PROFIL DES UTILISATRICES DE LA CONTRACEPTION HORMONALE INJECTABLE
LA RÉPARTITION DES BÉNÉFICIAIRES DES MÉTHODES CONTRACEPTIVES
Selon le tableau 01, le CHD I Ambohidroa-Ambohimanarina ne compte au total que 418 clientes soit 3,4% des femmes en âge de procréer. Dans cette circonscription, les 3 premières méthodes les plus utilisées sont: Les contraceptifs injectables représentés par le Dépo-provéra avec 65,3%, les contraceptifs oraux (Ovrette(, Lo-féménal() avec 21,8% et le DI.U En général, ce sont les méthodes les plus choisies à Madagascar.
LA FRÉQUENCE MENSUELLE ET TRIMESTRIELLE
La majorité des utilisatrices ont fréquenté le site Planning Familial pendant les deux premiers trimestres du mois d’Avril 1999 au mois de septembre 2000. Ces femmes ont tendance à fréquenter durant la saison de l’hiver jusqu’au début de l’été.
L’AGE DES CLIENTES
L’âge moyen des utilisatrices est de 27,5 ans, ce qui est relativement jeune avec un pic entre 20 et 29 ans (60,8%). Leur âge varie entre 15 et 40 ans. La présence des clientes dans la tranche d’âge 15-19 ans, même si l’effectif est minime (6,8%), affirme l’indication de la Contraception Injectable à tout âge même chez les adolescentes.
LA PARITÉ DES UTILISATRICES
58,6% des clientes ont entre 0 et 3 enfants, les nullipares et les primipares représentent les 32,2%. Ce chiffre assez important montre le nombre élevé de femmes sans enfants demandeuses de contraception efficace d’une part, et d’autre part le nombre élevé des primipares certainement grâce à l’administration de la Contraception Injectable en postpartum. 41,4% des femmes ont plus de trois enfants.
LA SITUATION MATRIMONIALE
Les femmes légitimement mariées représentent les 63%. Ces femmes ont plus de motivation pour s’informer aux prestations de la Planification Familiale, ainsi elles sont plus déterminées pour leur choix de méthodes contraceptives. Les ménages pratiquant l’union libre sont moins nombreux: 20,5%, mais ce chiffre peut encore s’améliorer avec une bonne technique de Communication pour le Changement de Comportement. 16,4% des utilisatrices sont célibataires. Ce chiffre est assez considérable par rapport à celui des utilisatrices qui ont choisi les autres méthodes contraceptives (tableau 01), tels que les condoms, les spermicides, le DIU, les contraceptifs oraux progestatifs. Outre les autres avantages de la Contraception Injectable, sa commodité, la sécurité qu’elle procure et sa confidentialité peuvent constituer les arguments qui ont conditionné leur choix.
LA CATÉGORIE PROFESSIONNELLE DES CLIENTES
La plupart de ces femmes sont des ménagères dont le taux s’élève à de 33,3% ou cultivatrices avec un taux de 22%. Les autres utilisatrices occupent la fonction d’institutrice (9%) et de bureaucrate (14%). Les prostituées constituent seulement 2% des clientes, on peut en déduire qu’elles préfèrent d’autres méthodes contraceptives plus adaptées.
LE NIVEAU D’ÉTUDE DES CLIENTES
La majorité des femmes (91,5%) ont un niveau d’instruction moyen : niveau primaire (26,2 %) et niveau secondaire (65,2%). Elles sont capables de comprendre les indications d’une méthode contraceptive. 53 Les universitaires ne comptent que 3%. Les femmes illettrées (5,50%) qui sont facilement influençables aux rumeurs, évitent souvent les sites de Planning Familial pensant que l’utilisation des contraceptifs exige un minimum d’instruction
LE LIEU DE RÉSIDENCE DES CLIENTES
La plupart des clientes habitent aux alentours du CHD I d’Ambohidroa Ambohimanarina dans un rayon correspondant à 45 minutes du Centre. Ceci peut rendre plus facile aux utilisatrices de revenir quand elles veulent, même avant la date de contrôle et facilite le contact entre personnel soignant et clientes.
LA PROFESSION DU CONJOINT DES ACCEPTANTES
La plupart des maris ont une profession : cultivateur, chauffeur, bureaucrate, commerçant, instituteur. Il est vrai que les facteurs socio-économiques constituent les raisons de l’acceptabilité d’une méthode contraceptive chez les partenaires. Dans notre étude les épouses de cultivateur sont les plus nombreuses ceci du fait, que notre pays compte 80% d’agriculteurs. Les femmes dont les maris sont au chômage sont les moins nombreuses, ces femmes sont plus défavorisées et sont aussi plus éloignées du système de santé. Elles ont plus de difficultés pour les visites de suivi.
LES MOTIFS D’ADHÉSION DES CLIENTES
L’espacement de naissances constitue le motif d’adhésion de la plupart de ces femmes avec un taux de 64,1%. Ici, le Contraceptif Injectable remplit son rôle pour les couples qui désirent attendre au moins deux ans avant d’avoir une autre grossesse. La limitation de naissances passe en seconde place (24%). Elle est réservée aux couples ayant déjà le nombre d’enfants souhaités mais ne comptant pas pour autant recourir à la stérilisation.
LES SOURCES D’INFORMATION DES CLIENTES
52,7% des femmes sont informées par leur entourage et non plus par le personnel de santé (13,2%). On peut avancer que la sensibilisation des habitants par l’intermédiaire des personnels de santé en nombre très insuffisant ne porte pas ses fruits. De plus, il y a un phénomène qui fait que des groupes de femmes investissent une certaine confiance aux entourages pour s’informer. Quant aux autres sources d’information : médias, brochures, affichages, qui font 34%, l’information donnée à ces femmes peut être insuffisante (manque de temps) et irrecevable car elles n’ont pas fait la démarche de le demander et donc de vouloir l’entendre.
LE SUIVI ET LE CONTRÔLE
La majorité des utilisatrices 71,4% ont bien toléré donc elles sont satisfaites de la méthode. Quand les utilisatrices reviennent après un vécu difficile et gênant des effets secondaires, elles changent de moyen contraceptif (17,6%). Les femmes qui sont perdues de vue (9,8%) ont du mal à accepter la méthode et tout ce qui l’entoure. Nous avons observé au cours de notre étude trois échecs sur les 273 utilisatrices. 1.13- LES CAUSES DE CHANGEMENT DE MÉTHODE Sur les 48 femmes, 30 ont préféré changer de méthode de contraception. Les raisons avancées par ces femmes sont les troubles des règles tels que les hyperménorrhées, les spotting et les aménorrhées. L’OMS rapporte 6,2% d’abandon pour saignement [39]. Les autres causes rencontrées sont les céphalées (29,3%)les gastralgies (4,1%), et le HTA (4,1%). Ces changements de méthode peuvent être en relation étroite avec un counseling bien dirigé. 55 1.14- LES EFFETS SECONDAIRES 71,4% des clientes semblent ne présenter aucun effet secondaire, ceci correspond à l’effectif des clientes qui tolèrent le Dépo-provréra (tableau 10). La prise de poids, la dyspareunie sont des effets secondaires moins fréquents. L’aménorrhée est la plus rare avec 3 cas sur les 273 utilisatrices, elle constitue une raison d’abandon car les femmes n’ayant plus de règles perdent par conséquent leur repère, elle est également le témoin de l’échec de la méthode (tableau 10). L’OMS trouve un taux d’échec de 0,5 % pour 100 années/ femmes.
INTRODUCTION |