PRESENTATION DES DIGUES DE SISAONY

PRESENTATION DES DIGUES DE SISAONY

Historique

Les digues d’Antananarivo ont été construites pendant le règne du roi Andrianampoinimerina. Les digues encore visibles dans la plaine d’Antananarivo ont deux fonctions qui sont à la fois pour irriguer le Betsimitatatra et pour servir de frontières entre les terrains des six territoires de l’Imerina, afin d’éviter les empiétements. Ce sont l’Avaradrano avec pour cités centrales Ambohimanga (Tsimahafotsy), Antananarivo, Ambohidrabiby (Mandiavato), Ilafy et Namehana (Tsimiamboholahy) ; le Vakinisisaony, au sud-est d’Antananarivo, avec comme chefs-lieux Alasora, Tsiafahy… ; le Marovatana, au nord-ouest de la capitale, avec comme villes principales Ambohidratrimo, Ambohitrimanjaka, Ambohimanoa ; l’Ambodirano au sud-ouest d’Antananarivo avec chefslieux Fenoarivo, Antongona, Antsahadinta, Ambohimandry; le Vonizongo, à l’ouest du Marovatana, avec Lohavohitra et Babay ; et le Vakinankaratra, au sud du Vakinisisaony, avec comme capitales Betafo et Antsirabé. Outre la construction des grandes digues communes, chaque territoire a l’obligation d’ériger des diguettes et des canaux pour irriguer les rizières afin que l’objectif du roi qui est de vaincre la famine soit atteint. C’est ce qu’Andrianampoinimerina explique dans un discours qu’il prononce au cours d’une grande cérémonie. « J’ai vaincu de nombreux ennemis, mais c’est grâce à vous, car je me contente de donner des ordres et c’est vous qui réalisez le travail. » Mais lutter contre la famine nécessite de maîtriser l’eau- un autre ennemi potentiel si elle est rare ou en trop- en la régulant. C’est pour cela qu’il décide de construire des digues le long des rivières qui sillonnent le royaume pour les retenir dans leurs lits et pour pouvoir assainir puis aménager la vaste plaine du Betsimitatatra ainsi que les marais alentour. Ces gros œuvres accomplis, l’eau est ensuite partagée entre les six territoires. Plusieurs travaux sont menés, à commencer par la construction des quatre digues appelées Lava-tehezana, formées de celle qui suit la rivière Mamba d’Antehiroka à l’Ikopa ; celle qui relie Anosiarivo jusqu’au sud d’Alatsinainy, à Ankosy, en passant par Ambodifasana ; celle allant d’Andranomasina à l’ouest d’Ambohidrabiby à Ambodifasana ; et celle partant de Vahilava, au nord d’Alasora et se dirigeant vers l’Ouest, pour atteindre l’Imamo en suivant l’Ikopa. Ce Vahilava date d’Andriamasinavalona, mais nécessite de nombreuses réhabilitations à cause de l’usure. Pour inciter le peuple à ériger cette digue, ce monarque et le sage Andriamampandry, sur les conseils de ce dernier, organisent une petite mise en scène. Quand le roi réunit son peuple pour lui faire part de sa décision de créer cette digue pour assécher marais et marécages et aménager des terrains de culture, Andriamampandry prend la parole. signale que de tels travaux sont au-dessus- de la force des Merina. Aussitôt, le souverain accourt vers lui pour le rosser. Devant une telle réaction royale, les représentants du peuple interviennent, affirmant que c’est la parole du conseiller et non la leur. « Laissez-le, nous vous faisons le serment de tout faire pour nourrir nos familles. » Alors, Andriamampandry déclare : « Puisqu’ainsi parle le peuple, nous réaliserons ces travaux. » Ceux-ci débutent à l’est d’Ambohitrandriananahary, se poursuivent vers Antanjonandriana, descendent vers Andriantany car, mise à part la digue réalisée sous Andriantsitakatrandriana du côté d’Ankazoto, tout n’est que marais. Quand Vahilava est terminée, la rivière Varahina qui devient Ikopa en aval- poursuit son cours dans son lit et il est facile d’assécher les marais. Par la suite, des diguettes sont créées ainsi qu’un barrage du côté d’Ambohitrandriananahary pour réguler le flux de la rivière. Et pour surveiller les travaux, Andriamasinavalona s’installe au lieu-dit Antanjonandriana qui reçoit ainsi son nom. C’est cette Vahilava qu’Andrianampoinimerina consolide par endroits afin qu’elle résiste au flux des eaux pluvieuses. Après la construction des différentes digues, le souverain partage entre les six territoires les terrains asséchés pour en faire des rizières. Lui-même se réserve des parcelles dans l’Avaradrano et le Vakinisisaony dont il confie la mise en valeur aux habitants de ces deux territoires et à des hommes qui méritent sa confiance étant proches de lui, à savoir les soldats Voromahery, les Tandapa et les Manindrilahy. III.2. Présentation de la digue de Sisaony du pont d’Ampitatafika jusqu’au pont d’Ambatofotsy L’ouvrage débute en bas du pont d’Ampitatafika et se termine en bas du pont d’Ambatofotsy. Elle a une longueur d’environ 22 km et borde de part et d’autre la rivière Sisaony d’environ 60% du linéaire, mais parfois elles sont séparées de la rivière par des ségonaux. Pour faciliter notre travail, nous avons divisé notre zone d’étude en quatre LOTS, suivant le degré potentiel des risques de rupture ou de désordre. La figure 24 qui s’ensuit représente à la fois la limite de chaque lot, les lieux de prélèvement des échantillons, les lieux où sont faits les essais in situ et enfin les brèches et grands effondrements de talus. Cette figure se rapporte à la présentation des lots et à la paragraphe  Figure 24: Carte représentant la limite de la zone d’étude avec chaque LOT 

