Les protozoaires intestinaux
Amibiase
C’est une protozoose due à la présence dans le colon humain d’Entamoeba histolytica avec ou sans manifestations cliniques. Elle est cosmopolite et prédomine dans les pays chauds et est favorisée par le péril fécal .
Morphologie : Entamoeba histolytica peut se présenter sous deux formes : forme végétative : Elle se présente sous 2 aspects : l’un qui vit, dans la lumière intestinale et l’autre dans la sous muqueuse. L’E. histolytica minuta, non hématophage vit en saprophyte dans la lumière colique et peut être retrouvé dans les selles non dysentériques. Il mesure 10 à 12µ de diamètre et est moins mobile que la forme histolytica.
L’E. histolytica histolytica, pathogène, mesure 30 à 40µ. On le retrouve dans les selles dysentériques, au niveau des abcès de la paroi colique et des métastases viscérales. forme kystique : c’est une forme de résistance et de dissémination de l’amibe. Le kyste est arrondi, immobile et mesure 12 à 14µ .
Mode de contamination : La contamination se fait par ingestion de kystes d’Entamoeba répandus par les déjections d’un porteur sain. La transmission interhumaine est parfois directe dans les collectivités à hygiène rudimentaire. Elle est le plus souvent indirecte par consommation d’eau souillée, de légumes mal cuits, de fruits ou de salades mal lavés sur lesquels sont déposés de kystes vivants .
Giardiase
La giardiase est une protozoose intestinale cosmopolite due à un protozoaire flagellé appelé Giardia intestinalis. Ce sont principalement les enfants dénutris et les jeunes après le sevrage qui sont touchés. La transmission se fait par voie orale par ingestion d’eau ou d’aliments souillés ou par les mains sales . Morphologie : Giardia intestinalis est un protozoaire flagellé qui colonise l’intestin (duodénum). Le parasite se présente sous deux formes : Le trophozoite est pyriforme et possède deux noyaux, un axostyle médian et quatre paires de flagelles assurant sa mobilité.
Cycle évolutif : Giardia intestinalis a un cycle de vie simple avec 2 stades différents. Les parasites protozoaires sont présents dans les fèces d’un hôte infecté et essentiellement sous forme de «kyste». Quand les kystes sont avalés par quelqu’un, ils vont se libérer de leur capsule (éclosion) dès qu’ils passent de l’estomac à l’intestin grêle. Après qu’ils sont libérés de leur capsule, le deuxième stade commence. Les organismes éclos vont se multiplier et s’attacher à la muqueuse de l’intestin grêle, causant la diarrhée. Dès que la diarrhée de la personne infectée (l’hôte) commence, les parasites protozoaires vont se détacher, pour produire un nouveau kyste, sortir du corps et retourner à l’environnement où ils vont trouver un nouvel hôte pour l’infecter. Et le cycle recommence .
Les métazoaires intestinaux
Ascaridiose
C’est la parasitose la plus fréquente dans le monde. Elle est causée par un ver rond, Ascaris lumbricoïdes. C’est le ver humain le plus répandu, il est cosmopolite mais plus fréquent dans le tiers monde et chez les enfants à cause de l’hygiène fécale et alimentaire défectueuse .
Morphologie : L’Ascaris lumbricoïdes est un ver rond, blanc rosé, recouvert d’une épaisse cuticule. Le mâle mesure 15 à 17cm de long ; il se reconnait par son extrémité postérieure recourbée en crosse. La femelle est plus grande, elle peut atteindre 20 à 25 cm de long.
Les œufs sont bruns foncés, présentant une coque épaisse mamelonnée. Ces œufs ne sont pas embryonnés à la ponte .
Cycle évolutif : Les adultes vivent dans l’intestin grêle où leur longévité ne dépasse que rarement un an. Après accouplement, les femelles pondent des œufs qui vont être excrétés avec les selles. Ces œufs ne sont pas embryonnés et nécessiteront une maturation dans l’environnement durant trois semaines. L’auto infestation est ainsi rendue impossible. Une fois embryonnés, les œufs ingérés à partir d’aliments souillés atteignent l’intestin grêle, éclosent et libèrent une larve infestante qui va traverser la paroi intestinale. En suivant le réseau sanguin veineux, les larves passent par le foie puis rejoignent le cœur droit puis les poumons où elles pénètrent dans les alvéoles pulmonaires. Elles remontent les voies respiratoires jusqu’au pharynx puis sont dégluties pour redescendre dans le tube digestif. Elles atteignent leur maturité dans le jéjunum où elles restent au stade adulte. Deux mois seront nécessaires aux femelles pour pondre à nouveau des œufs.
