Prise en charge diagnostique et thérapeutique des grossesses extra-uterines

Anatomie des organes génitaux internes

L’utérus: Il est l’organe destiné à la nidation de l’œuf fécondé et son développement jusqu’à terme . Situation : Normalement l’utérus est situé dans le petit bassin. Il a la forme d’un cône aplati, sa partie large est dirigée vers le haut et l’avant, la plus étroite vers le bas.
Dimensions : L’utérus a 65 mm de longueur. Il comprend 2 parties : le corps et le col. Le corps utérin mesure 40 à 45 mm et le col 22 à 28mm. La largeur de l’utérus est de 38 à 40mm au niveau du corps et de 18 à 24 mm au niveau du col. Le col est séparé du corps par une partie intermédiaire, l’isthme utérin. L’utérus pèse 60 à 70g.
Structure : L’utérus est un organe creux. Il est constitué de l’extérieur vers l’intérieur par 3 couches de tissus distincts : la séreuse ou péritoine, la musculeuse ou myomètre et la muqueuse ou endomètre.
Vascularisation : L’utérus est vascularisé par l’artère utérine qui naît de l’artère iliaque interne. L’ovaire : L’ovaire est une glande génitale femelle paire. Il a classiquement la forme d’une glande à surface mamelonnée mesurant 4cm de long sur 2cm de long ou 1 cm d’épaisseur chez la femme adulte pour un poids de 6 à 8g.
Les ovaires comportent un stock de 300 à 400 000 follicules à la puberté. Sur ce total, 300 à 400 seront ovulés pendant la période de procréation de la femme des premières ovulations à la puberté jusqu’à la ménopause.
De consistance ferme, les ovaires ont une couleur blanche rosée. Leur forme s’apparente à celle d’une amande. La forme et l’aspect varient avec l’âge de la femme : en période d’activité génitale, leur surface est irrégulière, bosselée, en effet les follicules cavitaires, éléments sphériques, volumineux, contenant les gamètes font légèrement saillie. avant la puberté, la surface est lisse. après la ménopause l’ovaire tend à s’atrophier : les saillies folliculaires s’atténuent, il devient scléreux et prend l’aspect d’un «noyau de pêche» selon Testrit.
Ils ont deux fonctions : exocrine par production des cellules femelles de la reproduction qui sont les ovules et endocrine par sécrétion des hormones femelles tels que les œstrogènes et les progestérones.

Le processus de migration de l’œuf fécondé

La fécondation ainsi réalisée est suivie de la migration de l’œuf dans la lumière de la trompe jusqu’à la cavité utérine, grâce aux mouvements péristaltiques de la trompe.
L’œuf ainsi formé, se segmente rapidement en plusieurs dizaines de cellules et séjourne 72 heures à la jonction ampullo-isthmique du fait :
d’une fermeture de l’isthme par stimulation des alpha-récepteurs et d’une libération des prostaglandines PGF2, d’un contre-courant du liquide tubaire est dirigé vers l’ostium abdominal, d’une diminution du nombre des cellules ciliées au voisinage de l’isthme sous l’effet de l’augmentation de la sécrétion progestérominale.
Puis l’œuf franchit l’isthme à la fin du 3ème jour post ovulatoire grâce : au relâchement du sphincter isthmique sous l’effet d’une stimulation β et d’une augmentation des prostaglandines, à la diminution importante du flux liquidien, à l’augmentation des battements ciliaires.
La migration à travers l’isthme s’effectue en 8 heures et après un séjour de 2 à 3 jours dans l’utérus où il passe du stade de 16 blastomères à celui du blastocyste, l’œuf se nide grâce au pouvoir protéolytique et phagocytaire de son trophoblaste.
Dans le même temps on observe une transformation déciduale des cellules conjonctives jeunes de la muqueuse utérine en un riche chorion cytogène prêt à recevoir le trophoblaste .
Ainsi donc, chez la femme le trophoblaste s’implante au 6ème jour post ovulatoire, quel que soit le lieu où il se trouve : utérus, trompe, ovaire, péritoine alors que chez l’animal, cette implantation ne peut se faire que sur l’endomètre

Les grossesse extra-uterines 

La grossesse extra-utérine (GEU) désigne toute grossesse qui s’implante et se développe en dehors du milieu normal de la nidation, c’est-à-dire en dehors de l’endomètre tapissant la cavité corporéale de l’utérus .
Elle est généralement tubaire, exceptionnellement abdominale ou ovarienne (2 à 3% des cas). C’est une pathologie qui met en jeu le pronostic vital et son traitement Surtout tardif peut être responsable d’une récidive et /ou d’une diminution de la fertilité ultérieure. Elle constitue une urgence en termes de prise en charge diagnostique et thérapeutique.
Physiopathologie : Le trophoblaste ne peut s’implanter dans la muqueuse utérine que 4 à 5 jours après l’ovulation. S’il s’implante dans la trompe, c’est qu’il s’y trouve au-delà du 5e jour. Plusieurs théories se dessinent : Retard de migration de l’œuf : soit sous l’influence hormonale, l’œstradiol freinerait la migration de l’œuf et la progestérone accélérerait sa progression ; soit sous l’influence mécanique, par diminution de la motilité ciliaire.
Reflux de l’œuf : l’œuf arrive normalement dans la cavité utérine, mais, sous l’influence de perturbations hormonales, il refluerait de l’utérus vers la trompe au 6e ou 7e jour post-ovulatoire, d’où la survenue de grossesse extra-utérine.
Défaut de captation de l’œuf : fécondé dans le cul de sac de Douglas, celui-ci ne serait pas capté par le pavillon. Cette théorie expliquerait les grossesses abdominales ou ovariennes .

