PRESENTATION DU COMMERCE EQUITABLE
Economie solidaire
La notion d’économie solidaire est bien plus récente que celle de l’économie sociale. Elle fait partie intégrante du commerce équitable. Sa pratique est totalement différente de celle de l’économie mondialement connue, l’économie capitaliste du marché. L’économie solidaire évoque deux dimensions associées à l’activité économique dans toutes ces pratiques : Dimension sociale exprimée par la recherche des rapports sociaux de solidarité et la création d’un lien social non marchand, qui n’exclut pas pour autant la recherche d’un profit individuel. Elle lutte contre la discrimination, et a pour objectif la solidarité entre les individus et les générations futures.
Dimension politique exprimée par la volonté d’une action démocratique et la création d’espaces de débat public Ces dimensions vont être prioritaires par rapport à la recherche d’un profit monétaire, propre à toute activité économique privée. L’économie solidaire démontre que l’activité économique est pleinement compatible avec la redistribution équitable des richesses entre populations, territoires et générations. L’économie solidaire va de pair avec le terme développement durable. Le développement durable évoque une prise de conscience de chaque individu sur les impacts des diverses activités sur l’environnement et les risques graves (épuisement et dégradation des ressources naturelles) qui feront courir à la vie des générations futures.
Le développement durable se veut de créer une nouvelle relation entre l’homme et la nature, une nouvelle cohérence entre les dimensions économiques, politiques et sociales. L’économie solidaire vise à créer une articulation nouvelle entre l’activité économique et des objectifs de création de lien social, et d’entreprendre des actions démocratiques. Le terme développement durable est fondé sur le principe de solidarité, d’une part la solidarité dans le temps (avec les générations futures), et d’autre part, la solidarité dans l’espace (avec toute la population de la planète notamment les plus pauvres). La solidarité à travers le développement durable et l’économie solidaire vise plutôt le partenariat que l’assistance, le développement de potentialités plutôt que la réponse aux besoins, la création plutôt que la redistribution.
Economie sociale
Beaucoup d’individu ont tendance à confondre l’économie sociale à l’économie solidaire. L’économie sociale désigne en général les activités économiques réalisées par des personnes privées mais poursuivant un intérêt collectif1 . Elle est à l’origine de la création de la sécurité sociale, de la couverture maladie, des médicaments génériques, etc. Elle a aussi permis de mener aux contrôles portant sur la qualité des produits, d’assurer le lancement et le développement des prêts bancaires à taux variables. Elle est caractérisée par trois formes juridiques : Les coopératives : la propriété et la gestion collective de l’activité. Les mutuelles : société de secours mutuel contre les aléas de la vie Les associations : une activité économique sans finalité première de profit Certes, comme l’économie solidaire, l’économe sociale vise : Une finalité du service rendu plutôt que recherche de profit Autonomie des producteurs/travailleurs Gestion et contrôle démocratique par les acteurs Primauté de la personne et de l’objet social sur le capital 1 In Encyclopédie du développement durable
COMMERCE EQUITABLE : LEVIER DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Un des aspects du développement durable concerne l’appréhension des processus de répartition des ressources, notamment entre le Nord et le Sud ; et implique une adaptation des modes de consommation et de production pour atteindre un développement social et économique équilibré. I. Genèse et généalogie du commerce équitable 1. Le commerce équitable comme mouvement social Le commerce équitable est-il un mouvement social? Si l’on se réfère à la définition classique, on peut répondre affirmativement à cette question. La définition classique met en avant deux critères pour considérer un mouvement en tant que mouvement social. Le premier critère est la dimension collective.
Le mouvement social est le produit d’individus qui se mettent volontairement et intentionnellement ensemble pour atteindre des objectifs communs: Agir ensemble comme projet volontaire. Cette conception du collectif ne peut pas s’appliquer par exemple aux phénomènes de mode, de diffusion de styles de vie ou d’innovations du fait qu’elle exige une action concertée. Les phénomènes mentionnés ci-dessus ne sont pas, même s’ils ont une dimension collective, le produit d’une action collective avec une finalité commune. ”Mais pour être modelés socialement, ces phénomènes ne sont pas en général le fait d’une intention explicite de coopération ou d’action concertée”2 .
Le deuxième critère est la croyance en la cause défendue. Il nous permet aussi de faire une certaine distinction entre organisations et mobilisations. “Il n’est point besoin d’une foi quelconque dans des valeurs sacrées de l’industrie automobile pour travailler dans un garage. Un minimum de croyance en la cause s’impose à l’inverse pour manifester contre l’apartheid ou des essais nucléaires”3 . Autrement dit, il y a une dimension idéologique qui s’appuie sur un système de croyances. Le commerce équitable remplit ces deux critères.
Les individus qui se sont volontairement mis ensemble pour créer un commerce équitable suivent les mêmes objectifs. Ils veulent, d’une part à court terme, soutenir les petits producteurs du Sud en offrant à leurs produits un accès direct et à un juste prix aux marchés du Nord et, d’autre part, à moyen et long terme,