Procédure de recherche des tétracyclines dans les oeufs

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Taille de l’élevage et les races exploitées

Nous avons pu constater dans notre enquête que sur les 32 fermes enquêtées, 19 ont un effectif de poules pondeuses compris entre 1000 et 5000 ; soit 59,4% des élevages. Nos résultats sont supérieurs de 8% par rapport à ceux de NIYIBIZI (2012) qui avait 51% des effectifs des élevages à Dakar compris entre 1000 et 5000. Cette différence peut s’expliquer par le fait que notre étude a été menée à l’approche des fêtes de fin d’année, période de forte vente des poules réformées et des œufs et aussi les aviculteurs ont un financement assez limité pour avoir des effectifs de pondeuses supérieurs à 5000. En ce qui concerne les races utilisées, notre enquête révèle que la souche « Isa brown » est exploitée dans 96,9% des fermes enquêtées. Ce résultat diffère complètement de celui de BEDEKELABOU (2017) qui rapporte que 93,33% des élevages à Dakar et à Thiès utilisent les souches légères. Cette différence s’explique tout simplement par les préférences qu’ont les deux populations par rapport à la couleur d’œuf produit par ces deux différentes souches. En effet, la souche « Isa brown » qui est une souche lourde produit les œufs de couleur rousse tandis que les souches légères produisent les œufs de couleur blanche.

Suivi sanitaire des fermes

Nos résultats ont montré que 84,37% des fermes productrices d’œufs de consommation bénéficient de l’assistance d’un agent d’élevage (un technicien d’élevage dans la plupart des cas). Cela constitue un bon taux de suivi sanitaire des élevages avicoles et ce résultat est en accord avec ceux obtenus par NIYIBIZI (2012) qui rapporte que 85% des élevages de poules pondeuses ont un agent de suivi à Dakar.

Utilisation des antibiotiques

L’utilisation des médicaments est faite suite à l’apparition des maladies dans les élevages dans le but de lutter contre ces dernières. Notre étude a ainsi révélé que les antibiotiques, surtout les tétracyclines et les colistines, utilisés souvent en combinaison dans 90,6% des fermes enquêtés, constituent le groupe thérapeutique le plus utilisé dans les fermes avicoles des préfectures du GOLFE, ZIO et VO au Togo. Nos résultats diffèrent de ceux de BEDEKELABOU (2017) qui rapporte que les tétracyclines et les colistines sont les principaux antibiotiques utilisés en combinaison dans 50% des fermes de production d’œufs dans les régions de Dakar et Thiès. Cette différence s’explique par le fait qu’au Togo les molécules à base oxytétracycline et de colistine sont les plus connues et les plus préférées par les éleveurs. La totalité des fermes utilisent ces antibiotiques soit sous forme d’anti-stress, soit sous forme d’anticoccidiens ou soit sous forme d’anti-infectieux. Nos résultats s’accordent avec ceux obtenus par ZERBO (2014) qui rapporte que les antibiotiques sont utilisés dans 95% des fermes de poules pondeuses à Ouagadougou, ce qui explique le fait que les éleveurs de poulets ne peuvent pas se passer de l’utilisation des antibiotiques. En effet, dans les premiers jours qui suivent la vaccination des oiseaux, le stress lié à la manipulation de ces derniers entraine une baisse de leur système immunitaire les rendant très sensibles aux infections. C’est donc pour prévenir tout risque d’infections que les éleveurs utilisent les antistress. Il faut noter aussi que les antistress sont utilisés les trois premiers jours de la vie du poussin en raison des nombreuses manipulations que subissent les oiseaux à cet âge à savoir le tri au niveau de la poussinière, le transport des poussins du couvoir aux lieux de vente (généralement dans les cabinets vétérinaires), le transport du lieu de vente jusqu’au niveau de l’élevage. Ces différentes manipulations sont susceptibles d’affaiblir le poussin et de le rendre plus vulnérable aux infections. En ce qui concerne la posologie de ces antibiotiques utilisés dans les fermes, nos résultats montrent que le taux des éleveurs qui disent respecter la dose prescrite est de 21,87%, ce qui reste très faible et c’est d’ailleurs ces faibles taux qu’ont rapporté également NIYIBIZI (2012) et ZERBO (2014) qui ont un taux respectif de 19% à Dakar et 32,5% à Ouagadougou. Vu l’importance capitale que revêt la posologie dans la bonne utilisation d’un médicament, ces résultats constituent un réel problème car cela peut entrainer une inefficacité des traitements des oiseaux par le développement des phénomènes de résistance ou de mutation des agents infectieux. Il ressort aussi de notre étude que la voie orale est la plus utilisée pour administrer les médicaments. Cette voie est plus facile d’utilisation et offre la possibilité de distribuer de volumes importants à plusieurs oiseaux à la fois, mais son utilisation requiert une bonne maîtrise du dosage.

Connaissance de la notion du délai d’attente

Notre étude a montré que 56,25% des éleveurs ne connaissent pas la notion du délai d’attente. Ce qui est inférieur à 76,7% obtenu par BEDEKELABOU (2017). Ceci peut se justifier par le fait que dans son étude les agents chargés du suivi sanitaire des élevages sont pour la plupart des vétérinaires alors que dans notre étude ce n’est pas le cas. Aussi il a eu un taux de 20% d’agents permanents qui suivent les fermes contre 14,8% dans notre cas.

