Présentation de la Vallée de la Sahatany

Présentation de la Vallée de la Sahatany

Présentation de la zone d’étude

Le chef lieu de la commune d’Ibity est situé à 12 km au sud du village de Vinanikarena, et à environ 30 km au sud-ouest de la ville d’Antsirabe et quasiment à 200 km de la capitale, Antananarivo. La zone à visiter intègre à la fois le village d’Ibity et l’impressionnant massif de 2 200 mètres d’altitude. Le village d’Ibity compte 1970 habitants environ. Du point de vue administratif, la zone d’étude touche trois communes rurales à savoir la commune d’Alatsinainy-Ibity, celle de Mangarano, et enfin la commune de Tritriva. Ainsi, la zone d’étude se trouve dans la région Vakinankaratra (Voir figure-1). Figure 1 : Carte de localisation de la zone 10 La zone d’étude est localisée géographiquement entre les méridiens 46°55’0,0 » E et 47°1’0,7 » E, et entre les parallèles 19°58’0,8 » S et 20°5’0,8 » S, c’est-à-dire elle s’étend sur une superficie de 149,589 km². 

Géologie régionale 

Concepts sur la géologie régionale

Plusieurs auteurs ont essayé de retracer les caractéristiques géologiques de la région d’Ibity et on remarque que leurs points de vus se rapprochent les uns des autres. H. Besairie et al. (1973) qui ont essayé de retracer la géologie de Madagascar basée sur la lithostratigraphie. Pour eux, cette région appartient au socle cristallin malagasy, plus précisément à la Série Schisto-Quartzo-Calcaire (SQC). Cette série avait été considérée comme la formation terminale du Précambrien. Au cours du temps géologique, H. Besairie et son équipe ont signalé aussi que le socle cristallin malagasy est affecté par trois événements orogéniques majeurs : l’orogénèse shamwaïenne datée au 2600 ±200 Ma, l’orogénèse kibarienne datée au 1100 ± 200 Ma et l’orogénèse panafricaine 550-500 Ma. Stratigraphiquement, cette série est intercalée entre le deux principales unités. A la base il y avait le système du Graphite, constitué essentiellement par des roches métamorphiques avec des intensités différentes du métamorphisme, allant du faciès granulite aux faciès micaschisteux. Alors qu’audessus il y avait le groupe d’Amborompotsy, matérialisé principalement par une variété de roches métamorphiques, formées dans des conditions de métamorphismes d’intensités faible à élevé. Du point de vue structural, la série SQC est en discordance avec le système du Graphite et elle possède une structure généralement plissée. Il est à noter que cette série a une composition pétrographique très particulière avec des roches essentiellement de faible métamorphisme. Trois principales couches relativement puissantes constituent la série SQC telles que les schistes, les quartzites et les calcaires. Il s’agit du groupe des ectinites formés dans un ancien bassin géosynclinal. Ainsi, cette région est affectée par une intensité de métamorphisme allant du degré faible à élevé. Hottin (1976) a initié la zonéographie chronologique de Madagascar en tenant compte la lithostratigraphie de H. Besairie et la datation faite par Vachette en 1973. D’après cet auteur, la région étudiée se situe dans la Série SQC.  Windley et al. (1994) ont réaffirmé aussi que la région d’Ibity est formée essentiellement par des schistes, des quartzites et des calcaires et cet auteur a introduit le domaine de Schisto-QuartzoCalcaire. Et le concept récent basé sur la tectono-métamorphique a pu révéler que Madagascar est subdivisé en huit (8) principales unités. Qui implique que cette région fait partie de la nappe d’Itremo comme nous pouvons voir sur la Figure 2. Ils ont signalé aussi que cette région est affectée par deux principaux phénomènes géologiques ; le magmatisme et la sédimentation (Figure 3). D’après cette figure, trois phases de magmatismes ont été répertoriés : le magmatisme daté aux environs du 2500 Ma, le magmatisme probablement daté du 850 Ma et enfin le magmatisme daté du 550 Ma. Ils ont remarqué aussi qu’il y a une relation étroite entre le phénomène magmatisme et la déformation tectonique. D’où, les sédiments déposés sont d’origine continentales et marines.

Caractéristiques géologiques de la région

En bref, la synthèse des résultats de travaux antérieurs ont permis de décrire les caractéristiques géologiques de cette région telles que la géologie historique, la géologie structurale et les unités pétrographiques. 1) Géologie historique Au cours du temps géologique, cette région est affectée par plusieurs événements les uns après les autres. L’histoire géologique de cette région avait débuté au 1850 Ma (Paquette et al, 2003) et marqué par la formation du bassin géosynclinal dû à l’intervention de la déformation tectonique de type cassante sur le Bloc d’Antananarivo. Une fois que le bassin géosynclinal s’est formé, la phase de sédimentation va commencer pendant laquelle des séries ou des séquences de roches sédimentaires vont s’y déposer telle que la séquence pélitique, la séquence arénacée et la séquence carobatée. En d’autres termes, on peut rencontrer deux types de faciès :  Le faciès continental matérialisé par des dépôts d’origine continental qui regroupe les séquences pétilitiques, et les arénacéestandis que l’incursion marine dans cette région assure la mise en place des minéraux carbonatés qui vont se transformer finalement en calcaires ou en cipolins par l’intervention du phénomène de métamorphisme.  La séquence arénacée est formée par des minéraux de quartz et des argiles tandis que la séquence pélitique est constituée essentiellement par des argiles, des micas et autres minéraux détritiques. Du point de vue minéralogique, ces protolites sont des minéraux silico-alumineux provenant de l’altération des roches mères venant du groupe du Graphite comme les migmatites, les gneiss et les granitoïdes. D’après Collins et al (2003), la phase de sédimentation s’était manifestée au cours du temps géologique relativement longue (≈1850Ma-900 Ma). Puis au 800-790 Ma, un nouvel épisode de déformation tectonique de type souple caractérisé par un raccourcissement d’ouest-est et qui donne naissance à un plissement régional. Cette phase de remobilisation est suivie de la reprise du phénomène de magmatisme matérialisé par la mise en place des séries de roches magmatiques allant de type basique (gabbros) au type acide (syénites et granites).