PRESENTATION DE LA RBDS
La particularité physique de la zone, l’importance de la biodiversité, la rencontre de plusieurs statuts ainsi que la richesse socioculturelle des communautés, font qu’une présentation exhaustive et détaillée de la RBDS demeure une tâche laborieuse. Ce faisant, cette partie vise à donner une idée générale des caractéristiques du milieu à travers ses aspects physiques et humains mais aussi ses ressources naturelles.
Le milieu physique
Le Delta du Saloum fait partie d’un vaste ensemble géographique au sein duquel on distingue trois différents domaines liés les uns aux autres du point de vue de leur fonctionnement, de leur dynamique et de leur évolution : – le domaine continental qui est limité dans sa p artie basse par les formations de mangroves et de tannes soumis aux phénomènes des marées ; – le domaine insulaire, avec trois grands groupes d’îles étendues sur plus de 80 000 ha (le Gandoul au nord, les îles Bétenti et Fathala au sud), séparés par trois bras de mer principaux.
Ces îles se caractérisent par un réseau dense de chenaux appelés « bolon » dont les berges sont colonisées par une végétation spécifique : la mangrove. – le domaine maritime, qui s’étend au-delà de l’isobathe des six mètres vers la haute mer (Diop, 1996). L’ensemble de cette région se situe entre 13° 35 et 14° 15 Latitude nord et 16° 00 et 17° 00 Longitude ouest. L’altitude est faible en général. Elle est basse dans la zone insulaire, inférieure à un mètre dans les mangroves et les tannes et inférieure à cinq mètres pour les parties les plus élevées des cordons sableux ; elle s’élève cependant jusqu’à une trentaine de mètres sur les bordures.
Le climat
Sur le plan climatique, la RBDS fait partie intégrante du domaine soudanien marqué par deux saisons nettement tranchées : – une saison sèche, fraîche de novembre à mars et chaude de mars à juin ; – une saison chaude et humide ou saison des pluies, de juillet à octobre qui a tendance à s’écourter durant ces dernières années.
Les températures moyennes annuelles se maintiennent autour de 26-31° C, les normales pluviométriques accusant une nette diminution passant de 600 à 900mm pour la période 1931- 1950 à moins de 400 à 600mm en 2003 (Dia 2003). Ces variations mensuelles et inter–annuelles de la pluviométrie ont une forte influence sur les activités des populations et leurs comportements sociaux pour faire face à leurs besoins.
L’hydrologie
Elle est caractérisée principalement par l’existence de trois bras de mer : le Saloum au nord, avec une largeur variant entre ½ km à 2km et une profondeur allant jusqu’à 25m au niveau des fosses d’après Mbaye (2006) ; le Diombos au centre avec une embouchure large de 4km environ et une profondeur de 10m ; et le Bandiala au sud avec en moyenne 500m de large et environ 10m de profondeur. Ces bras de mer sont interconnectés par un ensemble de chenaux de marée ou « bolon ». Plusieurs petits cours d’eau débouchent dans l’estuaire : le latmingué, le tyikat dieri, le tawa, le bil, le nema, le senghor, le marigot de Sokone et ceux du versant nord ouest de l’estuaire ( Ndiosmone, Foua…) etc.