Entreprise Castel Frères
Présentation de l’entreprise Castel Frères est un groupe mondial de l’agroalimentaire spécialiste des métiers du vin, de la bière et boissons gazeuses. Le site de Blanquefort (Gironde), situé à quelques kilomètres de Bordeaux (voir cartes Figure 40, Figure 41 et Figure 42), regroupe le siège social de la société Castel Frères et une usine d’embouteillage de vin. Du fait de son activité et du volume de production, l’usine est une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) d’après plusieurs rubriques. La principale est la rubrique 2251 : « Préparation, conditionnement de vin, la capacité de production étant supérieure à 500 hl/an mais inférieure ou égale à 20 000 hl/an ». En outre, le site relève de l’IED dans la catégorie « industries agro-alimentaires et laitières ». L’usine reçoit différents types de matières premières : les « matières sèches » (bouteilles, cartons, palettes, étiquettes…), le vin (déjà filtré ou non). L’embouteillage du vin nécessite des étapes préparatoires pour le vin et pour les bouteilles (Figure 43) : les bouteilles sont rincées ou nettoyées (selon leur provenance), le vin arrive sur le site par camion-citerne, il est stocké en cuverie (selon si il a été filtré ou non, il part en cuverie « vin fin » ou en cuverie « vin brut »), il est ensuite filtré sur des filtres à terre afin d’en retirer les Matières En Suspension (MES), après filtration, il part en cuverie « vin fin ». L’embouteillage du vin se fait ensuite selon plusieurs étapes : mise en bouteille du vin (acheminé depuis la cuverie « vin fin »), bouchage de la bouteille, mise en place de la capsule, étiquetage avant et arrière de la bouteille, conditionnement des bouteilles dans des cartons, mise en palettes. Les vins qui ne sont pas vendus en bouteille en verre sont conditionnés de plusieurs manières possibles : les Bag-in-Box® (le vin est dans un réservoir souple en plastique à l’intérieur d’un carton), les bouteilles en plastique, les cubis.
Présentation de la problématique
Actuellement, le site de Blanquefort rejette ses effluents dans le réseau communal qui les achemine à la station d’épuration Blanquefort-Lille. Cette station d’épuration, rénovée en 2007 offre de très bons rendements du fait de son exutoire en zone naturelle sensible. Le prétraitement de l’entreprise ne permet plus aujourd’hui le respect de la convention de déversement. Les principales raisons à ce problème sont un flux important de matière organique du à la nature de l’activité et à l’augmentation du volume d’activité depuis sa mise en place et la présence de pics d’émissions qui ne sont pas lissés (insuffisance du volume de stockage des effluents). Des aménagements ont été effectués sur le prétraitement existant mais ne permettent pas de résorber le problème. Ainsi, en 2012, l’entreprise s’interroge sur différentes stratégies concernant la gestion de ses effluents : revoir le prétraitement pour poursuivre le rejet en station d’épuration urbaine, créer une station d’épuration pour effectuer un rejet en milieu naturel, revoir éventuellement le prétraitement pour acheminer les effluents vers la station d’épuration d’une industrie voisine.
Définition du territoire d’étude
La première étape de la méthode consiste à définir le territoire d’étude autour de l’entreprise susceptible de subir des impacts des effluents aqueux émis par celle-ci. Les impacts des rejets aqueux sont portés par le vecteur de l’eau, c’est-à-dire par le réseau hydrographique dont fait partie le milieu récepteur : la Jalle de Blanquefort. La carte de la Figure 40 montre le réseau hydrographique de la zone d’étude avec un axe principal, le fleuve de la Garonne et un réseau secondaire dont fait partie le cours d’eau dans lequel le rejet est prévu pour le projet : la Jalle de Blanquefort, au sud du site. Nous avons défini un territoire d’étude préliminaire sur la Figure 44 en tenant compte de la direction de l’eau sur le bassin versant (vers la rivière puis vers l’estuaire). Ainsi, le territoire d’étude entoure le site d’implantation puis s’étend sur une dizaine de kilomètres le long du réseau hydrographique et sur un à deux kilomètres de part et d’autres des rives des cours d’eau de la Jalle et de la Garonne. Le territoire d’étude défini sur la Figure 44 sera utilisé pour les étapes 2 (2.1 et 2.2), 3.1 et 3.2. Il pourra être révisé en fonction des résultats de l’étape 3.2
Description et analyse du territoire d’étude
Comme défini dans le chapitre 4, l’étape 2 consiste à analyser le territoire d’étude défini dans l’étape 1 du point de vue de sa composition (étape 2.1) et des services écosystémiques produits par ses composantes (étape 2.2). 1 Etape 2.1 : Identification de l’ensemble des composantes du territoire d’étude Le territoire d’étude est analysé selon une étude cartographique. Visuellement, les photographies aériennes (Figure 41 et Figure 45) montrent un paysage essentiellement agricole avec quelques zones urbaines et industrielles au niveau de Blanquefort et de la rive droite du fleuve. Plusieurs plans d’eau se trouvent proches du site. Le réseau hydrographique de surface apparait avec le fleuve, La Garonne, qui constitue l’axe hydrographique principal sur la carte (voir Figure 40). Le réseau hydrographique secondaire relativement dense est moins visible sur les images aériennes, notamment la Jalle de Blanquefort qui est destinée à recevoir les effluents du site. L’outil de visualisation Géoportail (IGN 2015) permet cependant de faire apparaitre ce réseau secondaire, comme le montre la Figure 45
Identification des services produits par les composantes du territoire d’étude
Dans la colonne de gauche de la matrice des services (Chapitre 4), seules les composantes présentes sur le territoire d’étude (identifiées à l’étape 2.1, Tableau 25) sont conservées. Les composantes qui sont homogènes sur le territoire de même nature ou avec des enjeux similaires) sont regroupées. Ainsi, dans la colonne de gauche de notre matrice portrait (Figure 48), seuls les cours d’eau restent dissociés, les autres composantes sont regroupées sous le nom du type d’unité paysagère correspondant. Afin de réaliser la matrice portrait du territoire d’étude, chaque composante identifiée est représentée dans la colonne de gauche du Figure 48 puis passée au crible pour tous les services afin d’identifier ceux qui sont réellement produits localement afin d’élaborer la matrice portrait du territoire d’étude présentée dans la Figure 48. La matrice est remplie selon une échelle binaire (0 ou 1) suivant si le service est produit ou non par chaque composante.