Brestgate (2448 habitants), notre collectivité de Terre-Neuve et Labrador, située le long de la côte nord de l’île de Terre-Neuve, a une industrie liée principalement à la pêche et au traitement du poisson. La communauté est l’un des rares secteurs de Terre Neuve qui peut retracer son histoire à près de 3500 ans, remontant jusqu’aux Indiens maritimes archaïques autour de 1500 avant Jésus-Christ. On y fit une trouvaille archéologique impOliante en 1966. C’est l’un des ports maritimes les plus anciens de Terre-Neuve et Labrador. La flottille de pêche française a utilisé les eaux autour des îles entre 1650 et 1690, et ce sont ces pêcheurs qui ont donné aux îles le nom de « Toulinquet » à cause de leur ressemblance avec un groupe d’îles au large de la côte française près de Brest. Les premiers livyers ou colons permanents étaient des pêcheurs anglais et leurs familles venus du Devonshire. À compter de 1760, les archives prouvent que les deux négociants principaux du secteur avaient un chiffre d’affaires combiné de mille livres sterling par année. Avec la croissance de la pêche aux phoques au 18e siècle, les colons devinrent plus entreprenants et demeurèrent occupés presque toute l’année avec la pêche, le travail dans les fermes durant l’été et la pêche aux phoques au printemps.
À cette époque, les îles étaient fOliement boisées et occupées par des bandes autochtones, les Beothuks. Les colons ont enfreint les droits des Beothuks concernant leur pêche traditionnelle et leurs terrains de chasse, et ceux-ci ont répondu en commettant des délits mineurs. L’avant-dernière survivante des Beothuks, Demasuit, ou Mary March comme on l’appelait, fut capturée et amenée dans la communauté en 1819, où elle contracta la tuberculose et mourut quelque temps plus tard. La collectivité est aussi fière d’être le lieu de naissance, en 1867, d’une étoile d’opéra de renommée mondiale. Elle était la plus jeune fille du premier docteur. Après avoir démontré très tôt une voix de soprano remarquable, elle est allée étudier en Italie et aux États-Unis où elle fut acclamée. Sa carrière s’est terminée de façon abrupte lorsqu’elle contracta une maladie qui lui fit perdre la voix, et elle retourna à Brestgate où elle mourut en 1935.
L’hôpital fut construit entre 1921 et 1924 par les gens de la communauté à la mémoire des combattants décédés lors de la Première Guenoe mondiale. La ville fut incorporée pour la première fois en 1965. L’aréna a été construit en 1968 grâce à l’aide de nombreux bénévoles. Le poste d’incendie fut construit en 1972. En 1973, les îles ont été reliées au circuit principal des routes de Terre-Neuve par une route sur digue. En 1974, un nouvel hôpital fut construit. En 1992, la ville fut amalgamée avec d’anciennes villes voisines et la même année, elle fut affectée par l’annonce du moratoire sur la pêche à la morue.
D’un point de vue géographique, la communauté est située dans le nord-est de la province et possède une superficie de 25,74 km2 . Elle est accessible par une route principale, mais le centre urbain le plus proche se trouve à plus d’une heure trente en automobile. De plus, la région mère où est située la collectivité est reconnue pour présenter des côtes abruptes et des vues panoramiques du haut de ses falaises. En effet, durant la période estivale, on peut observer plusieurs icebergs flotter sur l’océan Atlantique près de Brestgate. Localisé près de la côte est de la province, le climat y est un facteur important; la moyetme supérieure ne dépasse pas Il degrés Celsius en mai, 17 en juin, 22 en j ui lIet, 20 en aoüt, 16 en septembre et 10 degrés en octobre.