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LOT 1

Il débute en bas du pont d’Ampitatafika au PK0 et se termine au PK2 à Anonikely, il a une longueur de 2000m et il est presque courbé sur tout son trajet. La digue est constituée par un ouvrage en remblai surplombant la plaine d’environ 4 à 6 m. La crête, large d’environ 4 à 10 m est presque non accessible sur l’ensemble du linéaire pour la rive gauche à cause des maisons qui y sont construites, on observe un passage de la route nationale RN1 sur la rive droite. L’ouvrage est minoritairement situé à proximité de la berge de Sisaony. Environ 75% du linéaire disposent de plusieurs ségonaux en moyenne 200m de largeur pour la rive droite et 50m pour la rive gauche. La plaine est surtout marquée par la riziculture pendant la saison pluvieuse et quelques cultures vivrières comme la pomme de terre pendant la saison sèche. Les ségonaux sont occupés par des cultures surtout vivrières, quelques arbres fruitiers et des maisons lorsque sa largeur le permet, mais sinon il est occupé par des boisements de berges ou par des friches. III.2.2. LOT 2 Il débute du point de collecte de sable situé à Anonikely dans la commune Soavina au PK2 et se termine à Amorombato dans la commune Ampanefy à près 300m du PK6, il a une longueur de 4300m et plus ou moins linéaire. La digue est constituée par un ouvrage en remblai surplombant la plaine d’environ 5m. La crête, large d’environ 2 à 8m, n’est pas toujours carrossable, mais on peut voir sur 30% du linéaire des habitations surtout sur la rive gauche. L’ouvrage est majoritairement situé au contact de la rivière. La plaine à proximité de la digue est marquée par la riziculture pendant la saison pluvieuse et quelques cultures vivrières comme la pomme de terre pendant la saison sèche. Les ségonaux occupent une place mineure d’environ 10% avec en moyenne 10m de largeur, mais on y trouve quelques cultures vivrières si sa largeur le permet et sinon il est occupé par des friches.

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