PROFIL BACTERIOLOGIQUE DES INFECTIONS NEONATALES
GENERALITES SUR LES INFECTIONS NEONATALES
Infection néonatale
Ensemble des manifestations cliniques et biologiques en rapport avec une infection bactérienne chez le nouveau-né. Elle est dite précoce entre Jo et J7 et tardive entre J8 et J28 On distingue les infections Materno-fœtales (IMF) et les infections post-natales.
Infection materno-fœtale Infection bactérienne du nouveau-né résultant d’une transmission materno-fœtale qui se réalise en période périnatale.
Infection néonatale tardive Infection du nouveau-né qui se manifeste après la 1ère semaine, mais dont la transmission peut être d’origine maternelle ou exogène.
Infection néonatale nosocomiale
Infection qui survient chez un nouveau-né après 48h d’hospitalisation dans une unité de néonatologie.
EPIDEMIOLOGIE
L’incidence des infections néonatales bactériennes primitives varie de 0,4 a1% des naissances Elle est plus élevée chez le prématuré, atteignant 2,2 à 6 % chez les nouveau-nés de poids de naissance inférieur à 1 000 g. [109]. Cette incidence est variable en fonction des pays et de la prise en compte ou non de l’infection probable, non confirmée par un prélèvement bactériologique. L’origine de ces infections primitives et la chronologie de la contamination sont variables. La distinction classique entre infections précoces dites materno-fœtale (IMF) (j0j7) et infections tardives (j8-j28) tient insuffisamment compte de leur caractère très hétérogène [109].De plus, leur physiopathologie, et leur épidémiologie bactérienne sont très différentes. La connaissance de l’épidémiologie bactérienne dans chaque catégorie d’infection est un élément essentiel du choix de l’antibiothérapie probabiliste. 7 Le taux de mortalité est très variable selon les pays, les formes cliniques, le germe en causes et l’âge de survenue [109]. D’après l’OMS, 5 millions d’enfants décèdent chaque année d’infection néonatale, 98 % de ces décès survenant dans les pays en voie de développement. [35]. Ces infections ont une incidence variable de 2,4 à 16 naissances en Asie et de 6 à 21 en Afrique avec un taux de mortalité élevé, 27 à 69 % et 6 à 21 % respectivement [95]. Elles inc1uent les IMF, les pathologies pulmonaires et digestives, les atteintes systémiques et méningées, les omphalites et le tétanos au cours du ler mois de la vie. L’épidémiologie bactérienne des infections précoces est caractérisée par une prédominance des bacilles à Gram négatif (20 à 100 %) et une relative rareté des streptocoques B (0 à 30 %) [95,13]. Les spécificités des infections néonatales dans les pays en voie de développement et leur mauvais pronostic spécifique en font un problème de santé publique majeur dont la prise en charge initiale est axée sur la prévention, l’information et la lutte contre la malnutrition. Les règles thérapeutiques provenant des pays développés ne s’appliquent pas aux pays en voie de développement, moins en raison de la disponibilité des médicaments que du profil de résistance des germes en cause [109]. L’association avec une prématurité pour laquelle l’infection bactérienne reste la première cause de mortalité. En France, l’incidence des septicémies à streptocoque B est de 0,79 à 0,83 pour mille et des septicémies à Escherichia coli est de 0,36 à 0,4 pour mille, les infections néonatales, y compris les infections spécifiques, sont à l’origine de 5,8% de la mortalité périnatale. Dans les pays en voie de développement, les infections néonatales demeurent une cause préoccupante de Mortalité néonatale. Au Sénégal il a été constaté une baisse significative du taux de mortalité néonatale passant de 29 pour mille naissances il ya une dizaine d’année à 21 pour mille naissance en 2016 soit une baisse significative de 28% et les infections néonatales sont à l’origine de 18% de la mortalité néonatale (EDS Sénégal 2016)
TYPES D’INFECTIONS NEONATALES
INFECTION MATERNOFOETALE
L’infection bactérienne materno-fœtale (IMF) est une infection bactérienne du nouveau-né, résultant d’une transmission verticale materno-fœtale, qui se produit en période périnatale (un peu avant ou au moment de la naissance) et qui peut s’exprimer dès les premières minutes, dans les premiers jours ou parfois même dans les premières semaines de la vie postnatale [11]. Contrairement aux publications anglo-saxonnes, qui restreignent l’IMF aux cas de sepsis documentés par la positivité d’un prélèvement central, hémoculture ou culture du liquide céphalorachidien (LCR), Les auteurs français incluent dans l’IMF des infections, symptomatiques ou non, seulement documentées par des anomalies biologiques, en attribuant une grande valeur aux tests inflammatoires et en particulier à l’heure actuelle au dosage de la protéine C réactive (CRP) [46,34,14] Cette entité exclut les infections virales et parasitaires qui, même si elles partagent les mêmes mécanismes de contamination, demeurent des infections spécifiques.
L’immuno-incompétence néonatale
Le développement des défenses immunitaires chez le nouveau-né est marqué par une double immaturité, humorale et cellulaire : Les tests de la fonction lymphocytaire T au niveau du sang ombilical sont normaux. Par contre, la production de lymphotoxine, de facteurs inhibiteurs de migration (MIF), d’acide adénosine monophosphorique AMP cyclique ainsi que la phagocytose sont déficients [11]. L’immunité humorale est dépendante de l’état immunitaire maternel. En effet, si le fœtus est capable de produire des immunoglobulines dès la 13ème semaine à des taux faibles, ses IgG présents à la naissance proviennent essentiellement de la mère, par voie transplacentaire. 9 Cependant, les IgM et IgA ne traversent pas la barrière placentaire, ainsi leur présence témoigne d’une origine fœtale. Enfin, le taux du complément est bas ; 50% pour CH50 chez le nouveau-né à terme [11]. L’absence d’anticorps spécifiques chez la mère, donc chez le nouveau-né, contre un germe pathogène, en particulier le streptocoque B, favorise la survenue d’une infection chez le nouveau-né colonisé. Ces anticorps spécifiques sont capables d’induire une immunité passive chez le fœtus, à partir d’un certains taux protecteur variable en fonction des sérotypes. L’immunité cellulaire du nouveau-né, quant à elle, ne possède pas encore de mémoire de réponse aux stimuli antigéniques bactériens .
INTRODUCTION |