Concernant la démographie, selon les données de Statistique Canada de 2006, la communauté compte 2448 habitants, soit une baisse de 6,2% par rapport à 2001 alors qu’elle comptait 2611 âmes. On retrouve une répartition presque égale entre les hommes et les femmes (1190 hommes, 125 5 femmes), et l’ âge médian de la population se situe à 43,8 ans, soit une augmentation impoliante par rapport à 1996 où celui-ci était de 38,9 ans. Cette tendance démographique s’observe plus précisément lorsqu’on analyse les tranches d’âge. En effet, la population âgée de moins de 55 ans est passée de 2175 personnes en 1996 à 1785 en 2001 , et elle se situait à 1520 en 2006. Au même moment, la population âgée de plus de 65 ans augmente et passe donc de 780 personnes en 1996 à 825 en 2001, pour se situer à 920 personnes en 2006.
L’économie est aujourd’hui essentiellement centrée sur l’industrie des servIces à la population; une petite part concerne l’industrie de la construction et de l’exploitation forestière alors que l’industrie de la pêche est très peu représentée depuis le dépôt du moratoire sur la morue en 1992. Le secteur touristique tire son épingle du jeu durant les mois d’été principalement en raison des icebergs que l’on peut observer des côtes, mais nous retrouvons plusieurs accommodations de type bed & breakfast, lounge et quelques entreprises spécialistes d’excursion en mer.
Concernant la structure gouvernementale et politique, la communauté est une entité municipale légale incorporée du gouvernement de Terre-Neuve et Labrador, dans laquelle nous retrouvons six conseillers et un maire élus au suffrage universel. Fait à noter : historiquement, la population a toujours voté du côté du parti libéral aux élections provinciales, à l’exception de 1982 où le candidat conservateur avait réussi à ravir le siège aux libéraux.
La communauté offre plusieurs services à la population dont deux écoles (primaire et secondaire), un centre médical, son propre service des incendies, plusieurs petits commerces locaux (restaurants, garages, quincaillerie, pharmacie, bureau de poste, musées, etc.) ainsi que plusieurs installations d’hébergement à caractère touristique.
Le dernier élément important à souligner concerne la structure de l’emploi dans les provinces de l’Atlantique, et cette particularité est également une réalité pour notre première collectivité en croissance, Jamestown, située dans la province du NouveauBrunswick. En effet, selon le Conseil économique des provinces de l’Atlantique (CEP A), l’ importance du travail saisonnier dans l’économie des provinces de l’Atlantique est beaucoup plus grande que dans les autres provinces canadiennes. Sur un total de 975 000 emplois durant les mois de janvier à mars et un sommet de 1 100 000 entre juin et août, nous obtenons une variation de 12 % de l’emploi dans les provinces de l’Atlantique comparativement à une variation de 5 % au niveau canadien. Et celle-ci, fait important en ce qui concerne nos communautés à l’étude, est plus prononcée dans trois secteurs d’ activités: la pêche, la foresterie et l’ agriculture.
Ainsi, selon le CEP A, la plupart des emplois saisonniers se retrouvent en milieu rural dans les provinces de l’Atlantique. Dans la péninsule acadienne du Nouveau-Brunswick, la variation d’emploi atteint 24 % alors que dans la partie sud et sur la côte nord de TerreNeuve et Labrador, cette proportion dépasse 30 %. Ainsi, dans l’ensemble des provinces de l’Atlantique, les économies rurales comptent 47 % des emplois considérés comme « temps plein » ou « à l’année» alors que les emplois saisonniers comptent pour 67 %. Cet élément important souligne, selon le CEP A 2 , que la base de l’emploi pour les secteurs agricole, forestier et piscicole ainsi que la transformation (agricole ou forestière) se situe largement en dehors des grands centres urbains. Cependant, il faut aussi mentionner que les emplois que nous retrouvons dans le domaine du tourisme et de la construction sont également situés en grande partie en milieu rural. Ces dernières précisions expliquent, selon nous, pourquoi nous retrouvons un taux de chômage de 23,6 % dans notre communauté, alors qu’ il est de 18,6 % pour la province du Nouveau-Brunswick selon le recensement de 2006.
INTRODUCTION |