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Localisation de la grossesse extra-utérine

On distingue plusieurs localisations de la GEU. La localisation tubaire représente 95% des localisations des grossesses extra-utérines. Les localisations isthmiques ou interstitielles ne représentent que 20% contre 75% pour la localisation ampullaire. La localisation infundibulaire représente 3% des cas seulement.
Les autres localisations incluent : les grossesses abdominales où l’implantation de l’œuf se fait sur le mésentère ou sur l’intestin grêle pouvant permettre à l’extrême une évolution jusqu’à terme ; les grossesses ovariennes dont l’évolution se fait soit in situ, soit vers la greffe abdominale secondaire;
des localisations beaucoup plus rares comme l’atteinte cervicale, cornuale au niveau de la corne utérine) ou d’autres organes abdominaux tels le foie et la rate.
Il existe par ailleurs des grossesses extra-utérines gémellaires, bilatérales et hétérotopiques associant une grossesse intra-utérine et une grossesse extra-utérine.
Les grossesses hétérotopiques doivent être recherchées systématiquement à l’échographie après assistance médicale à la procréation.

Table des matières

INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- RAPPELS SUR LES ORGANES GENITAUX DE LA FEMME 
I. 1. Anatomie des organes génitaux internes
I. 2. Physiologie
II. GENERALITES SUR LES GROSSESSES EXTRA-UTERINES 
I. 1. Définition
I. 2. Historique
I. 3. Physiopathologie
I. 4. Epidémiologie
I. 4. 1. Fréquence
I. 4. 2. Facteurs de risque
I. 4. 3. Localisation de la grossesse extra-utérine
III. SIGNES CLINIQUES ET PARACLINIQUES
III .1. Type de description : GEU non rompue (hématosalpinx)
III. 1. 1. Circonstances de découverte
III. 1. 2. Signes cliniques
III. 1. 3. Signes paracliniques
III. 1. 4. Evolution et pronostic
III. 2. Formes cliniques
III. 2. 1. Formes sévères avec choc hémorragique
III. 2. 2. Formes pseudo abortives
III. 2. 3. Formes enkystées ou hématocèle
III. 2. 4. Formes pseudo salpingitiques
III. 2. 5. Formes pauci symptomatiques
III. 2. 6. Formes particulières
IV. DIAGNOSTIC DE LA GEU 
IV.1. Diagnostic positif
IV.2. Diagnostic différentiel
IV.3. Diagnostic de gravité
V. TRAITEMENT 
V. 1. Buts
V. 2. Moyens thérapeutiques
V. 2. 1. Moyens chirurgicaux
V. 2. 2. Moyens médicaux
V. 2. 3. Abstention thérapeutique
V. 2. 4. Traitement complémentaire
V. 3. Indications
V. 4. Surveillance
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES 
I. 1. Objectifs
I. 2. Type et période d’étude
I. 3. Cadre de l’étude
I. 3. 1. Présentation
I. 3. 2. Personnel technique et administratif
I. 4. Population d’étude
I. 5. Collecte des données
I. 6. Variables d’étude
I. 7. Traitement des données
I.8. Considération éthique
II. RESULTATS
II. 1. Nombre de cas
II. 2. Aspects épidémiologiques
II. 2. 1. Fréquence
II. 2. 2. Répartition mensuelle des grossesses extra-utérines
II. 2. 3. Age des patientes
II. 2. 4. Gestité
II. 2. 5. Parité
II.2. 6. Situation matrimoniale
II. 2.7. Niveau d’instruction
II. 2. 8. Profession
II. 2. 9. Provenance
II. 2. 10. Motif d’admission
II. 2. 11. Mode d’admission
II. 3. Antécédents gynéco-obstétricaux
II. 4. Aspects cliniques
II. 4. 1. Signes fonctionnels
II. 4. 2. Signes généraux et signes physiques
II. 4. 3. Ponction du Douglas
II. 5. Examens paracliniques
II. 6. Délai entre l’admission et l’intervention
II. 7. Traitement initial
II. 7. 1. Bilan per opératoire
II. 7. 2. Siège de a GEU
II. 7. 3. Localisation anatomique de la GEU
II. 7. 4. Acte chirurgical
II. 7. 5. Quantité de l’hémoperitoine
II. 8. Prise en charge des complications
II. 9. Durée d’hospitalisation
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I. DISCUSSION 
I. 1. Aspects épidémiologiques
I. 1. 1. Fréquence
I. 1. 2. Répartition mensuelle des grossesses extra-utérines
I. 1. 3. Age
I. 1. 4.Gestité
I. 1. 5. Parité
I. 1. 6. Situation matrimoniale
I. 1. 7. Niveau d’instruction et profession
I. 1. 8. Provenance
I. 1. 9. Motif et mode d’admission
I. 2. Antécédents gynéco-obstétricaux
I. 3. Aspects cliniques et paracliniques
I. 3.1. Signes fonctionnels
I. 3. 2. Signes généraux
I. 3. 3. Signes physiques
I. 3. 4. Signes paracliniques
I. 4. Localisation anatomique des GEU
I. 5. Formes cliniques des GEU
I. 6. Prise en charge thérapeutique
I. 7. Pronostic et évolution
II. SUGGESTIONS
II.1. Prévenir la survenue de GEU
II.2. Améliorer la prise en charge de la GEU
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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