Les maladies parodontales
Les maladies parodontales atteignent l’ensemble des tissus de soutien de la dent : la gencive, l’os alvéolaire, le cément et le ligament desmodontal . Ces éléments de soutien de la dent sont regroupés sous le nom de parodonte.
Ces maladies résultent d’infections multifactorielles et polymicrobiennes du parodonte superficiel voire du parodonte profond.
La gencive constitue le parodonte superficiel. L’accumulation progressive de plaque dentaire puis de tartre constitue une agression permanente faisant apparaître une réaction inflammatoire gingivale : la gingivite. La gencive saine a un aspect rose clair, piquetée et posée sur son support alvéolaire. Les symptômes d’une gingivite sont : une gencive lisse, oedématiée, rouge et dont le sulcus saigne au moindre contact. L’atteinte superficielle du parodonte est réversible lorsqu’un traitement est mis en place. Ces atteintes infectieuses peuvent s’étendre au parodonte profond, c’est à dire jusqu’au ligament desmodontal et l’os alvéolaire, qui provoqueront à terme la perte des dents.
C’est une forme de maladie parodontale appelée parodontite. La mise en place d’un traitement, permet la stabilisation de l’atteinte mais n’empêche pas la persistance de séquelles fonctionnelles et esthétiques . Pour éviter la survenue d’une maladie parodontale, il est essentiel de respecter certaines règles d’hygiène bucco-dentaire conformes aux recommandations de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD) :
Un brossage avec une brosse à dents électrique de préférence, à raison de deux fois par jour, pendant 2 minutes, afin d’éliminer la plaque dentaire,
Le passage quotidien d’un écouvillon inter-dentaire tous les soirs pour éliminer la plaque dans les espaces inter-dentaires et qui ne peut pas être éliminée par le seul brossage des dents,
Une visite annuelle chez un dentiste, qui évaluera l’état de santé parodontale et pourra réaliser une élimination professionnelle de la plaque dentaire .
La maladie parodontale peut également avoir des répercussions sur l’état de santé général : risque d’aggravation du diabète, augmentation du risque de maladie cardio-vasculaire, complications de la grossesse.
Conséquences des changements hormonaux de la grossesse sur le parodonte
Pendant la grossesse, les variations des taux d’hormones sexuelles stéroïdiennes (œstrogène et progestérone) exposent la femme enceinte à un risque plus important de développer cette maladie. En effet, il est observé chez la femme enceinte une baisse du ph buccal normalement aux alentours de 6,70, allant jusqu’à 6,20 en fin de grossesse. Cette diminution du ph buccal entraine un terrain plus favorable à la prolifération des bactéries.
De plus la muqueuse buccale est constituée, comme la muqueuse vaginale, d’un épithélium pavimenteux stratifié sensible aux changements hormonaux. Il existe différentes pathologies bucco-dentaires gravidiques :
la gingivite gravidique : réaction inflammatoire de la gencive qui apparaît pendant la grossesse, l’épulis : hyperplasie gingivale localisée se manifestant par une masse charnue pédiculée, le granulome pyogénique : nodule saillant rouge violacé, apparaissant suite à un traumatisme, le pemphigoïde gravidique : dermatose prurigineuse rare atteignant dans 15% des cas la muqueuse buccale.
Ces pathologies, en particulier la gingivite et l’épulis, apparaissent sur un terrain favorable à la prolifération des germes en raison d’une immunosuppression constatée pendant la grossesse. La gingivite gravidique peut en l’absence de traitement aboutir à une parodontite.
Conséquences d’une maladie parodontale sur la grossesse
De récentes études ont montré que la maladie parodontale pouvait avoir des conséquences importantes sur la santé de la femme, la grossesse et le développement du fœtus.
Les résultats de ces études montrent une augmentation significative de complications, lorsque la femme développe une maladie parodontale pendant la grossesse :
une augmentation des menaces d’accouchement prématuré, une augmentation des retards de croissance intra-utérins, avec des faibles poids de naissance, une augmentation du risque de survenue d’une pré-éclampsie.
Menace d’accouchement prématuré et retard de croissance : Les mécanismes physiopathologiques
La prématurité se définit selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), par une naissance entre 22 et 37 semaines d’aménorrhée et un poids minimal à la naissance de 500 grammes. La menace d’accouchement prématuré (MAP) est un problème majeur de santé publique.
En effet, selon l’OMS, 15 millions d’enfants naissent prématurément chaque année et un million d’enfants sont décédés en 2013 de complications liées à la prématurité.
Celle-ci pourrait être évitée par l’amélioration des soins prodigués à la mère avant et pendant les grossesses. Une des premières causes de menace d’accouchement prématurée est d’origine infectieuse .
De plus le retard de croissance intra-utérin (RCIU) est défini par des biométries inférieures au 10ème percentile selon les courbes de références. Un poids de naissance inférieur à 2500 grammes est considéré comme un petit poids .
Les agents pathogènes présents au niveau du parodonte sont des bactéries à GRAM négatif. Ces bactéries libèrent des toxines dans le sang maternel. Il y a alors une réaction inflammatoire par action des cytokines pro-inflammatoires (TNFα, IL1β,PGE2…).
Cette réaction entraine la stimulation de prostaglandines aux propriétés contractiles, responsables du mécanisme d’accouchement prématuré.
Concernant le risque d’hypotrophie, le mécanisme physiopathologique mis en jeu serait une diffusion des agents pathogènes vers l’unité fœto-placentaire par voie hématogène. Il y aura alors une réaction inflammatoire responsable d’une baisse de la régulation de certains gènes responsables du développement de l’unité fœto-placentaire.
Prise en charge d’une maladie parodontale pendant la grossesse
Une étude de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie dans le Limousin a montré que le taux de recours aux soins dentaires pendant la grossesse était de 27,2%.
Les patientes auraient une appréhension quant aux conséquences sur leur grossesse et sur le développement de leur fœtus, en cas de recours à des soins dentaires pendant la grossesse . Or les traitements bucco-dentaires sont possibles pendant la grossesse, avec l’usage de molécules connues aux doses minimales efficaces, qui ont démontrés leur innocuité vis à vis du développement du fœtus.
Les praticiens peuvent se référer au CRAT (Centre de référence des agents tératogènes) avant toute prescription pour vérifier qu’il n’y a pas de contre-indication pendant la grossesse.
Concernant l’usage des antibiotiques : la prescription de Pénicilline, voire d’Erythromycine en cas d’allergie, sont possibles.
L’usage d’antifongiques comme la Nystatine ou l’Amphotéricine, ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse.
Une prescription d’antalgiques comme le paracétamol aux doses minimales efficaces est possible, en première intention.
Les antiseptiques locaux notamment la Chlorhexidine, l’Hexidine et la Polyvidone iodée sont des prescriptions possibles pendant la grossesse.
En ce qui concerne les anesthésies locales pour les soins dentaires, la Lidocaïne peut être utilisée aux doses habituelles. Si des radiographies sont indiquées, il faudra rester vigilant à la radioprotection de la femme enceinte.
Table des matières
INTRODUCTION À L’ÉTUDE
MATÉRIEL ET MÉTHODE
1. Schéma de l’étude
2. Population à étudier
3. Recueil de données
4. Analyses statistiques
5. Supports de l’étude
RÉSULTATS
ANALYSE ET DISCUSSION
1. Limites de l’étude
2. Points forts de l’étude
3. Axes d’amélioration en fonction des résultats de l’étude
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE