PROFIL EPIDEMIOLOGIQUE DES UTILISATRICES DE CONTRACEPTIFS INJECTABLES
Méthodes modernes
Méthodes hormonales (17) (18) La contraception hormonale constitue l’une des méthodes modernes de régulation de la fécondité la plus efficace et la plus utilisée dans le monde. Elle fait intervenir des oestrogènes : l’Ethinyl-oestradiol (E.E) et des progestatifs de synthèse, utilisés seuls ou associés de façon variée. Son efficacité contraceptive s’explique par l’interaction simultanée d’au moins 2 des 3 principaux verrous : verrou hypothalamo-hypophisaire : l’effet antigonadotrope du progestatif ( seul ou associé ) bloque la sécrétion des gonadostimulines (GnRH, FSH, LH) et entraîne la suppression de l’ovulation, verrou utérin : l’association oestro-progestative provoque une atrophie de la muqueuse utérine la rendant impropre à la nidation, verrou cervical : le progestatif rend la glaire cervicale épaisse et imperméable au passage des spermatozoïdes. •Les contraceptifs oestro-porgestatifs (17) (19) (20) Ils associent dans des proportions variables les 2 hormones stéroïdes. Ces contraceptifs oraux combinés (C.OC) sont classés en : – pilules mono et multiphasiques selon la constance ou la variation de la composition hormonale durant le cycle, – pilules normo et minidosées selon le dosage en éthinyloestradiol (de 50µg à 20µg). Avantages : – très efficaces, à effet contraceptif immédiat et réversible, – protège contre les kystes de l’ovaire, – n’interfère pas les rapports sexuels Inconvénients : – prise régulière tous les jours exigeant un certain degré de motivation de la part de l’utilisatrice, – inconvénients majeurs : risques vasculaires et thromboemboliques : HTA, Accident vasculaire cérébral (AVC) maladies cardiaques ischémiques, – inconvénients mineurs : céphalée, nausée, prise de poids, métrorragie, aménorrhée, mastodynie: modification de la libido. Ils sont plutôt indiqués aux femmes qui désirent une contraception efficace et qui peuvent s’astreindre à une prise régulière, et en absence de contreindication. Les pilules minidosées seraient plus préférables pour les jeunes femmes et les adolescentes. Les contre-indications absolues sont : – grossesse et allaitement, – antécédents thrombo-embolique, artériels et veineux, – HTA, cardiopathies ischémiques et les valvulopathies, – Atteinte vasculaire, cérébrale ou oculaire, – Tumeur maligne du sein et de l’utérus, – Pathologies hépatiques récentes ou sévères, – Hémorragies génitales non étiquetées, – Tumeurs hypophysaires. •Les contraceptifs progestatifs purs Les contraceptifs oraux progestatifs (COP): -les pilules progestatives micro dosées : ce sont des dérivés Norstéroides à faible dose et en prise quotidienne continue et sans interruption durant tout le cycle (28 jours sur 28) – les pilules progestatives macro dosées : on préfère les groupes Pregnanes et ses dérivés, aux groupes Estranes par leur pouvoir anti-gonadotrope. L’administration est en général discontinue, 20 jours par mois, du 5 ème au 25ème jour du cycle. Indications les pilules progestatives sont prescrites lorsqu’il y a une contre indication à l’Ethinyl-oestradiol en tenant compte des effets métaboliques délétères de certains progestatifs. C’est pourquoi en réserve cette prescription, en dehors des cas particuliers, aux patientes qui présentent une pathologie gynécologique nécessitant l’emploi d’un progestatif ou pour les progestatifs injectables, l’incapacité d’une bonne observance contraceptive. la contraception micro progestative est à réserver aux femmes présentant une contre-indication à toute prise hormonale à dosage classique et au stérilet. C’est aussi une méthode utilisable dans le post-partum. Contre indication L’emploi des progestatifs est limité par les antécédents thromboemboliques et une altération grave de la fonction hépatique. Les progestatifs injectables normo dosés : ils font appelau170H progestérone et à la Norethisterone. Leur durée d’action varie de 2 à 3 mois. Les implants progestatifs sous-cutanés Ce système est fait de un ou plusieurs bâtonnets souples de Silastic (Norplant) ou d’Ethylénevinylacetate (Implanon) qui diffusent un progestatif pendant une durée de 3 à 5 ans 10 Ce(s)bâtonnet(s) sont insérés sous la peau du bras à la face interne moyennant l’intervention d’une petite chirurgie relativement simple, sous anesthésie locale. Ils conviennent mieux aux femmes qui cherchent une contraception efficace et durable en vue d’un espacement long des naissances
Contraception mécanique intra-utérine
Elle est représentée par le dispositif intra utérin (D.I.U) ou Stérilet. Cette méthode agit essentiellement en créant une réaction inflammatoire non spécifique (type étranger) sur l’endomètre et s’oppose à la nidation, une action cytotoxique du cuivre sur les spermatozoïdes et le blastocyste, une perturbation de la motricité musculaire des trompes et du myometre. Le Stérilet s’adresse aux femmes ayant déjà des enfants, allaitantes ou présentant une contre-indication à une prise hormonale. Il est doué d’une excellente efficacité et sa durée d’action varie de 5 à 10 ans et plus selon le type utilisé. Cependant, il exige un contrôle régulier et une installation appropriée, dotée des matériels adéquats pour la pose et le retrait dont la réalisation ne doit être confiée qu’à des personnels qualifiés. Contre-indications : – grossesse, – Infections pelviennes, – Antécédents de grossesse extra-utérines (G.E.U), – malformations utérines, fibromes,polypes endo-uterins, – saignements génitaux non diagnostiqués et tous les cancers du sphère génital, – cardiopathies valvulaires, – allergie au cuivre.
