Principales définitions et concepts de la gestion des stocks
GESTION DES STOCKS
La gestion des stocks s¹inscrit dans la droite lignée de la recherche par l’entreprise de la plus grande efficacité. En effet depuis plusieurs années, les entreprises doivent faire face à une augmentation de la concurrence(union européenne, mondialisation) ainsi qu¹a une complexification de leurs modes de gestion des stocks (multiplicité des points de stockage, sousl¹effet de l¹expansion nationale ou internationale). La notion même de stock est différente selon les entreprises et leur secteur d¹activité, de même que ces stocks peuvent représenter une gêne(dans le cadre des biens de consommation) comme un potentiel atout (pour lesbiens dits » spéculatifs « , tels que l¹étain, le nickel, le chrome, le café, le cacaoŠ).
La gestion des stocks regroupe un vaste ensemble de domaines, depuis la gestion des approvisionnements jusqu¹au stockage des produits finis. Les années 1970 à 1980 furent les plus propices à l¹élaboration des principes actuels en matière de gestion des stocks, décennie qui fit prendre conscience aux gestionnaires de l¹importance des stocks Nous verrons tout d¹abord en quels termes se pose le concept de gestion des stocks, appliqué aux différents secteurs et décrivant les coûts associés, puis nous passerons à une application plus théorique de la gestion avec le modèle de Wilson (minimisation du coût global d¹un stock), avec et sans contraintes, puis nous conclurons par une partie traitant des points de commande, des quantités économiques à commander notamment dans un univers aléatoire.
Principales définitions et Concepts de la gestion des stocks
Les types de stocks
Il existe 4 types de stocks qui ont une importance variable en fonction du type de secteur dans lequel se trouve l’entreprise.
On distingue :
– Les matières premières : ce sont les éléments que l’entreprise achète en tout premier lieu afin de débuter le cycle de production. Ils sont stockés entre la livraison et le début de la production. Ces éléments font l’objet de la gestion des approvisionnements, vitale pour la cadence et la continuité productive.
– Les en-cours et les composants : ce sont les éléments qui interviennent au milieu de la production. Les en-cours sont générés par la faible synchronisation entre les différents postes de fabrication, et les composants sont nécessaires pour les assemblages ultérieurs (l’attente de la livraison de certains composants peut aboutir au stockage des en-cours). Ces stocks sont appelés des stocks de « fabrication ».
– Les produits finis et les marchandises : nous verrons par la suite que la demande est variable. Il en résulte un aspect aléatoire de cette demande amène l’entreprise à constituer des stocks, en prévision d’une augmentation de la consommation (fête de noël pour les jouets et le foie gras…) ou bien suite a une frilosité des consommateurs et donc une baisse des ventes.
– Les fournitures : interviennent dans le cycle de production mais pas de manière directe dans le produit. Pour une usine, cela peut être par exemple l’électricité, comme les stylos d’une manière plus modeste dans de petites entreprises de services.
Ces stocks représentent un coût qui bien que non considéré comme stratégique peut s’avérer être élevé et faire l’objet d’économies (Canal + fournissait des petites bouteilles d’eau minérale à ses salariés. Suite a des problèmes financiers, il a notamment été décidé de limiter cette consommation en contrôlant l’accès des salariés aux bouteilles. Elles ont été placées dans des distributeurs, en restant toujours gratuites, mais la personne qui voulait en prendre une devait utiliser une carte nominative. De cette manière Canal+ a réduit les tentations que pouvaient avoir certains employés de ramener des bouteilles chez eux…)
La nature des stocks en fonction des secteurs
Le secteur primaire
Le stockage des produits y est indispensable à l’exploitation : pour l’entretien des bâtiments, les carburants des machines, les engrais…). De plus les exploitations type agricoles, stockent leurs productions dans des établissements comme les organismes semi-publics ou les coopératives.
Le secteur secondaire
Sont principalement stockés les matières et produits qui interviennent en amont et en aval de la production.
On peut mentionner :
-Les matières premières (tôle, pétrole, minéraux…)
-Les pièces et produits semi-ouvrés (en-cours)
-Les matières consommables complémentaires (peinture, soudure…)
-les articles et matières premières nécessaires a la maintenance (petit outillage divers : fraises, meule, scie, lames ; les huiles, graisses ou liquides de soudure ; les matériaux destinés à l’entretien des bâtiments : rechanges électriques, des fluides…)
Le secteur tertiaire
Les entreprises de ce secteur stockent peu de par la nature de leur production (on verra par ailleurs la notion de stock non-physique) à savoir les services ou la distribution. Elles stockent surtout des pièces nécessaires à l’entretien et au fonctionnement de l’exploitation (l’entreprise Demeco de déménagement aura plus vraisemblablement tendance à stocker des cartons, des sangles, des palettes ou des couvertures que les produits qu’elle transporte ou encore les pièces de rechange de ses camions).
Les stocks « non physiques »
On peut notamment mentionner les heures d’études cédées à d’autres entreprises ou comptabilisées en investissement, ou des matières et pièces remises a des sous traitants pour des traitements ou montages externes à l’entreprise.
Classification des Stocks
Afin de classer par ordre stratégique décroissant les produits stockés, les entreprises font fréquemment appel à la méthode ABC issu de la loi de Pareto. Vilfredo Pareto a publié une loi dite du 80-20, s’appuyant sur le fait que 80% des richesses terrestres étaient possédées par 20% des hommes. Tous les produits stockés n’ayant pas la même valeur ni le même volume, la méthode ABC permet de classer les produits stockés en fonction de leur importance. D’une manière générale :Catégories Quantité d’articles dans la catégorie (en % du total) Valorisation (en %) Niveau de contrôle du stock Procédures de commande..
Catégorie A De 10 à 20% De 70 à 80% Fréquent et rigoureux Fréquentes
Rigoureuses et adaptables
Catégorie B De 30 à 40% De 15 à 20% Moyen Régulières
Standards
Catégorie C De 40 à 50% De 5 à 10% Faible Selon les besoins
Empirique
La procédure à suivre pour l’établissement d’une classification ABC se repartit en 9 points :
1- On détermine la quantité consommée pour chaque article
2- On associe une quantité consommée de chaque article à son coût unitaire
3- On trouve la valeur monétaire de chaque article en multipliant la quantité consommée par le coût unitaire de l’article
4- On calcule la valeur monétaire en faisant la somme des valeurs monétaires des différents articles
5- On détermine le pourcentage de la valeur monétaire pour chaque article par rapport à la valeur monétaire totale
6- On liste les articles par ordre décroissant selon les pourcentages trouvés
7- On réinscrit la description de chaque produit, mais cette fois dans le même ordre que les pourcentages trouvés en 6
8- On établit le pourcentage cumulé
9- On forme les classes
Prenons pour exemple un distributeur de boulons et d’écrous possédant 15 articles différents en stock
Calculons la valeur monétaire de chaque article ainsi que le pourcentage de la valeur monétaire de chaque article :
La valeur monétaire totale étant égale à 11372,00 euros
On classe ensuite par ordre décroissant les pourcentages trouvés et l’on associe les articles correspondants, dans l’ordre d’importance :
Puis on repartit les articles dans les différentes classes A, B, C, à l’aide des pourcentages cumulés :Nous aurions pu obtenir 3 articles en catégorie A (puis 3/15=0,2 donc 20%) mais la classification peut être sujet à ajustements lors de la prise en compte des contraintes (comme la localisation des fournisseurs ou le caractère cyclique de la demande de certains articles…)