Principaux concepts et tendances actuelles dans l’enseignement supérieur
Mondialisation, internationalisation et européanisation
La mondialisation est un concept trompeur. En effet, il décrit un phénomène qui se produit depuis plus de 500 ans50. Il est clair qu’il existe des différences significatives entre ce que nous appelons mondialisation aujourd’hui et la pratique des relations transfrontalières typiques d’un monde qui présente une séparation robuste entre les États-nations ; le monde avant l’internet et l’intégration de marchés financiers mondiaux. Le contact international s’est opéré aux frontières, aux points de passage et aux zones d’échange, sans passer par des institutions nationales centrales. Ce monde a disparu.
La mondialisation contemporaine transforme le centre. David Held la définit comme « l’élargissement, l’approfondissement et l’accélération de l’interconnectivité du monde entier »52. Les flux transfrontaliers de personnes, d’argent, de communications, de messages, de connaissances, d’idées, de politiques et des cultures organisationnelles guident la mondialisation53. Dans l’enseignement supérieur, les transformations mondiales se produisent différemment selon les pays et les localités. Certains effets transfrontaliers se ressentent directement sur les institutions au quotidien par le biais de transactions mondiales. D’autres sont modérés par la politique nationale ou les cultures académiques. Ces modèles de l’effet mondial direct/indirect varient en fonction de la nation, de la discipline et de l’époque.
La condition internationale de l’Université
D’après Peter Scott64 , pour comprendre les défis que rencontre l’université en tant qu’institution dans la société d’aujourd’hui, il est nécessaire d’établir une distinction claire entre mondialisation et internationalisation. Avec cette dernière, les universités se sont toujours senties à l’aise, même si « l’origine internationale » de l’université est quelque chose qui ne doit pas être considéré comme allant de soi. Teichler65 (2004) considère « l’affirmation que l’enseignement supérieur s’internationalise ou doive s’internationaliser quelque peu surprenante car les universités ont longtemps été considérées comme l’une des institutions les plus internationales de la société ».
Teichler souligne également que les connaissances gardées, produites et transmises sont souvent universelles. Cela signifie qu’elles ne sont pas systématiquement délimitées par les frontières nationales, même si l’organisation et l’utilisation des connaissances ont été étroitement associées au développement international et national de l’État-nation. L’enseignement supérieur a longtemps considéré souhaitable le rassemblement d’informations en provenance du monde entier. De la même façon, il a cherché à générer l’innovation à l’échelle mondiale. De plus, « la plupart des universitaires ont une haute opinion des valeurs cosmopolites ». Le milieu universitaire a toujours perçu la réputation et la communication transfrontalière comme un synonyme de qualité.