Devenir des œufs produits pendant une antibiothérapie

Il émane de notre étude que toutes les fermes, qu’elles connaissent ou pas la notion du délai d’attente ne la respecte pas et par conséquent, même les œufs produits provenant des volailles en cours de traitement sont mis sur le marché et vendus à la population pour la consommation. Nos résultats corroborent ceux de PARE (2012) qui rapporte que la quasi-totalité des fermes à Dakar ne respectent pas la notion du délai d’attente et vendent leurs produits animaux sans en tenir compte. Ce non-respect du délai d’attente des médicaments peut être dû à une ignorance de l’éleveur mais il est surtout dû à des raisons économiques. En effet, les éleveurs qui traitent leurs poules pondeuses pendant la période de ponte n’écartent pas les œufs issus de ces dernières car la vente de ces œufs permettra à l’éleveur de s’approvisionner en aliments pour nourrir ses poules et aussi ces éleveurs ne se voient pas en train de jeter les œufs produits alors qu’il y a la demande.

Discussion des résultats d’analyse

Les résultats de notre étude montrent un taux de présence considérable de résidus de tétracyclines dans les œufs prélevés dans toutes les trois préfectures. En effet, les taux de présence trouvés sont de 33,33% pour la préfecture de ZIO, 24,07% pour la préfecture du GOLFE et 12,50% pour la préfecture de VO. Un taux de présence global de 23,50% a été trouvé. Nous pouvons expliquer cela d’une part par le fait que 49 œufs, soit plus de la moitié de notre échantillon, ont été prélevés dans les fermes en cours d’utilisation des antibiotiques et d’autre part par le fort taux de 100% des fermes qui ne respectent pas les délais d’attente des médicaments. Nos résultats de 23,50% sont largement supérieurs à ceux obtenus par BEDEKELABOU (2017) qui a eu un taux de présence de 3,75% de résidus de tétracyclines dans les œufs produits dans les régions de Dakar et Thiès alors qu’on a utilisé la même méthode du CHARM TEST II. Nous expliquons cela tout simplement par le fait que dans notre étude, les fermes qui utilisent les tétracyclines représentent 90,6% contre 50% chez l’autre auteur. Par rapport aux lieux de prélèvements, notre étude a montré qu’on a un taux plus élevé sur les œufs prélevés dans les fermes (30,61%) que sur ceux prélevés dans les marchés (13,89%). Nous expliquons cela par le fait que les œufs prélevés dans les fermes proviennent des fermes utilisateurs de tétracyclines et en cours d’utilisation lors des prélèvements.

