Présentation de Anadara senilis (Arche)

Présentation de Anadara senilis (Arche)

Généralités sur la classification phylogénétique : Le nom taxonomie du Grec (taxon=ordre, arrangement, et nomos = loi) a été proposé, en 1813 par le botaniste Suisse Augustin Pyramus de Candolle (1778-1841) afin de désigner la science des lois de la classification des formes vivantes. La classification phylogénétique est un système d’organisation des êtres vivants qui a pour objectif de rendre compte des degrés de parenté entre les espèces et qui permet donc de comprendre leur histoire évolutive (ou phylogénie). Elle ne reconnaît pas certains groupes comme les reptiles ou les poissons, contrairement à la classification classique. Cette dernière classification, qui se base sur les ressemblances les plus visibles entre espèces est facilement utilisable par le grand public mais elle ne reflète pas correctement les proximités évolutives entre espèces. La classification phylogénétique a remplacé la classification traditionnelle dans la plupart des milieux scientifiques. Cette classification est principalement fondée sur les méthodes de la cladistique 1 méthode établie en 1950 par Willi Hennig. Cette méthode révolutionna ainsi toute la systématique à partir de la fin des années 1960. L’analyse cladistique qui sert de base à l’établissement de cette classification considère les caractères à toutes les échelles à valeur égale : les caractères macroscopiques et microscopiques issus de l’anatomie comparée et de l’embryologie, les caractères moléculaires issus de la biochimie et de la biologie moléculaire, ainsi que les données apportées par la paléontologie.
D’après cette classification, le vivant est composé de trois clades : les eubactéries, les archées, et les eucaryotes.
Les eucaryotes dans leurs évolutions vont donner plusieurs clades parmi lesquelles on trouve celui des mollusques.

Position systématique de Anadara senilis LINNE, 1758

Anadara senilis est un bivalve du groupe des mollusques qui sont des métazoaires appartenant aux eucaryotes, l’un des trois clades du monde vivant.
Une relation de parenté existe entre les principaux groupes de métazoaires. L’ensemble de ces métazoaires ne constituent qu’une petite partie parmi tous les êtres vivants. Ce sont des organismes observables à l’œil nu ce qui facilite leur étude. Les mollusques renferment les métazoaires parmi les plus étranges et les plus familiers. Ils contiennent les solénogastres et les caudofovéates qui sont d’étranges animaux vermiformes couverts de spicules calcaires, les polyplancophores ou chiton aplatis dorso-ventralement et les conchiféres. Les relations de parenté des mollusques entre eux font remonter à la base du Cambrien. Malgré la grande diversité de formes plusieurs caractères se retrouvent chez tous les mollusques actuels. La partie dorsale du corps est un manteau qui des secrète des spicules calcaires formant des plaques ou une coquille. Entre le manteau et la masse viscérale se trouve la cavité palléale au sein de laquelle débouchent l’anus et les conduits génitaux. Ils ont une symétrie bilatérale, mais qui peut être altérée par une torsion du corps. Le pédigrée suivant montre la relation de parenté entre les différents groupes de mollusques. Les bivalves ou lamellibranches sont des mollusques comprimés, ayant conservé leur symétrie bilatérale et dont la coquille est composée de deux valves articulées. Ce sont des mollusques marins ou dulçaquicoles filtreurs, fouisseurs ou fixés, capables de coloniser tous les substrats. Ce groupe est composé de milliers d’espèces, Anadara senilis appartient à la sous classe des ptériomorphes, l’ordre des Arcoida, à la super famille des Arcoidea, et à la famille des Arcidea (Worms – World Register of Marine Species, cité par Hansen, 2012).

Morphologie et Anatomie de Anadara senilis

Morphologie

Les Pagnes ou Arches ou Coques sont des mollusques bivalves dont la coquille est constituée de deux valves distingues plus ou moins symétriques. Ces deux valves, qui se ferment sous l’action des muscles adducteurs sont solidaires l’une de l’autre par une charnière munie d’un ligament élastique. La charnière taxodonte porte les nombreuses dents presque identiques. La coquille mesure en général 3 à 4 cm de hauteur (Mercier, 2011). Les valves sont épaisses et lourdes marquées extérieurement par des côtes rayonnantes et de fines stries d’accroissement. Le periostacum est noir à brunâtre. Cette espèce peut atteindre une durée de vie de 30 ans et une taille de 75mm à 100 mm (Descamps, 1994 ; Emiret, 2005 ; Esri, 2005). Les deux lobes du manteau délimitent la cavité palléale ou s’épanouissent les branchies. La bouche est entourée de palpes labiaux (Kloff et al., 2007).