Les méthodes barrières
•Le préservatif masculin ou Condom Le condom est un étui en latex, très mince et extensible d’environ 20cm de long et 1,9cm à 2,5cm de diamètre. Il est destiné à gainer le pénis en érection, avant l’intromission et pendant l’acte sexuel, afin de recueillir les spermes lors de l’éjaculation. Outre ses avantages, il assure une excellente protection contre les infections sexuellement transmissibles (I.S.T) y compris le V.I.H et S.I.D.A. •Les préservatifs féminins Ils sont de 2 types actuellement : le diaphragme et les capes cervicales. Ces obturateurs féminins, souvent en caoutchouc mince, recouvrent le fond du vagin et l’orifice cervical. Leur mode d’action est double, à la fois mécanique en constituant une barrière à l’ascension des spermatozoïdes vers les voies génitales hautes et spermicide (association indispensable). •Les spermicides Ce sont des produits chimiques, tensioactifs et bactéricides qui provoquent une immobilisation et une inactivation irréversible des spermatozoïdes, ou toute au moins une altération de leur pouvoir fécondant. Les plus courants sont le Chlorure de Benzalkonium et le 9 Nonoxynol. Ils sont disponibles sous différentes présentations : ovules, gels, comprimés transmissibles (I.S.T)
La stérilisation ou contraception chirurgicale volontaire (CCV)
Elle consiste à supprimer, d’une manière définitive et irréversible, toute possibilité de grossesse. Par conséquent, son indication est réservée aux couples d ont le nombre d’enfants est atteint ou dépassé et dans le cas où la vie de la mère serait gravement menacée à l’occasion d’une nouvelle gestation. •La stérilisation masculine ou Vasectomie par obstruction du canal déférent de chaque coté afin de bloquer le passage de spermatozoïdes provenant des testicules. •La stérilisation féminine ou Ligature-séction des trompes (L.S.T) par occlusion bilatérale des trompes.
LES CONTRACEPTIFS INJECTABLES
Ce sont des produits à base de progestatif injectés par voie intramusculaire afin d’assurer une contraception de longue durée. Ils sont composés de stéroïdes synthétiques analogues à l’hormone naturelle féminine.
HISTORIQUE
Les premiers contraceptifs systémiques développés dans les années 50 étaient des progestérones à action rapide administrées oralement. Entre 1953 et 1957, la découverte de nombreux esters stéroïdiens a permis de prolonger la présence d’hormone dans l’organisme grâce à l’administration par voie intramusculaire. Deux produits sont les plus répandus et les plus utilisés dans le monde à l’heure actuelle : – le premier : l’Acétate de Médroxy-progesterone(AMP) a été employé depuis 1950 à des fins thérapeutiques. Il a été indiqué pour la prévention des accouchements prématurés et pour les traitements de menace d’avortement, de l’endométriose et des cancers du sein et de l’endomètre. Son usage en tant que produit contraceptif remonte en 1960 après l’observation d’un net retard du rétablissement de la fertilité chez les femmes traitées pour menace d’avortement ou de travail prématuré. L’activité contraceptive du produit a été confirmée six ans plus tard après des études et essais cliniques dans un but contraceptif. Le 29 octobre 1992, la Food Drug Administration (F.D.A) a officiellement homologué l’emploi de l’AMPR comme contraceptif aux Etats-Unis,Cette décision a pris de longues années, pendant lesquelles des vastes études sur l’innocuité du produit ont été effectuées par l’OMS, et des organismes internationaux de réglementation pharmaceutiques afin de dissiper les inquiétudes sur d’éventuels effets cancérigènes sur les femmes. L’AMPR est à présent un contraceptif reconnu et sa distribution est autorisée dans plus de 100 pays et territoires. -le second : l’Enanthate de Norethisterone (NET-EN) est utilisé comme contraceptif depuis 1966 mais à moins grande échelle que l’AMPR. Il a l’inconvénient d’exiger des injections plus fréquentes (tous les 2 mois au lieu d’une fois par trimestre) et d’avoir un taux d’échec un peu plus élevé. Actuellement, le NET-EN est commercialisé dans plus de 60 pays et territoires. On estime à plus de 30 millions le nombre de femmes qui, à travers le monde, ont recours aux contraceptifs injectables, et à plus de 6 millions le nombre actuel d’utilisatrices.
INTRODUCTION |