PRISE EN CHARGE PHYTOTHERAPIQUE TRADITIONNELLE DES
PATHOLOGIES FREQUENTES
Végétation et les sols
La végétation
Le département de Bambey offre une physionomie végétale de type savane arbustive à arborée très claire, dominée par les Acacia et les Combrétacées. La sécheresse climatique cumulée aux fortes pressions anthropiques ont appauvri la zone en formations végétales et ont presque dépouillé le sol de sa végétation. La partie Nord qui est la plus dégradée se caractérise par un appauvrissement généralisé de la strate ligneuse et est colonisé par des espèces arbustives buissonnantes comme Guiera senegalensis , très présente dans les zones fortement anthropisées. Dans la commune de Gawane et plus précisément à Gap, cette espèce constitue plus de 80% des individus relevés à l’hectare. La strate arborée est principalement dominée par des épineux tels que Balanites aegyptiaca « Soump » avec une densité de 5 à 10 arbres à l’hectare. Elle est accompagnée par Adansonia digitata (Baobab) sur les sols calcaires des villages ou d’anciens sites (les Nguenths). Dans cette partie septentrionale, Acacia albida se raréfie de plus en plus sur les aires de culture, avec une densité très faible de 03 à 05 pieds par hectare. D’autres espèces se retrouvent de façon dispersée dans les champs. Il s’agit de Zizyphus mauritiana (jujubier), Acacia nilotica (gonakier), Anogeissus leiocarpus « Nguediane » et de Tamarindus indica (tamarinier). La régénération naturelle concerne surtout Balanites aegyptiaca et les Combrétacées, avec un très fort taux pour l’espèce Giera senegalensis. Plus au Sud, la végétation est constituée d’un vieux parc à Acacia albida « kadd », avec une densité de 15 à 20 arbres à l’hectare, dans le village de Mbelkhaoul. La diversité biologique est très marquée dans cette partie où l’on a décompté plus de 20 espèces à l’hectare. Les jeunes pousses occupent 8 une part significative dans l’effectif total avec un pouvoir de régénération important pour Guiera senegalensis et Acacia albida. Pour cette dernière espèce, 18 jeunes pousses de moins d’un mètre et 04 autres de 1 à 2mètres ont été repérées à l’hectare, dans le village de Mbelkhaoul, à l’extrémité Sud du département. A part Adansonia digitata, aux alentours des villages, et Balanites aegyptiaca, à l’intérieur des champs, d’autres espèces arbustives ou arborées telles que Acacia nilotica, Acacia seyal, Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Acacia sieberiana, Tamarindus indica, se rencontrent, dispersées ou parfois groupées en bordure des chenaux d’écoulement. Dans la partie Sud du département, des espèces absentes ou devenues rares dans le Nord se sont signalées. C’est le cas notamment de Celtis integrifolia « Mbul », Parkia biglobosa « oul », Sclerocarya birrea « beer » et Diospyros mespiliformis « alom », fréquentes aux environs de Ndiemane dans les bas-fonds. Ces espèces sont apparentées aux zones subhumides où la nappe phréatique affleure en surface. En outre, il faut signaler qu’une strate herbacée d’importance variable couvre le sol pendant et peu après la saison des pluies. Les espèces les plus fréquentes sont Andropogon gayanus, Indigofera tinctoria, Fragestic sp, Zornia glochidiata et Cenchus biflorus. Cette dernière participe beaucoup au fourrage du bétail et est très appréciée par les bovins (MBOW, 2015).
Les sols
Les sols du département de Bambey se développent sous un climat chaud et sec et se caractérisent globalement par leur pauvreté. En fonction de leur classification, trois types se rencontrent dans le département. Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés : Localement appelés sols « dior », ils couvrent la plus grande partie du département. Ce sont des sols sableux, très meubles, de couleur rouge. Ils se 9 caractérisent par leur faible teneur en matières organiques, leur acidité et leur capacité très limitée de rétention d’eau. Du fait de leur légèreté, ils sont faciles à travailler, très aptes à la culture du mil et de l’arachide. Dans la commune de Ndondol, ils constituent 70% des terres cultivées. Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés : sols « Deck » : Sols gris bruns peu évolués à hydromorphie temporaire, plus riches en argile, ils se rencontrent dans les structures dépressionnaires avec une capacité importante de rétention d’eau. Ce sont des sols peu profonds, difficiles à travailler et très aptes pour les variétés à cycle long comme le sorgho. On les retrouve au NordEst du département, aux environs de Gap et au Sud dans ce qu’on appelle les terres lourdes de Ndiémane. Les sols « Deck-Dior » : Sols de type intermédiaire entre les sols « Deck » et les sols « Dior », à l’origine, c’étaient des sols « Deck » très durs. L’action répétée des cultures à travers le labour mécanisé avec l’utilisation de soulèvement d’oratoires a progressivement modifié leur structure initiale pour les rendre meubles. Ce sont des sols assez pauvres, aptes à accueillir différentes variétés céréalières. Ils permettent aussi le développement de la culture arachidière. Ils sont plus fréquents au Nord-Est et au Sud du département (MBOW, 2015).
Les ressources hydriques
Les eaux souterraines
Elles constituent l’essentiel de la ressource et sont disponibles dans les nappes captives sous les formations naina-calcaires. Les nappes de l’Escène supérieur, du Luthétien inférieur Moyen et du Paléocène apparaissent comme des réserves très importantes en eau. De profondeur variable, leur accessibilité reste aussi très limitée dans la partie Nord où la nappe est profonde de 70 mètres de profondeur dans le village de Thiallê. Ceci pose avec acuité le problème du déficit 10 hydrique. Il faut par ailleurs signaler que ces eaux contiennent des traces de sels et de fluor, réduisant leur potabilité et leurs aptitudes culturales (MBOW, 2015). 5.2. Les eaux de surface Elles sont temporaires. Leur présence est liée aux précipitations. Les périmètres drainés se forment dans les dépressions argilo-marneuses disposées de manière éparpillée. C’est dans la partie Sud du département que l’on enregistre le plus grand nombre de mares et de marigots. Nous avons par exemple le « sos », le « sossai », le « rafadji », le « mbelkhaoul » formant un chapelet à l’intérieur des champs. Leur surface est de plus en plus réduite au profit de l’extension des aires de cultures. Les marigots constituent des sources non négligeables, du moment qu’ils atténuent le déficit hydrique et assurent l’abreuvement du cheptel pendant quelques mois. Du fait de la déflation éolienne dans le Nord, les dépressions faisant office de mares ont été envahies par le sable, ce qui entraine leur disparition (MBOW, 2015).
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