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Anatomie

Les Arches sont des animaux invertébrés dont le corps inarticulé présente à l’origine une symétrie bilatérale et se compose de quatre parties : la tête, le pied, le sac viscéral et le manteau (pallium). La tête est non distingue du corps chez Anadara senilis. Le pied est un organe musculeux qui le permet de s’enfouir dans le substrat. L’arche est dépourvue de siphons ce sont les bords du manteau qui s’insèrent entre les deux valves entrebâillées s’étalent de part et d’autre sur le sédiment et s’accolent par endroit pour former les canaux inhalent et exhalent. Ces canaux entretiennent dans la cavité branchiale un courant d’eau qui assure aussi bien les besoins respiratoires que nutritifs (Seck, 1985). Pour observer toutes les parties de l’organisme il est nécessaire de l’ouvrir en utilisant un couteau qu’on appuie sur le bord postérieur en l’insérant entre les valves et couper latéralement les muscles adducteurs qui maintiennent les deux valves accolées. L’arche en possède deux (Seck, 1985).

Ecologie de Anadara senilis

Les arches sont des espèces estuariennes. Ils vivent enfouis de quelques centimètres dans le sable des vasières, dans la zone intertidale et infratidale supérieure. Les arches sont rencontrées dans des sédiments à faible profondeur en eaux calmes, de salinité comprise entre 10 et 28‰. Cependant elles sont capables de supporter des taux de salinité de plus de 50‰ (Diouf et al., 2010). La densité des individus fonction des conditions écologiques mais aussi de l’âge des individus peut atteindre plusieurs centaines au mètre carré 750 individus/m2 (Debenay et al ., 1994; Descamps, 1994). Elles colonisent tous les types de fonds meubles sableux et parfois même vaseux (Mercier, 2011). L’arche est considérée comme une espèce montrant une extrême adaptation à son environnement notamment en raison de ses capacités de résistance à l’exondation et à la désoxygénation (Le loeuff, 1999).
C’est un filtreur suspensivore. Son alimentation est constituée principalement de phytoplancton (dinoflagellés, diatomées), de zooplancton (ciliés, gamètes et larves), de zoospores, de bactéries et de détritus organiques et non organiques. Des particules fines telles que du sable ou des débris coquilliers peuvent venir se mêler à cet ensemble (Hennebelle,1975).
Les arches jouent un rôle écologique important sur les écosystèmes marins. On peut noter leur rôle d’épurateur de l’eau. En filtrant l’eau et en absorbant le phytoplancton et d’autres particules (des sédiments mais aussi des polluants) de la colonne d’eau, les bivalves purifient l’eau, empêchent la prolifération des algues microscopiques et diminuent ainsi la turbidité (Kloff et al., 2007).
Les mélongènes noires (Pugilina morio) et les huîtres pie (Hæmatopus ostralegus) représentent les principaux prédateurs des arches. Les mélongènes noires sont en effet capables de percer la coquille des bivalves à l’aide de leurs trompes et les huîtres pie d’insérer leur bec entre les deux parties de la coquille pour les ouvrir (Mercier, 2011). Les lamantins et certains poissons sont aussi des prédateurs pour les arches.

Table des matières

1-Introduction 
2-Généralités sur Anadara senilis LINNE, 1758 
2-1-Présentation de Anadara senilis (Arche) 
2-1-1-Généralités sur la classification phylogénétique
2-1-2-Position systématique de Anadara senilis LINNE, 1758
2-2-Morphologie et Anatomie de Anadara senilis
2-2-1-Morphologie
2-2-2-Anatomie
2-3-Ecologie de Anadara senilis 
3-Matériel et Méthodes
3-1-Présentation de la zone d’étude
3-1-1-Le delta du Sine Saloum
3-2-L’AMP de Bamboung 
3-3-Protocole expérimental 
3-3-1-Stations expérimentales
3-3-2-Dispositif Expérimental
3-4-Protocole d’échantillonnage
3-5-Etude de la croissance
3-5-1-Croissance pondérale
3-5-1-Croissance saisonnière et linéaire
3-5-2-Croissance instantanée
3-6-Analyse et traitements des données
4-RESULTATS 
4-1-Paramètres environnementaux
4-2-Croissance Pondérale 
4-2-1-En fonction des classes de taille
4-2-2-En fonction de la durée de l’immersion
4-2-3-En fonction des stations d’échantillonnage
4-3-Croissance saisonnière selon la marée
4-4-Croissance linéaire par classe de taille 
4-5-Croissance linéaire selon de la marée 
4-6-Croissance instantanée
5-DISCUSSION
5-1-Paramètre environnementaux
5-2-Croissance pondérale 
5-2-1-En fonction des classes de taille
5-2-2-En fonction de la durée de l’immersion
5-2-3-En fonction des stations d’échantillonnage
5-3-Croissances saisonnières selon la marée
5-4-Croissance linéaire selon la classe de taille 
5-5-Croissance instantanée 
5-6-Croissance linéaire selon de la marée
6-CONCLUSION ET PERSPECTIVES 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXES 

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