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Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENTS
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
SOMMAIRE.
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE ET LA PRODUCTION OEUFS DE CONSOMMATION AU TOGO
I. Brève présentation du Togo
II. Aviculture et production des oeufs de consommation au Togo
II.1. Importance de l’aviculture
II.1.1. Importance nutritionnelle
II.1.1.1. Viande de volaille
II.1.1.2. OEuf et ses dérivés
II.1.2. Importance économique
II.1.3. Importance sanitaire
II.2. Systèmes de production avicole au Togo
II.3. Présentation de l’aviculture moderne du Togo
II.3.1. Définition de l’aviculture moderne
II.3.2. Organisation de la filière avicole moderne au Togo
II.3.3. Production des oeufs de consommation au Togo
III. Pathologies en aviculture moderne au Togo et moyens de lutte
III.1. Présentation des pathologies aviaires au Togo
III.2. Moyen de lutte contre les pathologies aviaires
III.2.1. Prophylaxie
III.2.1.1. Prophylaxie sanitaire
III.2.1.2. Prophylaxie médicale
III.2.2. Antibiothérapie
III.2.2.1. Utilisation des antibiotiques à titre thérapeutique et curatif
III.2.2.2. Utilisation des antibiotiques en métaphylaxie
III.2.2.3. Utilisation des antibiotiques en antibioprévention
III.2.2.4. Utilisation des antibiotiques en tant qu’additifs dans l’alimentation animale
CHAPITRE II : MEDICAMENTS VETERINAIRES ET LES RISQUES LIES RESIDUS D’ANTIBIOTIQUES DANS LES DAOA
I. Généralités sur le médicament vétérinaire
I.1. Définition du médicament vétérinaire et classification des antibactériens
I.1.1. Définition du médicament vétérinaire
I.1.2. Classification des antibactériens et présentation de la famille des tétracyclines
I.1.2.1. Classification des antibactériens
I.1.2.2. Présentation de la famille des tétracyclines.
I.2. Marché du médicament vétérinaire dans le monde
I.2.1. Evolution du marché mondial des médicaments vétérinaires
I.2.2. Répartition du marché mondial des médicaments vétérinaires.
I.2.2.1. Répartition en fonction des continents
I.2.2.2. Répartition en fonction des classes thérapeutiques.
I.2.2.3. Répartition du marché de médicaments vétérinaires en fonction espèces animales
I.2.3. Marché officiel des médicaments vétérinaires dans l’espace UEMOA
II. Marché des médicaments vétérinaires au Togo
II.1. Marché officiel des médicaments vétérinaires au Togo
II.1.1. Règlementation du marché des médicaments vétérinaires au Togo
II.1.2. Maillons du marché de médicaments vétérinaires au Togo
II.1.3. Origine des médicaments vétérinaires vendus sur le marché officiel
II.1.4. Gammes de médicaments vétérinaires dominantes sur le marché togolais
II.2. Marché illicite des médicaments vétérinaires au Togo.
III. Risques liés aux résidus d’antbiotiques dans les DAOA
III.1. Généralités sur les résidus
III.1.1. Définition des résidus
III.1.2. Origine des résidus
III.1.3. Résidus des médicaments vétérinaires
III.1.3.1. Définition des résidus de médicaments vétérinaires
III.1.3.2. Pharmacocinétique et résidus.
III.1.3.3. Elimination des médicaments vétérinaires
III.2. Formation des résidus et paramètres fixés pour la protection du consommateur
III.2.1. Formation des résidus.
III.2.2. Paramètres fixés pour la protection du consommateur
III.2.2.1. Dose sans effet (DSE).
III.2.2.2. Dose journalière admissible (DJA)
III.2.2.3. Limite maximale de résidus (LMR) et Délai d’attente
III.3. Risques sanitaires associés aux résidus d’antibiotiques contenus dans les DAOA
III.3.1. Risque de toxicité
III.3.2. Risque allergique
III.3.3. Risque cancérigène
III.3.4. Risque de développement et de dissémination de résistances bactériennes aux antibiotiques
III.3.5. Risque de modification de la flore digestive humaine
III.4. Réglementation sur les résidus
CHAPITRE III : APERÇU SUR LES METHODES DE DETECTION DES RESIDUS DES MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES DAOA
I. Méthodes de dépistage ou méthodes qualitative
I.1. Méthodes microbiologiques
I.1.1. Screening Test for Antibiotic Residues (STAR)
I.1.2. Premi®Test
I.1.3. Test des 4 boîtes
I.2. Méthodes enzymatiques, immuno-enzymatiques et immunologiques
II. Méthodes de confirmation
II.1. Méthode de chromatographie en phase gazeuse (CPG)
II.2. Méthode de Chromatographie sur Couche Mince (CCM).
II.3. Méthode de chromatographie liquide haute performance (HPLC)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : ZONE ET PERIODE D’ETUDE SUIVIES DE LA PRESENTATION DU MATERIEL ET METHODES
I. Zone et période d’étude
I.1. Zone d’étude
I.2. Période et sites de prélèvement des oeufs
I.3. Période et site d’analyse
II. Matériel
II.1. Matériel de prélèvement et de conservation des oeufs
II.2. Matériel biologique (oeufs)
II.3. Matériel d’enquête (fiche d’enquête)
II.4. Matériel pour la détection des résidus
II.4.1. Matériel de laboratoire.
II.4.2. Matériel du CHARM TEST II
II.4.3. Réactifs
II.5. Outils de rédaction et d’analyse des données
III. Méthodes
III.1. Méthode d’échantillonnage
III.1.1. Détermination de la taille de l’échantillon
III.1.2. Choix des sites de prélèvement des oeufs
III.1.3. Méthode d’enquête
III.2. Méthode de recherche des résidus par CHARM TEST II
III.2.1. Principe général du test
III.2.2. Procédure de recherche des tétracyclines dans les oeufs
III.2.2.1. Préparation des réactifs
III.2.2.2. Etablissement du « control point »
III.2.2.3. Préparation des oeufs pour l’analyse
III.2.2.4. Recherche des résidus de tétracyclines dans les oeufs prélevés.
III.3. Gestion et analyse des résultats
CHAPITRE II : RESULTATS
I. Résultat des questionnaires d’enquête
I.1. Taille de l’élevage et les races exploitées
I.2. Suivi sanitaire des fermes
I.3. Utilisation des antibiotiques
I.4. Connaissance de la notion du délai d’attente
I.5. Devenir des oeufs produits pendant une antibiothérapie dans l’élevage
II. Résultats de la recherche au laboratoire des résidus de tétracyclines
II.1. Résultats globaux de la recherche de résidus de tétracyclines
II.2. Taux de présence en fonction des lieux de prélèvement
II.2.1. Taux de présence de résidus de tétracyclines dans les oeufs prélevés dans fermes
II.2.2. Taux de présence de résidus de tétracyclines dans les oeufs prélevés dans marchés
II.3. Comparaison des taux de présence entre les trois préfectures
CHAPITRE III : DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS
I. Discussion
I.1. Discussion des résultats des questionnaires d’enquête
I.1.1. Taille de l’élevage et les races exploitées
I.1.2. Suivi sanitaire des fermes
I.1.3. Utilisation des antibiotiques
I.1.4. Connaissance de la notion du délai d’attente
I.1.5. Devenir des oeufs produits pendant une antibiothérapie
I.2. Discussion des résultats d’analyse
II. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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