Trichocéphalose
La trichocéphalose c’est une parasitose intestinale cosmopolite causée par un ver rond, Trichuris trichiura, et est favorisée par l’utilisation des engrais humains.
Morphologie : Le trichocéphale est un ver blanc rougeâtre présentant une partie antérieure très effilée. Le mâle mesure 3 à 4 cm de long, la femelle pouvant atteindre 5cm de long. Le corps est divisé dans les deux portions distinctes. Une partie antérieure longue, filiforme et une partie renflée occupant le dernier tiers du ver.
Les œufs très caractéristiques, sont bruns foncés en forme de ballon de rugby de 30 microns de long sur 25 microns de large, sa double coque est épaisse et interrompue à chaque pôle par un bouchon muqueux.
Cycle évolutif : Le trichocéphale vit en prédilection dans le caecum et l’appendice où grâce à son extrémité filiforme, il se nourrit de sang à partir des vaisseaux. Les femelles fécondées pondent des œufs embryonnés qui, éliminés avec les selles, vont subir une maturation dans le milieu extérieure en six semaines environ. Ingérés par l’homme avec l’eau de boisson ou les aliments souillé de terre, ou alors par l’intermédiaire des mains sales. Ces œufs devenus infestants, libèrent une larve qui devient adulte dans le caecum au bout d’un mois. La longévité du ver adulte est d’environ 5 ans.
Taeniasis à Taenia saginata
C’est une helminthiase cosmopolite due à des vers plats segmentés hermaphrodites qui vivent dans l’intestin grêle de l’homme.
Morphologie : T. saginata est un ver plat segmenté mesurant 4 à 10 m de long ; sa tête ou «scolex» dépourvu de crochet et porte 4 ventouses. Le cou est étroit. Le corps aplati est formé de 1000 à 2000 anneaux rectangulaires plus longs que larges, blanchâtres. L’appareil génital, hermaphrodite est fonctionnellement mâle lorsque les taenias sont jeunes et femelle lorsqu’ils sont âgés. Dans le milieu extérieur, les œufs sont répandus après le délitement de l’anneau. Ils possèdent deux coques:
une externe ou membrane vitelline, fragile, épaisse, translucide contenant des granules réfringents, délimitant l’œuf proprement dit d’une taille moyenne de 60 x 40 μm, souvent détruite ; une interne brun sombre, radiée, résistante, de 4 à 5 μm d’épaisseur, délimitant un embryophore de 30 à 40 μm x 20 à 30 μm contenant un embryon muni de 3 paires de crochets ou hexacanthe .
Cycle évolutif : Lorsque l’homme ingère le germe avec de la viande crue parasitée ou insuffisamment cuite, le ver adulte croit d’une quinzaine de segments par jour. Les segments mûrs sortent activement par l’anus. L’animal (bovidé) se contamine par ingestion des œufs. L’œuf ingéré, libère l’embryon dans le tube digestif. L’embryon traverse la paroi du tube digestif grâce à ses crochets et aux enzymes qu’il secrète, migre par voie sanguine ou lymphatique, passe par le foie, le cœur, les poumons, puis revient au cœur. L’embryon s’arrête dans un muscle et s’y transforme en quelques mois en larve vésiculeuse appelée cysticerque. Ce dernier a une durée de vie de deux ans au bout desquels il meurt et se calcifie in situ .
Diagnostic biologique
Le diagnostic sera fait sur l’examen des signes d’appel et sur l’examen parasitologique direct. Signes d’appel : Le patient peut faire le diagnostic en constatant l’émission d’anneaux en dehors des selles (sous-vêtements, literie). Ceci est très fréquent pour le téniasis à T. saginata. Mis à part cette éventualité, les maladies vermineuses du type téniasis n’ont pas de symptomatologie évocatrice.
