PRISE EN CHARGE DU SYNDROME
D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE
RAPPELS SUR LE VIRUS ET LA MALADIE
Définition du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et de l’infection à VIH. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus qui s’attaque aux cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces. Aux premiers stades de l’infection, le sujet ne présente généralement pas de symptômes. Cependant, l’évolution de l’infection entraîne un affaiblissement du système immunitaire et une vulnérabilité accrue aux infections opportunistes (1). Il existe le VIH1 qui est le plus répandu, ubiquitaire, responsable de la pandémie et le VIH2, moins virulent présent en Afrique de l’ouest et central. L’infection par le VIH/SIDA est l’ensemble des manifestations cliniques, immunovirologiques et psychosociales, conséquence d’une destruction progressive du système immunitaire par le VIH. Ce dernier est le virus responsable du Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA). Le terme de SIDA renvoie au dernier stade de l’infection à VIH. Le VIH/Sida représente une véritable tragédie pour les personnes atteintes et leurs familles, mais aussi de par son impact négatif sur la santé publique à l’échelle mondiale (5). 1.2. Structure du virus Le VIH est un virus sphérique constitué d’une enveloppe formée d’une bicouche lipidique et de deux sortes de glycoprotéines : gp120 et gp 41. La molécule gp 41 traverse la bicouche lipidique tandis que la molécule gp120 occupe une position plus périphérique : elle joue le rôle de récepteur viral de la molécule membranaire CD4, présente majoritairement à la surface de la population de cellules du système immunitaire cibles du VIH que sont les lymphocytes T CD4+. Une nucléocapside inclut une couche de protéine p17 et une couche plus profonde de protéines p24. 5 Un génome qui est constitué de deux copies d’ARN simple brin associées à deux molécules de transcriptase inverse (p64) et à d’autres protéines enzymatiques (protéase p10 et intégrase p32) (5). Figure 1 : Schéma organisationnel du VIH .
Cycle de réplication du VIH
La réplication du VIH dans l’organisme a lieu dans de nombreux tissus (ganglions lymphatiques, intestin, thymus, cerveau, muscle, etc.) et /ou dans les liquides biologiques (sang, liquide broncho alvéolaire etc.), dans lesquels on retrouve les cellules cibles du VIH. Il y’a trois catégories de cellules cibles du VIH que sont les lymphocytes TCD4+, les monocytes-macrophages et les cellules folliculaires dendritiques (6). 6 Le cycle de réplication du VIH comprend plusieurs étapes : Les étapes de la réplication virale [6] Les principales étapes du cycle du VIH réplicatif sont communes à tous les rétrovirus. Leur connaissance est essentielle à la compréhension de la physiopathologie de l’infection VIH et surtout, chacune de ces étapes constitue une cible potentielle pour une thérapeutique antirétrovirale (ARV). La figure cidessous illustre les différentes phases de la réplication du VIH. Figure 2 : Cycle de réplication du VIH (6) 7 Cette réplication est un cycle comprenant les phases suivantes : La phase de pénétration du virus dans la cellule hôte L’entrée du virus dans la cellule cible s’effectue grâce à une reconnaissance entre la glycoprotéine externe du VIH et son récepteur sur la cellule hôte. Cette interaction induit un changement conformationnel de la gp120 suite à la reconnaissance d’une région particulière de cette protéine, par des corécepteurs tels que la Cystéine Chemokine Receptor de type 5 (CCR5) et la fusine encore appelée CX Chemokine Receptor de type 4(CXCR4). Il en résulte une fusion de l’enveloppe virale avec la membrane de la cellule grâce à la GP 41 : c’est l’attachement. Le matériel infectieux du virus fusionne avec la cellule : c’est la pénétration (6). Figure 3 : Attachement, fusion et pénétration du VIH (6) 8 Phase de transcription et d’intégration génomique Après une décapsidation, la transcriptase inverse contenue dans le virion infectieux effectue la transcription inverse de l’ARN viral en ADN double brin pro viral. L’ADN est acheminé dans le noyau où il est intégré dans les chromosomes de la cellule hôte, par l’action d’une autre enzyme codée par le virus : l’intégrase. C’est l’intégration. Le provirus peut ainsi rester inactif au niveau du génome de la cellule infectée ou produire activement de nouveaux virions (6). Phase de transcription du provirus L’ADN proviral est transcrit en ARN messager (ARNm) par l’ARN polymérase II cellulaire. Les ARNm précoces transcrits codent pour les gènes régulateurs et en particulier les gènes tat, rev et nef. La protéine tat, dont l’absence entraînerait un arrêt immédiat de la transcription, active la réplication virale. Les ARNm tardifs transcrits codent pour les protéines gag, pol, env, vif, vpr, vpu (ou vpx). Enfin, la protéine rev favorise le transport des ARNm tardifs codant pour les protéines des structures du virus du noyau vers le cytoplasme (6).
INTRODUCTION |