Prise en charge de la fatigue chez les patientes atteintes d’un cancer du sein
Classification selon l’état des récepteurs
En plus des données sur le stade et le grade, il est nécessaire de déterminer « l’état des récepteurs » des cellules. En effet, certains cancers sont dits : Hormonaux sensibles ou hormonaux dépendants (RH+) car sensibles à l’action des hormones féminines (œstrogène et progestérone) ; ils expriment en effet, à la surface des cellules cancéreuses des récepteurs aux œstrogènes (ER+/RO), et à la progestérone (PR+/RP), ou les deux ce qui favorise le développement de la tumeur. Les tumeurs RH+ sont souvent de bas grade, donc moins agressives et moins susceptibles de se propager que les tumeurs RH-. HER2 positif : HER2 est un récepteur transmembranaire de la famille des récepteurs EGFR (pour Epithelial Growth Factor Receptor) impliqué dans la régulation de la prolifération cellulaire, il est donc normalement présent dans l’organisme. Lorsqu’une cellule devient cancéreuse, on peut observer une augmentation anormale du nombre de récepteurs HER2 présents à sa surface. Cette augmentation favorise la croissance des cellules cancéreuses. On parle de « surexpression de HER2 » ou de cellules HER2 positives. Les tumeurs qui surexpriment HER2 (15% [8]) ont tendance à être des tumeurs de haut grade plus susceptibles de se propager que les tumeurs qui ne surexpriment pas HER2. Le statut HER2 est déterminé en immunohistochimie en première intention et par hybridation in situ (Annexe 2).
Symptômes
Le cancer du sein peut se manifester de différentes façons et les symptômes listés cidessous peuvent permettre de le détecter (InCa) : Une boule ou une masse au niveau du sein : généralement non douloureuse, dure avec des contours irréguliers. Une modification du sein : De la forme, la taille Au niveau de la peau : rétraction, rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange Au niveau du mamelon : modification de l’aréole, rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement Des ganglions au niveau de l’aisselle (sous le bras) qui attestent d’une propagation du cancer. Autres symptômes : Au stade métastatique on peut retrouver des douleurs osseuses, nausées, une perte d’appétit et de poids, une jaunisse ; un essoufflement, une toux et une accumulation de liquide autour des poumons, des maux de tête, une vision double et une faiblesse musculaire …
Epidémiologie
Une incidence en baisse depuis 2005 Âge moyen au diagnostic : 63 ans [11] 78 % des cancers sont diagnostiqués chez des femmes de 50 ans et plus et 24 % chez celles de 75 ans et plus [12] La France se situe au 8e rang parmi les pays de l’Union européenne ayant le plus haut niveau d’incidence Figure 2 : Incidence et mortalité du cancer du sein 18 Mortalité : (Figure 2) Nombre de décès en 2015 : 11883 Âge moyen au décès en 2012 : 73 ans Une mortalité en baisse constante Survie : Près de 9 femmes sur 10 diagnostiquées (entre 2005 et 2010) avec un cancer du sein en France survivent à leur cancer après 5 ans et près de 8 femmes sur 10 après 10 ans (femmes diagnostiquées entre 1999 et 2004).
Les facteurs de risque
Le cancer du sein est une maladie dont l’apparition peut être causée par une multitude de facteurs. Les principaux facteurs prédisposant les femmes à un cancer du sein sont : Age : 80% des cancers du sein se développent après 50 ans. Mode de vie : Alimentation, manque d’activité physique, tabagisme, consommation d’alcool, surpoids Antécédents familiaux de cancer du sein Exposition aux estrogènes Nulliparité ou premier enfant tardif Signes histologiques de dysplasie atypique Existence de mastopathies bénignes Autres facteurs de risque : Cancers du sein « héréditaires » : le cancer du sein n’est pas héréditaire mais on parle de prédisposition génétique lorsqu’on met en évidence des mutations sur des gènes particuliers appelés BRCA1 ou BRCA2 (Breast Cancer 1 et 2) localisés respectivement sur les chromosomes 17 et 13. 5 à 10% des cancers du sein Associé à une apparition plus précoce et plus agressive Traitements hormonaux substitutifs (THS) Association à d’autres cancers
Dépistage
Actuellement, le dépistage organisé concerne toutes les femmes entre 50 et 74 ans à raison d’une mammographie prise en charge tous les 2 ans. Le dépistage peut être proposé en cas de facteurs de risque ou de symptômes mammaires.
Diagnostic
En cas de suspicion de survenue d’un cancer, plusieurs examens sont nécessaires. Ces examens (listés ci-dessous) permettent non seulement de confirmer la présence de la maladie mais aussi d’en déterminer les caractéristiques pour mieux la traiter. Une consultation incluant un interrogatoire et un examen clinique des seins : 60 à 70 % des cancers sont diagnostiqués par l’examen clinique. Une mammographie (imagerie médicale) associée à une échographie des seins et des ganglions Une IRM mammaire : Imagerie par Résonnance Magnétique Un examen anatomopathologique de prélèvements réalisés au niveau de l’anomalie. Cet examen est indispensable pour : Le diagnostic Confirmer la nature cancéreuse des cellules de la tumeur et d’en déterminer les caractéristiques (prolifération, récepteurs hormonaux et HER2). Définir le ou les traitements les plus appropriés Une recherche du statut HER2 qui permet de savoir si la patiente peut bénéficier d’une thérapie ciblée anti-HER2. A l’issue de l’ensemble de ces examens, si les résultats laissent penser que les cellules cancéreuses ont pu migrer vers d’autres parties du corps (métastases), d’autres examens d’imagerie peuvent être réalisés : Un scanner thoraco-abdomino-pelvien [13] : cet examen, également appelé “tomodensitométrie” (ou TDM), permet d’obtenir des images précises afin de localiser la ou les tumeurs présentes, que ce soit dans les seins ou dans d’autres organes. La scintigraphie osseuse [14] : Après injection d’un produit faiblement radio-actif, cet examen permet de repérer l’éventuelle présence de métastases dans un ou plusieurs os. En cas d’anomalies, la scintigraphie peut être complétée par des radiographies des os ou une IRM afin de préciser leur nature et le risque de fracture La tomographie par émission de positons [15] : cet examen est souvent appelé “TEPscan” (ou PET-scan, PET étant l’équivalent en anglais de TEP). L’appareil de TEP est intégré dans un scanner. Les tissus cancéreux sont 20 visualisés grâce à l’injection préalable d’un produit (un traceur) faiblement radio-actif. Cet examen peut remplacer le scanner et la scintigraphie osseuse. L’imagerie par résonnance magnétique du cerveau : l’IRM est réalisée si on suspecte la présence de métastases dans le cerveau.
Partie 1 : La cancer du sein |