Devant des troubles digestifs ou nerveux en particulier, il convient d’y penser. La numération est souvent normale, mais on peut noter une anémie normochrome normocytaire ou à l’inverse une polyglobulie. La formule sanguine révèle une hyperéosinophilie inconstante suivant la courbe en coup d’archet de Lavier avec un maximum de 30 à 40 % vers la 9ème semaine après le repas infectant.
L’éosinophilie est classiquement modérée (5 à 10 %) lorsque le ver est adulte, à partir du 3ème mois suivant l’infestation. L’hyperéosinophilie peut donc manquer lors du diagnostic direct parasitologique. Diagnostic direct parasitologique : C’est le temps fondamental du diagnostic qu’il ne faut pas hésiter à renouveler en cas de négativité. Il repose sur l’identification des anneaux (beaucoup plus rarement des scolex) et la recherche des œufs ou des embryophores dans les selles ou sur la marge anale. Pour T. saginata, le prélèvement des anneaux a lieu le plus souvent dans les sous-vêtements ou la literie. Les anneaux recueillis sont aplatis, rectangulaires, blanchâtres, opaques, souvent déformés car desséchés. Dans les selles, les anneaux de T. saginata restent mobiles. Des anneaux de T. saginata peuvent aussi être trouvés dans des vomissements, des fistules, et les poches d’anus artificiel. Les éléments à identifier doivent être récupérés et lavés en eau physiologique.
L’examen direct à l’œil nu du proglottis par transparence entre 2 lames de verre suffit en général à l’identification. En cas de doute, il faut recourir à des méthodes d’éclaircissement pour dissoudre les concrétions calcaires. Pour la coloration des ramifications utérines, on peut utiliser l’encre de Chine diluée injectée dans l’utérus avec une aiguille intradermique. Les méthodes utilisées pour la recherche et l’identification des scolex sont les mêmes que celles utilisées pour les proglottis.
Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre I : Généralités sur les parasitoses
I. Les protozoaires intestinaux
I.1. Amibiase
I.1.1. Définition
I.1.2. Morphologie
I.1.3. Cycle évolutif
I.1.4. Mode de contamination
I.1.5. Répartition géographique
I.1.6. Signes cliniques
I.I.7. Diagnostic biologique
I.2. Giardiase
I.2.1. Définition
I.2.2. Morphologie
I.2.3. Cycle évolutif
I.2.4. Mode de contamination
I.1.5. Répartition géographique
I.2.6. Signes cliniques
I.2.7. Diagnostic biologique
II. Les métazoaires intestinaux
II.1. Ascaridiose
II.1.1. Définition
II.1.2. Morphologie
II.1.3. Cycle évolutif
II.1.4. Mode de contamination
II.1.5. Répartition géographique
II.1.6. Signes cliniques
II.1.7. Diagnostic biologique
II.2. Trichocéphalose
II.2.1. Définition
II.2.2. Morphologie
II.2.3. Cycle évolutif
II.2.4. Mode de contamination
II.2.5. Répartition géographique
II.2.6. Signes cliniques
II.2.7. Diagnostic biologique
II.3. Taeniasis à Taenia saginata
II.3.1. Définition
II.3.2. Morphologie
II.3.3. Cycle évolutif
II.3.4. Répartition géographique
II.3.5. Signes cliniques
II.3.6. Diagnostic biologique
Chapitre II : Méthodologie
I. Type et période d’étude
II. Cadre d’étude
II.1. Situation géographique
II.2. Situation démographique
II.3. Les infrastructures sanitaires
II.4. Présentation du centre de santé Wakhinane
III. Matériel
IV. Méthodes
IV.1. Prélèvement
IV.2. Examen macroscopique
IV.3. Examen microscopique
a. Examen direct à l’état frais
b. Examen après coloration
IV.4. Méthodes de concentration
IV.5. Analyse des données
Exploitation du registre
Chapitre III : Résultats et discussion
I. Résultats
I.1. Caractéristique de la population d’étude
I.1.1. Répartition en fonction du sexe
I.1.2. Répartition en fonction de l’âge
I.2. Prévalence globale
I.2.1. Prévalence selon le sexe
I.2.2. Prévalence selon l’âge
I.3. Prévalence selon les espèces de parasites
I.3.1. Parasites et sexe
I.3.2. Parasites et tranche d’âge
I.4. Les associations parasitaires
I.4.1. Fréquence des différents degrés de parasitisme
II. Discussion
Conclusion et recommandations
Bibliographie
Webographie