l’état général. A la palpation combinée au toucher vaginal, le corps utérin est gros, mou, sensible et le col est long et fermé. La numération sanguine montre une hyperleucocytose et la protéine C réactive (CRP) est élevée.
L’abcès utérin : C’est l’aboutissement de l’infection utérine. Il est constitué par une collection purulente intra-utérine et est caractérisé par une douleur aiguë en un point de l’utérus.
L’infarctus utérin : L’infarctus utérin est secondaire à une administration par voie utérine d’un produit toxique et est caractérisé par une douleur abdomino-pelvienne violente pouvant être accompagnée d’un état de choc.

Base anatomique du péritoine pelvien

Le péritoine : Le péritoine est une membrane séreuse enveloppant les organes de l’abdomen. C’est la séreuse la plus étendue de l’organisme. Il est formé de 2 feuillets : Le péritoine pariétal ou péritoine de FARABEUF tapisse les parois internes de la cavité abdominale pelvienne et fait face au tissu musculo-aponevrotique. Il est riche en vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi qu’en terminaisons nerveuses. Le péritoine viscéral ou le péritoine vernis : c’est la réflexion du péritoine sur les viscères et les méso. Il recouvre totalement ou partiellement les organes contenus dans cette cavité. Il est pourvu beaucoup moins de récepteurs sensitifs que le péritoine pariétal.
La cavité péritonéale : Le péritoine délimite une cavité ouverte chez la femme mais fermée chez l’homme. Cette cavité est subdivisée en plusieurs compartiments qui sont la conséquence des accolements de l’embryogenèse constituant ainsi des replis péritonéaux.
Ces replis péritonéaux ont différentes nominations selon leur siège et leur fonction. Ils prennent alors le nom de méso, d’épiploon et de ligament : Le méso relie le péritoine pariétal au péritoine viscéral du tube digestif, L’épiploon s’étend entre deux organes intra-abdominaux, Le ligament unit le péritoine pariétal au péritoine viscéral des organes qui ne font pas partie du tube digestif entre autre le foie et l’utérus. Cette anatomie topographique permet de comprendre la circulation des liquides intrapéritonéaux et la physiopathologie des abcès.
Ces replis péritonéaux divisent ainsi en étages, en régions et en loge la cavité péritonéale. La cavité péritonéale comprend alors deux parties : la cavité abdominale et la cavité pelvienne.
La cavité abdominale est située au dessus du détroit supérieur, elle est divisée en deux étage sus et sous-mésocolique par le mésocolon transverse :
L’espace sus-mésocolique est complexe, il comprend les espaces périhépatiques et l’arrière-cavité des épiploons.
L’espace sous-mésocolique est plus simple. Il est divisé en deux par la racine du mésentère qui est oblique de haut en bas et de gauche à droite.

Base physiologique du péritoine pelvien 

Le péritoine est une membrane semi-perméable et polarisée. Il a un rôle de sécrétion, d’échange et de défense. Ce rôle est dû à la présence à leur surface de nombreuses villosités et la présence de nombreuses vacuoles dans leurs cytoplasmes.
Le rôle de sécrétion et la circulation des liquides péritonéaux : La sécrétion et la résorption du péritoine sont importantes, sauf au niveau du cul-de-sac recto-utérin où elles sont presque nulles. De volume variant de 20 à 30 ml, le liquide péritonéal permet le glissement des anses intestinales les unes sur les autres et le mouvement du péristaltisme. Par ailleurs, il existe un courant circulatoire péritonéal physiologique de nature ascendante, aussi bien entre les étages que dans le même étage à la vitesse de 250 ml à 1l par 24h.
La circulation normale du liquide péritonéal pelvien s’effectue en direction de la «pompe phréno-hépatique» comme l’ont montré toutes les études procédant d’une injection de produit dans le cul-de-sac de Douglas, d’où l’importance de l’exploration du foie en chirurgie gynécologique.
Cependant, au-delà d’un certain volume, les liquides de la cavité péritonéale échappent à la circulation ascendante pour obéir aux lois de la pesanteur ; et ils se dirigent alors vers les bassins collecteurs de la cavité péritonéale. C’est ainsi que la circulation péritonéale pathologique s’effectue essentiellement de la grande cavité péritonéale en direction du pelvis.

Table des matières

INTRODUCTION
1. Généralités et rappels sur les avortements provoqués et les pelvipéritonites
1.1. L’Avortement Provoqué et ses complications 
1.1.1. L’avortement provoqué
1.1.2. L’avortement à risque
1.1.3. Les complications de l’avortement provoqué
1.2. Les pelvipéritonites 
1.2.1. Base anatomique du péritoine pelvien
1.2.2. Base physiologique du péritoine pelvien
1.2.3. Le mécanisme de l’infection péritonéale
1.2.4. Symptomatologie d’une pelvipéritonite
1.2.6. Conduite thérapeutique
2. Méthodologie
2.1. Type d’étude 
2.2. Lieu d’étude 
2.3. Durée d’étude 
2.4. Population d’étude 
2.5. Critère d’inclusion 
2.6. Critère d’exclusion 
2.8. Variables étudiées 
2.9. Traitement des données 
3. Résultats
3.1. Indicateurs sociodémographiques 
3.2. Antécédents gynécologiques et obstétricaux 
3.3. Histoire de l’avortement 
3.4. Signes cliniques et hospitalisation 
3.5. Sanctions thérapeutiques 
3.6. Suites opératoires et évolution 
4. Commentaire et discussion
4.1. Le profil sociodémographique 
4.3. Signes cliniques et hospitalisation 
4.4. Sanctions thérapeutiques 
4.5. Suites opératoires et évolution 
4.6. Les limites de l’étude 
4.7. Suggestions et recommandations 
CONCLUSION 

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