Prise en charge hospitalière du patient gériatrique selon son orientation à partir des urgences

Evaluation de la fragilité

Profil médical : 77% des patients inclus associent d’au moins 4 pathologies . 38 % des patients inclus présentent une insuffisance rénale modérée à sévère.
66% des patients prennent plus de 4 médicaments par jour et parmi ces derniers, 49% en ont au moins 6 par jour .
Evaluation de l’état nutritionnel :Dans notre étude l’état nutritionnel du patient était évalué à partir de l’albuminémie, le poids et l’IMC.
Le poids et l’IMC ont été significativement plus recherchés dans le groupe adapté. Le poids a été recherché chez 91% des patients du groupe adapté et 75% des patients du groupe non adapté (p=0 ,0027). L’IMC a été calculé chez 86% des patients bien orientés contre 67% des patients hospitalisés en service non adapté (p= 0,0024).
Le taux d’albumine sérique a été dosé chez seulement 34% des patients du groupe adapté et 25% du groupe non adapté sans différence significative entre les deux groupes (p=0,2146). La moyenne de l’albuminémie relevée dans le groupe adapté est de 34 g/l contre 27g/l dans le groupe non adapté avec une différence significative entre les deux groupes (p= 0,00678). 81 % des patients du groupe non adapté ont une albuminémie inférieure à 35 g/l contre 30% dans le groupe adapté. Score de Charlson : On constate que le groupe non adapté compte 35% de patients avec un indice de Charlson supérieur ou égal à 5, alors que le groupe adapté en compte seulement 22,8%. De même, dans le groupe adapté il y a proportionnellement un plus grand nombre de patients avec un faible indice de Charlson (40,5%) alors que dans le groupe non adapté il y en a seulement 27,5%. Autonomie antérieure à l’hospitalisation  :Concernant l’autonomie dans les actes de la vie quotidienne, on note que l’information est beaucoup moins recherchée chez les patients du groupe adapté : 32% de patients non évalués contre 12 % dans le groupe non adapté (p =0,00173). Lorsque l’information est recherchée, on constate que dans 40% des cas les patients sont indépendants dans les actes de la vie quotidienne.
Concernant la mobilité antérieure à l’hospitalisation, l’information est recherchée dans seulement 48 % des cas. Par suite, lorsque l’information est notée la répartition est superposable entre les 2 groupes.

Le patient gériatrique aux urgences

Orientation des patients à l’issue de leur passage aux urgences : Au cours de la période d’étude du 1er janvier 2016 au 17 janvier 2016, il y a eu 2105 passages aux urgences du CHIAP dont 452 patients âgés de plus de 75 ans (21,5 %). 242 de ces patients ont été hospitalisés soit 53 % des patients âgés de plus de 75 ans qui se sont présentés aux urgences. Parmi ces patients 16,5% n’étaient pas orientés dans le bon service.
3,3% des patients âgés de plus de 75ans ont dû être transférés dans un autre établissement essentiellement pour faute de place sur le CHIPA.
Heure d’arrivée aux urgences :Il n’y a pas de différences significatives concernant l’orientation en service des patients en fonction de l’heure d’arrivée aux urgences.
Temps d’attente aux urgences  :Le temps moyen passé aux urgences dans le groupe adapté est de 8,6 heures contre 7,6 heures dans le groupe non adapté. Il n’y pas de différence significative entre les deux groupes (p=0,269).
30 % des patients passent plus de 10h aux urgences avant de regagner un lit d’hospitalisation. La moitié de ces 30% passent plus de 16H aux urgences.
Personne ayant adressée le patient aux urgences :On constate que 22% des patients âgés de 75 ans et plus sont adressés par leur médecin traitant et 35,3% sont adressés par un médecin extrahospitalier. Dans le groupe non adapté 40% des patients sont adressés par un médecin extrahospitalier alors que dans le groupe adapté il y en a 32,9%. 27,7 % des patients sont adressés par un proche ou viennent de leur plein gré.

Prise en charge hospitalière

Orientation hospitalière selon le motif d’hospitalisation :86 % des patients dont le motif d’hospitalisation est la traumatologie sont orientés dans un service adéquat.
82% des patients dont le motif d’hospitalisation est une pathologie cardiaque sont orientés en cardiologie. Seule la moitié des patients présentant une pathologie digestive ou pulmonaire sont orientés dans un service adapté. 36 % des patients dont le motif d’hospitalisation est une infection sont orientés par défaut.
Lorsque le motif d’hospitalisation est une altération de l’état général, 38 % seront orientés par défaut. 60% des patients qui présentent un trouble neurologique ou une confusion ne sont pas orientés dans un service adapté.
On note que 40 % des orientations par défaut se font dans un service de chirurgie. Le court séjour gériatrique n’accueille que 29 % des patients hospitalisés.
Cas des patients hébergés en service non adapté :Parmi les patients du groupe non adapté, 40% sont hébergés en service. La durée moyenne d’hébergement est de 3 jours avec un minimum d’une demi-journée et un maximum de 8 jours.
Prise en charge intra-hospitalière :Concernant la prise en charge médicale, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes sur la fréquence du suivi médical. Pour 16 % des patients aucun suivi médical n’est notifié dans le dossier .
Le nom du médecin traitant est inscrit dans le dossier du patient dans 82% des cas. Concernant le suivi infirmier et aide-soignant il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes concernant la fréquence des transmissions soignantes et la surveillance des constantes hémodynamiques .
L’évaluation de la douleur est réalisée dans la grande majorité des cas de manière comparable (95% dans le groupe adapté contre 97 % dans le groupe non adapté).
L’évaluation de l’état cutané est retrouvée dans 61% des cas du groupe adapté et 52% des cas du groupe non adapté (p=0,253). La différence n’est pas significative entre les deux groupes. De même la prévention de l’état cutanée est réalisée chez 57% des patients du groupe adapté contre 55% des patients du groupe non adapté (p=0,886).
L’utilisation de contention physique et/ou chimique a concerné 25 % des patients des deux groupes. Chez 66% des patients qui ont eu une contention aucun motif ’est tracé dans le dossier. Ces données sont identiques dans les deux groupes.

Devenir du patient à l’issue de l’hospitalisation

Evolution de l’autonomie du patient à la sortie de l’hôpital :Dans le groupe non adapté, à l’arrivée 42 % des patients sont indépendants pour les actes de la vie quotidienne, à la sortie ils ne sont plus que 17%. Sur les 25 % des patients qui ont perdu de l’autonomie la moitié a besoin d’une aide partielle et l’autre moitié présente une incapacité complète.
Dans le groupe adapté à l’arrivée 38% des patients sont indépendants pour les actes de la vie quotidienne, à la sortie ils ne sont plus que 20%. 18 % des patients ont perdu leur autonomie dans le groupe adapté contre 25% dans le groupe non adapté (p =0,3). Sur les 18% de patients qui ont perdu l’autonomie 62% a besoin d’une aide partielle et 38 % présente une incapacité complète. Bien que la différence entre les deux groupes ne soit pas significative avec notre taille d’échantillon (p=0,116) on constate tout de même une tendance plus importante à la perte d’autonomie dans la population orientée de manière non adaptée avec une perte d’autonomie plus importante.
Mode de sortie :45% des patients quittent le service pour rentrer à domicile (proportion comparable dans les deux groupes).
44% des patients du groupe adapté se rendent en SSR contre 15% du groupe non adapté (p= 0,004) ceci étant lié au fait que 37 % de ces patients sont réorientés dans un deuxième temps dans un service plus adapté. On note 5% de décès dans le groupe adapté. Adéquation de l’ordonnance de sortie avec les antécédents et la fonction rénale .
On constate que dans 25% des cas l’ordonnance de sortie ne convient pas aux antécédents des patients dans le groupe non adapté alors que seuls 16% des patients du groupe adapté sont concernés.
Ré-hospitalisation :13% des patients sont réhospitalisés dans les 30 jours qui suivent la sortie. Il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes.

Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
1. Type d’étude 
2. Population étudiée 
2.1Critères d’inclusion
2.2Critères d’exclusion
2.3Considérations éthiques
3. Critères de jugement
4. Recueil de données 
5. Analyse de données
III. RESULTATS
1. Description de la population étudiée
1.1Caractéristiques socio-démographiques
1.1.1 Age et sexe
1.1.2 Provenance
1.2Evaluation de la fragilité
1.2.1 Profil médical
1.2.2 Evaluation de l’état nutritionnel
1.2.3 Score de Charlson
1.2.4 Autonomie antérieure à l’hospitalisation
2. Le patient gériatrique aux urgences 
2.1Orientation des patients à l’issue de leur passage aux urgences
2.2Heure d’arrivée aux urgences
2.3Temps d’attente aux urgences
2.4Personne ayant adressée le patient aux urgences
3. Prise en charge hospitalière
3.1Orientation hospitalière selon le motif d’hospitalisation
3.2Cas des patients hébergés en service non adapté
3.3Prise en charge intra-hospitalière
3.4Complications au cours de l’hospitalisation
3.5Retard diagnostic
3.6Intervention de l’équipe mobile de gériatrie
4. Devenir du patient à l’issue de l’hospitalisation
4.1Evolution de l’autonomie du patient à la sortie de l’hôpital
4.2Mode de sortie
4.3Adéquation de l’ordonnance de sortie avec les antécédents et la fonction rénale
4.4Ré-hospitalisation
IV. DISCUSSION 
V. CONCLUSION
VI. BIBLIOGRAPHIE
VII. ANNEXES 
1. Annexe 1 : Questionnaire destiné au groupe adapté
2. Annexe 2 : Questionnaire destiné au groupe non adapté
3. Annexe 3 : Score de comorbidité Charlson
VIII. ABREVIATIONS 

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