Prevalence de la rhinite allergique chez les adolescents

Les maladies allergiques sont une des causes les plus fréquentes de maladies chroniques dans le monde [1]. La rhinite allergique est la plus fréquente de ces maladies allergiques [2]. Elle est en constante augmentation puisque sa prévalence a doublé en une décennie, sans que l‟on puisse déterminer précisément les causes [3]. Sa fréquence est plus grande chez les adolescents et les jeunes adultes [3, 4]. Elle atteint 13,4% des adolescents âgés de 13 à 14 ans dans le monde, 14,8% en Europe Occidental, 16,2% en Afrique [5]. A Madagascar, il n‟y a pas encore de données précises concernant la prévalence de cette maladie.

Bien que non létale, elle constitue un véritable problème de Santé Publique comme l‟ensemble des maladies allergiques qui sont classées au 4ème rang des pathologies par l‟Organisation Mondiale pour la Santé [2]. Elle peut altérer notablement la qualité de vie des sujets qui en souffrent et réduire les capacités d‟apprentissage des enfants et des adolescents ou les performances au travail des adultes [2, 3]. Ses comorbidités sont bien connues, notamment son lien avec l‟asthme [6]. Ainsi, les coûts qui lui sont directement et indirectement attribués sont importants pour la famille et le pays [7].

Allergies

Définitions

L’allergie
Le mot « allergie » date de 1906, imaginé par Clemens Von Pirquet à partir de deux mots grecs « allos » et « ergos » qui signifient « autre façon de réagir ». Ce terme est utilisé pour désigner un mécanisme physiopathologique consistant en la capacité de l‟organisme à réagir de façon spécifique et exagérée contre des substances de l‟environnement à priori inoffensives appelées « allergènes » [10].

En 2001, l‟Académie Européenne d‟Allergie et d‟Immunologie Clinique (EAACI) définit l‟allergie comme une réaction d‟hypersensibilité initiée par un mécanisme immunologique dont le médiateur peut être des anticorps de classe IgE ou IgG, ou cellulaire à type de lymphocyte. Mais, ce sont les allergies dépendantes des IgE qui sont les plus classiques : certains asthmes et rhinites, la plupart des allergies alimentaires et aux venins d‟hyménoptères, certaines allergies médicamenteuses .

L’atopie
L‟atopie a été proposée par Coca et Cooke en 1923 pour désigner un ensemble de syndromes ayant une transmission héréditaire. Elle est caractérisée par la fabrication par le système immunitaire d‟anticorps de classe IgE spécifiquement dirigés contre un allergène [12].

Selon Cookson en 1988, l‟atopie est définie par une positivité d‟un ou de plusieurs prick-tests, ou une élévation des IgE totales, ou positivité du prick-test associée à une élévation des IgE totales [13, 14]. Selon l‟EAACI en 2001, c‟est une tendance individuelle ou familiale à produire des IgE en réponse à de petites doses d‟antigènes, habituellement protidiques, et à développer un symptôme typique tel que l‟asthme, la rhinoconjonctivite ou l‟eczéma .

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On définit ainsi un trait clinique ou une prédisposition et non une maladie. La preuve immunologique est indispensable .

Un antigène

Toute substance étrangère à l‟organisme capable de se lier de façon spécifique aux produits de la réponse immunitaire spécifique qu‟elle va susciter, comportant notamment, la production d‟anticorps .

Un allergène

Un allergène est un antigène susceptible de déclencher des réponses immunes médiées par les IgE avec des signes cliniques classiques d‟allergie c‟est-à-dire un allergène entrainant des allergies .

On distingue deux types d‟allergène :
● Les allergènes majeurs auxquels réagissent plus de 50% des sujets allergiques sensibilisés à cet allergène, et notamment vis-à-vis de l‟un de ces constituants.
● Les allergènes mineurs auxquels réagissent moins de 50% des sujets allergiques sensibilisés à l‟allergène.

La sensibilisation
C‟est la synthèse d‟IgE spécifiques vis-à-vis d‟un allergène à la suite d‟une exposition à celui-ci [15]. Elle se définit par la présence d‟un test cutané positif à un allergène quelconque, sans préjuger d‟une réaction clinique quelconque de type allergique .

Table des matières

INTRODUCTION
1. Définitions
1.1. L‟allergie
1.2. L‟atopie
1.3. Un antigène
1.4. Un allergène
1.5. La sensibilisation
1.6. L‟hypersensibilité
2. Mécanismes de l‟allergie
2.1. Hypersensibilité de type I ou immédiate
2.1.1. L‟IgE
2.1.2. Le mécanisme de l‟hypersensibilité immédiate proprement dit
2.2. Hypersensibilité type II ou cytotoxique
2.3. Hypersensibilité type III ou maladies à complexes immuns
2.4. Hypersensibilité type IV ou retardée
3. Manifestations cliniques des allergies
3.1. Symptômes respiratoires
3.1.1. Asthme
3.1.2. Rhinite allergique ou rhume des foins ou pollinose
3.1.3. Œdème laryngé
3.2. Conjonctivites allergiques
3.3. Manifestations cutanées
3.3.1. Dermatites atopiques ou eczéma « constitutionnel »
3.3.2. Urticaire aiguë
3.3.3. Œdème de Quincke
3.3.4. Eczéma de contact
3.4. Choc anaphylactique
3.5. Manifestations digestives
3.5.1. Syndrome oral ou le syndrome de Lessof
3.5.2. Autres manifestations digestives
4. Allergènes
4.1. Pneumallergènes ou aéro-allergènes
4.1.1. Acariens
4.1.2. Pollens
4.1.3. Allergène des animaux domestiques
4.1.4. Moisissures
4.1.5. Blattes
4.2. Trophallergènes ou allergènes alimentaires
4.3. Les allergènes chimiques
4.4. Hyménoptères
5. Diagnostic de l‟allergie
5.1. Etude de l‟anamnèse
5.2. Identification du terrain atopique
5.3. Identification de l‟allergène en cause
5.3.1. Tests cutanés
5.3.2. Dosage des IgE sériques spécifiques
5.3.3. Autres dosages biologiques
5.3.4. Tests de provocation
6. Principes du traitement des maladies allergiques IgE dépendantes
6.1. Evictions des allergènes
6.2. Traitements symptomatiques
6.3. Traitements étiologiques : l‟ITS immunothérapie spécifique
6.3.1. Principe
6.3.2. Modalités pratiques
6.3.2.1. Voie injectable
6.3.2.2. Voie sublinguale
6.3.3. Les contre-indications
6.3.4. Effets secondaires
6.3.5. Efficacité et surveillance
6.4. Les nouvelles thérapeutiques
6.4.1. Omalizumab
6.4.2. Allergènes recombinants
6.5. Les autres dimensions du traitement
6.5.1. Education thérapeutique du patient et de son entourage
6.5.2. La dimension psychologique
6.5.3. La prévention
CONCLUSION

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